jeudi 31 mars 2016

Pape François: "N'ayez pas peur de la joie "

Pape François: « N’ayez pas peur de la joie »
 
Nous sommes dans l’octave de Pâques. Aujourd’hui, l’évangile de la messe nous présente l’apparition de Jésus aux disciples le soir de Pâques, selon saint Luc: 

« À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit: « La paix soit avec vous! ». Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit: « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé  qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara: « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous: Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit: « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »  (Lc 24, 35-48)

Comme vous le savez sûrement, le pape François célèbre à chaque jour la messe devant des fidèles à la chapelle de la résidence Sainte-Marthe où il demeure. Il y a deux ans, il a commenté ainsi l’évangile d’aujourd’hui:

N’ayons pas peur de la joie

« Il y a un mot dans ce passage de l’Évangile (Luc 24, 35-48) qui nous explique bien ce qui s’était passé à ce moment-là ». En substance, les disciples « préféraient penser que Jésus était une idée, un fantôme, mais pas la réalité ». Et tout le travail de Jésus était de faire comprendre qu’il était réalité: “Donnez-moi à manger, touchez-moi, c’est moi! Un fantôme n’a pas de chair, n’a pas de corps, c’est moi!” En outre, « nous pensons que cela advient après que certains d’entre eux l’avaient vu pendant la journée: ils étaient sûrs qu’il était vivant. Que s’est-il passé ensuite, on ne sait pas... ». Le passage évangélique suggère, que « la peur de la joie est une maladie du chrétien ». Nous aussi « nous avons peur de la joie » et nous disons à nous-mêmes qu’« il vaut mieux penser: oui, Dieu existe, mais il est là-bas, Jésus est ressuscité, il est là-bas! ». Comme pour dire: gardons « un peu de distance ». Et ainsi « nous avons peur de la proximité de Jésus, parce que cela nous donne de la joie ». Cette attitude explique aussi pourquoi il y a « tant de chrétiens d’enterrement », dont « la vie semble un enterrement continuel ». Des chrétiens qui « préfèrent la tristesse et non la joie; ils se meuvent mieux non pas dans la lumière de la joie, mais dans les ombres ». Tout comme « ces animaux qui ne réussissent à sortir que la nuit mais qui à la lumière du jour ne voient rien. Comme les chauves-souris ! Et avec un peu de sens de l’humour, nous pouvons dire qu’il y a des “chrétiens chauves-souris”, qui préfèrent les ombres à la lumière de la présence du Seigneur ». 

« Nous avons peur de la joie et Jésus, avec sa résurrection, nous donne la joie: la joie d’être chrétien, la joie de le suivre de près, la joie d’aller sur les routes des béatitudes, la joie d’être avec lui ». C’est pourquoi il faut surmonter « la peur de la joie » et penser à combien de fois « nous ne sommes pas joyeux parce que nous avons peur ». Comme les disciples « avaient été battus par le mystère de la croix ». D’où leur peur. « Et là d’où je viens, il y a un proverbe qui dit: celui qui se brûle avec du lait bouillant, pleure quand il voit une vache ». Et ainsi, les disciples, « brûlés par le drame de la croix, ont dit: non, arrêtons-nous ici! Lui est au ciel, ça va très bien, il est ressuscité, mais qu’il ne vienne pas une autre fois ici parce que nous n’y arrivons pas! ». 

Le Pape François a conclu sa méditation en invoquant le Seigneur afin qu’il « fasse avec nous tous ce qu’il a fait avec les disciples qui avaient peur de la joie: ouvrir notre esprit ». Et « qu’il nous fasse comprendre qu’il est une réalité vivante, qu’il a un corps, qu’il est avec nous et qu’il nous accompagne, qu’il a gagné: demandons au Seigneur la grâce de n’avoir pas peur de la joie ». (Pape François, le jeudi 24 avril 2014)  (1)
  
J’aime cette interprétation que donne le pape: les disciples ont été déçus une fois dans leurs espérances. Ils ont peur d’être déçus une deuxième fois, de se tromper une deuxième fois. Je pense que c’est le cas de plusieurs catholiques au Québec. Ils ont été déçus par les représentants de Dieu dans le passé, et ils ont peur de « se faire avoir de nouveau », comme on dit au Québec. Le dicton que nous employons chez nous, n’est pas le même que celui qu’on emploie en Argentine, mais il lui est semblable; nous disons : « Chat échaudé, craint l’eau froide ».

