mardi 28 mars 2017

Pénitents et confesseurs (Raniero Cantalamessa)

Pénitents et confesseurs (Raniero Cantalamessa)
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" Le fils prodigue ", peinture d'Arcabas (Chapelle de la Réconciliation, Bergame)

Nous vivons en ce moment dans notre paroisse, ce que nous appelons « la retraite annuelle ». Depuis que je suis curé ici, je tiens à offrir un temps de ressourcement à nos paroissiens au moins une fois par année.

Ce soir, soir de clôture de la retraite, les participants seront invités à vivre le sacrement de la réconciliation. La réception de ce sacrement est vraiment le point culminant de la retraite. C’est d’ailleurs le seul sacrement que nous célébrons durant les trois jours que dure le ressourcement. Hier, sans que je m’y attende, les témoignages donnés par trois jeunes aux retraitants, a préparé au mieux les cœurs à vivre notre dernier soir de retraite.

J’avais invité hier, pour animer le deuxième soir de la retraite, l’abbé Alain Mongeau, curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à Montréal et quelques jeunes de la « Bande FM » fondée par Alain et quelques jeunes il y a de cela quinze ans (1). La première fois que j’ai entendu parler de la Bande FM, je croyais qu’il s’agissait d’une radio fondée par Alain et des jeunes. Mais non. Les mots « Bande FM », signifient « Bande Foi et Mission ». Je comprends maintenant que ces mots représentent une « bande d’amis et amies qui sont réunis pendant un an, deux ans ou plus, pour développer une amitié chrétienne basée sur la foi et la mission ». C’est la deuxième fois que j’invite Alain et la Bande FM à venir animer notre retraite paroissiale. Ils sont venus la première fois il y a de cela quatre ou cinq ans.

J’ai dit, dans le deuxième paragraphe du présent blogue, que, sans que je m’y attende, les jeunes de la Bande FM qui sont venus chez nous hier, ont très bien préparé les cœurs de nos paroissiens à vivre le sacrement de la réconciliation ce soir. En effet, trois des quatre jeunes qui ont témoigné hier de la façon dont Dieu les a attirés à Lui, ont mentionné le fait qu’un point déterminant de leur cheminement de foi, a été le jour où ils ont vécu le sacrement de la réconciliation. Les trois jeunes (tous dans la vingtaine) ont dit que ce jour-là ils ont déposé un lourd fardeau dans le Cœur de Dieu et qu’ils ont ressenti une PAIX qui n’est pas de ce monde, une INCROYABLE PAIX.

Merci chers jeunes, pour ce témoignage. Ce matin, en déjeunant, j’ai continué ma lecture du livre du Père Raniero Cantalamessa, intitulé: Le regard de la Miséricorde. J’aime beaucoup lire en déjeunant. Je suis rendu à la page 142. Comme par hasard, voici quelques extraits des pages que j’ai lues ce matin:

« Les grands retours à Dieu, au moins dans l’Église catholique, se sont toujours achevés par une confession, de laquelle les personnes se sont relevées avec la sensation d’être littéralement re-nées. Un bel exemple en est le poète des Fleurs du mal, Charles Baudelaire, qui au cours de sa vie fut considéré – et se considérait lui-même – comme un cas typique de « fils prodigue ». Celui qui, envers lui, fit fonction de père accueillant et aimant, fut… sa mère. Ce fut chez elle qu’il rentra malade, le corps réduit par ses excès à « un lieu saccagé ». C’est auprès d’elle, qui le soigna avec un dévouement infini, qu’il mourut le 31 août 1867, après s’être confessé, et avoir demandé et reçu « en pleine lucidité » les derniers sacrements.    

Pénitents et confesseurs

Il est important que les prêtres soient de vrais dispensateurs de la miséricorde du Christ dans ce sacrement. L’Église latine a cherché à expliquer la confession avec l’idée juridique d’un processus dont on ressort absout ou non absout. Dans ce processus, le ministre revêt la fonction de juge. Cette fonction, si elle est accentuée unilatéralement, peut avoir des conséquences négatives. Il devient difficile de reconnaître dans le confesseur l’action de Jésus. Dans la parabole du fils prodigue, le père ne se pose pas en juge, mais justement en père; avant même que son fils ait achevé sa confession, il l’embrasse et ordonne qu’on fasse la fête. L’Évangile est l’authentique « manuel pour confesseurs », le Droit canon est là à son service, et non pour s’y substituer.

Jésus ne commence pas en demandant d’un ton péremptoire à la femme adultère, à Zachée et à tous les pécheurs qu’il rencontre « le nombre et le type » de péchés qu’ils ont commis: « Combien de fois? Avec qui? Où? ». Il a avant tout le souci que chacun puisse faire l’expérience de la miséricorde, de la tendresse et enfin de la joie de Dieu dans l’accueil du pécheur. Il sait qu’après cette expérience, le pécheur devra lui-même ressentir le besoin d’une confession toujours plus complète de ses fautes. Dans toute la Bible, nous voyons la pédagogie de Dieu en actes, qui ne demande pas à l’homme tout et tout de suite, en termes de morale, mais seulement ce que, sur l’instant, il est en mesure de comprendre. Paul parle de la « divine patience » (Rm 3, 26) à ce sujet. L’essentiel est qu’il y ait un début de vraie repentance et la volonté de changer et de réparer le mal commis. » (2)


(1) Le curé iconoclaste - La Presse+

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27 mars 2016 - Dimanche après dimanche, Alain Mongeau attire les foules. ... la Bande FM, qui a débouché sur des projets de vie communautaire logeant ...

(2) Raniero Cantalamessa, Le regard de la Miséricorde, Éditions des Béatitudes, pp. 140-143. 




1 commentaire:

  1. J'ai l'impression que mon prof, l'Abbé Robert Clark, a lu le même livre car ce furent exactement ses propos, ce matin!

    Quel prêcheur exceptionnel, ce Père Cantalamessa!

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