dimanche 18 septembre 2016

Homélie 25ème dimanche, année C

 Homélie 25ème dimanche, année C
Résultats de recherche d'images pour « L'humanité n'a pas d'argent pour extraire de l'eau en zones arides »
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous interpelle sur notre rapport à l’argent. La Parole de Dieu vient nous interroger et nous interpeller.

Tout le monde est d’accord pour dire que la société nord-américaine est malade. Et une des raisons de cela, c’est le fait que nous sommes engagés dans un système capitaliste effréné, c’est-à-dire sans frein et sans limite. Cela tout le monde le sait, tout le monde en convient, mais très peu de personnes en tirent des conséquences pratiques pour le concret de leur vie. Voilà qui est très étrange, n’est-ce pas? Dans une société, il existe des consensus très clairs sur une situation donnée qui est inacceptable, et la majorité des gens   demeure silencieuse et ne fait rien. La fameuse « majorité silencieuse », est un fait que tout le monde connaît et c’est un fait que tout le monde semble accepter comme une nécessité On semble se dire: « C’est comme ça, c’est comme ça. On ne peut rien y changer. Surtout pas moi. Que puis-je faire pour changer cela? »

Voilà l’erreur. L’erreur, c’est de penser qu’on ne peut rien changer. Et cette erreur, dans le fond, elle fait notre affaire; elle s’accorde très bien avec notre paresse. Au fond,  nous somme paresseux; nous sommes foncièrement paresseux. On préfère ne pas bouger. Plutôt que de bouger; on préfère subir; on préfère ne rien faire, plutôt que d’être agent de changement. Or tout cela, il faut que ça change.

Je pense que beaucoup de catholiques ne réalisent pas la chance qu’ils ont de croire en Dieu et de pouvoir venir à chaque semaine, se ressourcer en Dieu. Dieu à chaque semaine, essaie de nous réveiller, de nous stimuler, de nous pousser à l’action. « La Parole de Dieu est vivante et efficace », nous dit la Lettre aux Hébreux (He 4, 12). Est-ce qu’elle est vivante et efficace en moi, la Parole de Dieu?

La première lecture d’aujourd’hui est tirée du prophète Amos, un des prophètes les plus dynamiques, pour ne pas dire « dynamite ». Amos, c’est une bonde de doctrine sociale. Il se scandalise des riches marchands qui n’ont jamais assez d’argent et qui trouvent que Dieu est dans leur chemin, que Dieu les empêche de faire de l’argent avec son fameux sabbat, son fameux jour de repos. Le sabbat est pour l’homme, dit Jésus, pas l’homme pour le sabbat. Le sabbat, c’est un cadeau extraordinaire pour permettre aux gens de se détendre, d’avoir du temps pour eux. Et la société veut nous faire croire que le sabbat, ce n’est pas bon, que le jour du Seigneur est un obstacle à la vie en société. On est gouverné par des principes trompeurs, que l’on avale sans y penser, tout en sachant souvent qu’ils sont nocifs pour notre santé morale, psychologique et spirituelle. Comme nous sommes bizarres, n’est-ce pas ???

Amos dit aux gens de son époque: vous dites: « Quand est-ce que ce fameux sabbat va être terminé, que nous puissions écouler notre marchandise? » Je me souviens du jour, il y a de cela une quarantaine d’années où la pharmacie Jean Coutu faisait un sondage pour savoir si nous désirions que la pharmacie demeure ouverte le dimanche. J’avais répondu « non » car je sentais que le repos du Jour du Seigneur était par le fait même mis en danger. Il y a toujours une pharmacie qui est ouverte dans un quartier, pour les urgences. Il n’est pas du tout nécessaire que toutes les pharmacies soient ouvertes le dimanche. Je ne connais pas le résultat du sondage qui a eu lieu ce jour-là, mais je sais que très peu de temps plus tard, la quasi majorité des magasins ouvraient leurs portes le dimanche, soit-disant pour aider le monde, mais je suis loin d’être certain que le monde s’en trouve mieux. Certaines personnes disent qu’elles n’ont que le dimanche pour faire leurs emplettes. Si c’est vrai, il y a là aussi un problème. Normalement, les gens devraient avoir 48 heures de repos par semaine; par repos, j’entends « absence de travail rémunéré ».

J’ai fait une très belle rencontre il y a de cela huit jours. J’ai déjà témoigné de cette rencontre à deux reprises sur mon blogue. J’ai rencontré le 10 septembre dernier, Mme Clothilde Fortier, qui est agente de pastorale à la Paroisse St-Paul l’Ermite. Elle a témoigné au Catéchuménat de Montréal, de la façon dont on prépare les jeunes adultes à la confirmation, dans leur paroisse. Une des recommandations que fait Mme Fortier, c’est de permettre aux jeunes adultes de faire des « prises de conscience ». Elle leur demande de faire l’exercice suivant: durant la semaine qui vient, posez un geste dans votre entourage, qui va faire en sorte que le monde autour de vous sera meilleur. Et dites-moi, la semaine prochaine, ce que vous aurez fait dans ce but. Mme Fortier nous a raconté le fait suivant. Une jeune adulte qui travaille en garderie et qui suit le parcours pour la confirmation, a raconté ceci au groupe: cette semaine, à la garderie, il y avait un enfant qui n’arrêtait pas de pleurer. Nous ne savions que faire. Je me suis dit en moi-même: « Je vais prendre l’enfant dans mes bras et je vais le bercer comme si c’était Jésus. » Elle a pris l’enfant dans ses bras et elle l’a bercé en pensant qu’elle tenait Jésus dans ses bras. Or l’enfant a arrêté de pleurer. Cette expérience est vraiment très belle. Elle montre comment on peut mettre notre foi en action dans notre milieu de vie et comment, de fait, on peut changer des choses dans notre entourage; on peut faire une différence. C’est ce genre d’expérience, ce genre de prise de conscience que je nous souhaite de vivre cette semaine. Vous pouvez tous rendre le monde autour de vous plus beau, plus dynamique, plus vivant, plus aimant. Que la Vierge Marie, la grande porteuse de Vie par excellence, nous accompagne sur ce chemin.


  

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