J’aime beaucoup la phrase que répète souvent M. Éric-Emmanuel Schmitt, écrivain très connu de notre époque: « On pense souvent que la liberté consiste en la possibilité de dire « non ». Or l’essentiel de la liberté consiste à dire « oui ». La Vierge Marie est l’exemple parfait de cela.


(1) 

N’ayons pas peur de la joie (24 avril 2014)

Français ]

  

mercredi 30 mars 2016

OMV " Viens et vois " (Jn 1, 39)

OMV  « Viens et vois » (Jn 1, 39)

Le Père Jeremy Paulin, omv, en compagnie de jeunes intéressés aux OMV

Chers amis, le temps de Pâques est le temps de la joie par excellence. Voici deux des joies les plus grandes qu’un être humain puisse expérimenter sur terre:

-          la joie de rencontrer Jésus comme Sauveur 
-          la joie de se donner à Lui dans la vie religieuse.

Or si quelqu’un doute de ces deux vérités, le mieux est de lui adresser les trois mots que Jésus a répondu aux deux premières personnes qu’Il a invitées à sa suite dans les Évangiles. Jean le Baptiste sait qui est Jésus et désire que ses disciples (les disciples de Jean) apprennent à connaître son cousin. Voyant Jésus passer tout près de lui, Jean dit à ses disciples: « Voici l’agneau de Dieu » (Jn 1, 36). Quelle phrase étonnante à entendre pour un Juif de cette époque! Il n’en fallut pas plus pour qu’André et Jean (le fils de Zébédée), se mettent à suivre Jésus. Jésus se retourne et leur demande: « Que cherchez-vous? ». Ils répondent: « Maître, où demeures-tu? ». Jésus leur répond: « Venez et voyez » (Jn1, 39). Les deux premiers disciples passèrent le reste de la journée avec Jésus et ils furent tellement impressionnés et touchés, qu’ils portèrent la Bonne Nouvelle à leurs amis: « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41). Jean qui a écrit ces mots vers l’âge de 90 ans, se rappelle même à quelle heure Jésus lui a dit: « Viens et vois ». Il était environ 16 heures (Jn 1, 39).

Voilà le début de la joie évangélique qui consiste à se mettre à la suite de Jésus. Voilà pourquoi le conseil (pour ne pas dire le commandement) qu’adresse toute Congrégation religieuse à un jeune (ou moins jeune) qui désire connaître ce qu’est la vie religieuse, est le suivant: « Viens et vois ».

C’est ce que font les Oblats de la Vierge Marie. À tout jeune homme qui désire connaître les OMV, nous disons « Viens et vois ». La dernière invitation à avoir été lancée à des jeunes qui s’intéressent aux Oblats de la Vierge Marie, a au lieu la semaine dernière, en pleine Semaine Sainte. Voici, ci-dessous, la vidéo qu’a réalisée Miguel Roque, un des jeunes participants au Viens et Vois de la semaine dernière, pour immortaliser en quelque sorte ces jours bénis. Si Jean, fils de Zébédée, avait eu à sa disposition la technologie d’aujourd’hui, je pense qu’il aurait filmé ses premiers moments avec Jésus.

Je sais déjà quelle impression et quel mot vous restera à l’esprit après le visionnement de la vidéo. Ce sera le mot: JOIE. C’est cette joie que je vous souhaite en ce Temps Pascal.

P.S. Le joyeux troubadour qui joue de l’accordéon, est le Père Jeremy Paulin, le directeur des vocations chez les OMV. Son visage particulièrement rouge à la fin de la vidéo, annonce déjà le sommet de l’expérience pascale: la PENTECÔTE.

OMV Come and See Visit | March 22-27, 2016 | Boston ...

https://www.youtube.com/watch?v=NtgxFgmkG2U
Il y a 1 heure - Ajouté par Miguel Roque
To the Oblates, thank you for the welcoming visit! God bless!


lundi 28 mars 2016

Très beau documentaire sur le pape François

Très beau documentaire sur le pape François


Dans mon blogue du Vendredi Saint, je vous ai parlé des deux émissions sur le pape François que ICI Radio-Canada a décidé de nous montrer ces jours-ci.

Je viens de regarder la deuxième partie du documentaire écrit et réalisé par Hugues Nancy. Cette deuxième partie a été diffusée ce soir à 22h30. C’est un bon documentaire, mais personnellement, j'ai préféré la première partie du documentaire, celle qui a été diffusée vendredi soir dernier.

Nous pouvons finalement avoir accès via l’internet, à cette première partie du documentaire. Il faut malheureusement se taper quelques moments de publicité durant le visionnement du documentaire. Mais encouragez-vous en sachant que c’était pire que cela le soir de la diffusion à la télévision.

Vendredi dernier, en vous parlant du documentaire d’Hugues Nancy, je vous ai dit que je n’aimais pas le titre du documentaire, mais que j’avais beaucoup aimé la première partie que j’avais visionnée. Je soupçonne maintenant fortement notre chère télévision d’État d’avoir changé le titre du documentaire et d’en avoir inventé un à sa sauce anticatholique. ICI Radio-Canada a donné aux deux émissions sur le pape François, le titre suivant: « Le pape François, la dernière chance du Vatican ». Or je viens de voir sur l’internet, que le titre qu'a donné M. Hugues Nancy à son documentaire, est: « François, le pape qui veut changer le monde ». Admettez avec moi que cela fait toute une différence quant à la façon de présenter le documentaire. Pour donner une idée encore plus exacte de la valeur du documentaire, il suffit de jeter un coup d’œil sur les cardinaux et évêques que M. Nancy a décidé d’interroger pour son documentaire. Parmi les personnes interrogées, nous retrouvons:  

le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris,
le cardinal Poupard, président émérite du Conseil pontifical de la Culture,
le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon,
et le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux.

Voir le lien suivant:
Document inédit : François, le pape qui veut changer le ...www.leblogtv-francois-le-pape- 

Voici donc la première partie: 

Épisodes | 1001 VIES | ICI Radio-Canada.ca

ici.radio-canada.ca/.../1001-VIES/.../pape-vatican-cardinaux-conclave-se...



Pâques en notre paroisse

Pâques en notre paroisse



























Notre Père, rends-nous miséricordieux comme Toi!

« La Constitution (sur la liturgie) ainsi que les développements successifs du magistère nous ont fait mieux comprendre la liturgie à la lumière de la Révélation divine, comme « exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ », dans laquelle «le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus Christ, c’est-à-dire par le Chef et par ses membres» (sc, n. 7). Le Christ se révèle comme le véritable protagoniste de chaque célébration, et Il « associe toujours l’Église, son Épouse bien-aimée, qui l’invoque comme son Seigneur et qui, par la médiation de celui-ci, rend son culte au Père éternel » (ibid.). Cette action, qui a lieu en vertu du pouvoir de l’Esprit Saint, possède une profonde force créatrice capable d’attirer à elle tout homme et, d’une certaine façon toute la création. » (Pape François, le 18 février 2014)

Pourquoi avoir mis ce texte du pape François? D’abord pour montrer que toute célébration liturgique est l’œuvre du Christ prêtre. Le majestueux Jésus que vous pouvez voir représenté sur la photo ci-dessus, debout, derrière l’autel, nous invite à réfléchir aux paroles du pape. Ce Jésus présent sur la photo, représente, en notre paroisse, le Christ pascal. On ne le met dans l'église que durant le Temps de Pâques. Il nous invite à faire l’expérience du Ressuscité dans nos vies.

La deuxième raison pour laquelle j’ai mis cette citation du pape, c’est pour les mots suivants: « Cette action, qui a lieu en vertu du pouvoir de l’Esprit Saint, possède une profonde force créatrice capable d’attirer à elle tout homme et, d’une certaine façon toute la création. » La « force créatrice » opérante dans la liturgie, se communique souvent par la « créativité ». La « créativité liturgique », lorsqu’elle est bien faite, attire vraiment toute personne de bonne volonté à se tourner vers le Dieu vivant.

Nous avons eu un très bel exemple de cela le matin de Pâques à la messe dominicale. Les paroissiens et moi-même, avons été profondément touchés par les danses liturgiques exécutées durant la messe, par de jeunes Haïtiennes. Je vous prie de cliquer sur les liens vidéo mis ci-dessous et de monter le volume de votre ordinateur, pour entendre la musique et le chant. Vous pourrez ainsi goûter un peu au moment de grâce que nous avons vécu en paroisse grâce à la beauté et à la force de la « création liturgique ».

Note: il est possible que la vidéo n'apparaisse que quelques secondes après que vous soyez sur la page Facebook. 

Première vidéo: danse des jeunes ados 

https://www.facebook.com/532405026839626/videos/997223427024448/

Cette danse liturgique exécutée par nos grandes ados Haïtiennes au moment de l'action de grâce à la messe du matin de Pâques, m'a ému aux larmes. Le chant sur lequel dansait les jeunes était un chant de remerciement à Dieu. Merci chères jeunes et merci Maria Sinopha David (l'adulte qui est à l'origine de ce moment de grâce) de nous avoir tous émus en ce jour de Pâques 2016. L'immense Jésus qui se trouve dans le choeur de l'église, juste derrière les jeunes filles, avec ses grands bras ouverts, semblait à son tour remercier ces jeunes chrétiennes d'avoir un coeur reconnaissant pour tout ce qu'Il a fait pour elles et pour nous tous. 

Deuxième vidéo: danse des enfants


Magnifique cette procession des offrandes faite par les enfants! Les deux moments de danse si admirablement exécutés par nos jeunes paroissiennes Haïtiennes, ont rendu notre célébration de Pâques encore plus joyeuse. Tous les paroissiens ont été émus et touchés. Merci chères jeunes! Et merci à Angela Sunde d'avoir capturé ces moments au moyen de son iPad. 
  
Merci Seigneur !

dimanche 27 mars 2016

Pâques 2016: La Gloire de la Croix

Pâques 2016: La Gloire de la Croix
 
La LUMIÈRE qui sort de la CROIX

Permettez-moi, en premier lieu, de vous souhaiter une SAINTE, JOYEUSE ET FRUCTUEUSE FÊTE DE PÂQUES 2016.

Comme cadeau de Pâques, je désire vous partager deux des plus beaux textes que j’aie lus durant ma vie sur le sens du Triduum pascal. D’abord un texte du Père Éloi Leclerc qui dit clairement qu’on ne peut pas comprendre la Résurrection sans la Croix. Ensuite, un texte du cardinal Carlo Maria Martini, qui nous invite à découvrir la LUMIÈRE qui se dégage de nos croix.

Éloi Leclerc:

« Il y a une manière de concevoir la résurrection du Christ, qui la vide de son sens. Je lisais, dans un article de revue, cette réflexion: « Il est temps de vivre sa résurrection en non plus sa crucifixion. Les chrétiens et les croyants en Dieu, pour la plupart, ne veulent plus l’ombre d’une croix qui les écrase, mais ils veulent croire en un Dieu vivant. » Je ne suis pas sûr que la personne qui a écrit ces lignes ait bien compris le mystère de la croix, pas plus d’ailleurs que la résurrection. Car mort et résurrection sont les deux faces d’un seul et même mystère. Séparer la croix de la résurrection a été souvent l’erreur du passé. Il ne faudrait pas qu’aujourd’hui nous tombions dans l’erreur inverse. On ne peut comprendre la résurrection du Christ en dehors de la croix. Au cœur même de la résurrection, il y a l’émergence du sens de la croix. Cette émergence est essentielle à l’expérience pascale. C’est elle qui transforme le scandale en mystère de vie et d’amour. Croire en la résurrection, c’est découvrir la Croix glorieuse. »  (Éloi Leclerc, Le Royaume caché, le dernier chapitre, si je me souviens bien)

Ce texte est très beau car il nous montre que la Résurrection est une LUMIÈRE fulgurante. Quand les prophètes ont annoncé la venue de Jésus, ils ont annoncé la venue d’un astre, d’une lumière qui allait éclairer le monde entier. Quand Jésus est né, la LUMIÈRE est entrée dans le monde (Jn 1, 9). Mais cette lumière, selon moi, n’est rien à comparer de la lumière de la Résurrection. La lumière de la Résurrection est d’une puissance inouïe et incommensurable. La lumière de la résurrection est si puissante qu’elle donne sens à toutes nos croix, à toutes nos épreuves. « Au cœur même de la résurrection, il y a l’émergence du sens de la croix », nous dit Éloi Leclerc. C’est la RÉSURRECTION  de Jésus qui donne un sens à tout.

Le cardinal Carlo Maria Martini:

Le cardinal Martini a donné un jour une retraite à des adolescents d’un Petit Séminaire de la région de Milan. Cette retraite a donné naissance à un livre intitulé: « Tu mi scruti et mi conosci » (« Tu me scrutes et me connais »), qui sont les premiers mots du psaume 138.

La lumière qui vient de la Croix:

« Jérusalem est pour moi le lieu le plus beau et le lieu qui m’est le plus cher au monde. À Jérusalem, il y a la chapelle du Calvaire, dans la Basilique du Saint Sépulcre. Lorsqu’on monte quelques marches, on arrive à une très petite chapelle où il y a un petit autel réservé aux moines grecs et là on peut s’arrêter pour prier (le cardinal Martini fait mention ici de l’endroit où se trouve le Calvaire, à Jérusalem; sous l’autel dont il parle, on peut voir la cime d’un grand rocher qui aurait été le Calvaire).

J’ai passé dans cette petite chapelle de très nombreuses heures de ma vie et je ne me suis jamais fatigué de m’arrêter là longuement, dans une prière silencieuse, sans réussir à dire rien de spécial. Je restais là et je sentais que c’était ici le centre du monde. Je comprenais que le monde apparaissait dans sa vérité seulement si on arrivait à le regarder du haut de la croix et avec le regard de Jésus.

Encore aujourd’hui je continue cette prière fondamentale qui consiste en la contemplation de la Croix, qui donne le sens et la clef de toute l’histoire humaine. Il n’y a pas une personne humaine, il n’y a pas un événement humain qui n’ait son point de référence dans l’écoute contemplative du message de la croix.

Je demande donc à Jésus cette grâce pour chacun de vous : que vous puissiez contempler toujours plus la LUMIÈRE qui se dégage (« se libère » en italien) de la CROIX, afin de reporter à elle chaque réalité de votre vie et chaque réalité de l’histoire. » (Carlo Maria Martini, Tu mi scruti e mi conosci; texte traduit par moi, Guy Simard)

J’avoue que je doute que les adolescents auxquels s’adressait le cardinal Martini, aient compris la profondeur de ses propos ce jour-là, mais toute vérité a le pouvoir de se frayer avec le temps un chemin dans le cœur humain.



Question pour un partage: mentionner aux gens avec qui je suis en ce moment, un moment de ma vie qui a été particulièrement douloureux et éprouvant. Dire comment je me sentais à cette époque et mentionner comment je considère cet événement maintenant, à la lumière de la Croix. Puis-je voir la lumière et le beau qui est sorti de cette croix?

vendredi 25 mars 2016

Les cadeaux médiatiques du Vendredi Saint

Les cadeaux médiatiques du Vendredi Saint


J’ai remarqué à quelques reprises que le Seigneur se plaît à faire des cadeaux à ses enfants le soir du Vendredi Saint, via la télévision d’État au Canada, dont le nom est: ICI Radio-Canada.

Il y a de cela une vingtaine d’années, un Vendredi Saint, l’émission de fin de soirée appelée Le Point, présentait le magnifique documentaire sur les Moniales Dominicaines de Berthierville, au Québec. Voici comment j’ai parlé de ce documentaire dans mon blogue du 5 septembre 2011: 

Je me souviens d’un reportage télévisé qui a fait fureur par le passé à la chaîne de Radio-Canada. Madeleine Poulin qui animait à l’époque le programme d’information intitulé Le Point, nous a présenté en rafale un certain Vendredi Saint les deux reportages qui ont été faits par une journaliste sur les moniales dominicaines de Berthierville. Madeleine Poulin a introduit ces deux reportages de la façon suivante : « Nous rediffusons aujourd’hui en rafale les deux émissions sur les moniales de Berthierville car vous avez été si nombreux à nous écrire pour nous dire à quel point vous avez été touchés par ces reportages. Et certains d’entre vous nous ont avoué ne plus avoir la foi mais avoir été profondément touchés par le témoignage des moniales. » De fait, ces émissions étaient très touchantes. Ce qui ressortait le plus de ces deux reportages, c’était de voir la joie qui rayonnait sur le visage de ces femmes consacrées au Seigneur. Et la question spontanée qui nous venait à l’esprit après le visionnement était celle-ci : « Mais d’où leur vient une telle joie ? » Voilà la question à $1000. Ces femmes n’ont pourtant jamais l’occasion d’aller au restaurant pour goûter à un de leurs mets préférés; elles ne vont jamais au cinéma pour visionner le film de l’heure. Elles n’ont pratiquement aucune occasion de plaisir; mais elles sont habitées d’une telle joie; d’une joie qui fait l’envie des gens du monde. La réponse se trouve dans le message du pape : « la joie vient d’ailleurs; la joie est spirituelle. » (Tiré du blogue suivant: Dieu ma joie: La joie chrétienne)

Aujourd'hui, en fin de soirée, à 22h30, nous avons eu droit à la projection d'un très beau reportage sur le pape François, intitulé: " Le pape François, la dernière chance du Vatican " (1). Je n'aime pas le titre de ce documentaire, mais j'ai beaucoup aimé la partie du documentaire que j'ai vue. Pour le moment, je ne pense pas qu'on puisse visionner le documentaire à volonté, mais j'imagine que ce sera possible d'ici quelque temps. 

La deuxième partie de ce documentaire sera présentée lundi soir prochain. Et dimanche soir, il y aura un documentaire sur le pape et la mafia. 


PROCHAINES ÉMISSIONS

Vendredi 25 mars à 22 h 30 :
Le pape François, la dernière chance du Vatican, partie 1

Dimanche 27 mars à 11 h:
Le pape et la mafia

Lundi 28 mars à 22 h 30 :
Le pape François, la dernière chance du Vatican, partie 2

(1) 

Le pape François, la dernière chance du Vatican - Radio ...

ici.radio-canada.ca/.../1001-VIES/.../pape-vatican-cardinaux-conclave-se...



Il y a 21 heures - Le pape François, la dernière chance du Vatican. 1001 vies. Et si l'élection du pape François était ce miracle que le petit État du Vatican ...

jeudi 24 mars 2016

L'agonie de Jésus selon le cardinal Newman

L’agonie de Jésus selon le cardinal Newman
 
Le cardinal John Henry Newman est un des auteurs qui ont le mieux décrit Jésus en son agonie au Jardin des oliviers. Voici quelques lignes du cardinal Newman:

« Mais quel est-il, mes frères, ce fardeau que Notre-Seigneur eut à porter quand II ouvrit ainsi Son âme au torrent de cette souffrance prédestinée ? Hélas ! C’est un fardeau que nous connaissons bien, qui nous est familier, mais qui pour Lui était un tourment inexprimable. Il eut à porter un poids que nous portons si aisément, si-naturellement, si volontiers que nous avons peine à nous le représenter sous les espèces d’un grand tourment, mais qui, pour Lui, avait l’odeur empoisonnée de la mort ; Il eut, mes chers frères, à porter le poids du péché; Il eut à porter vos péchés; Il eut à porter les péchés du monde entier. Le péché nous est léger; nous en faisons peu de cas; nous ne comprenons pas que le Créateur en fasse si grand état ; nous ne parvenons pas à croire qu’il mérite d’être châtié et, lorsqu’il reçoit pourtant son châtiment dès ce monde, nous trouvons à cela quelque explication ou nous tournons notre esprit vers autre chose. Mais considérez ce qu’est le péché en lui-même ; c’est une rébellion contre Dieu; c’est le geste d’un traître qui cherche à renverser son souverain et à le mettre à mort; c’est un acte qui, pour employer une forte expression, suffirait à anéantir le Divin Maître du monde s’il le pouvait être. Le péché est l’ennemi mortel du Très-Saint, en sorte que le péché et Lui ne peuvent demeurer ensemble; …

En cette heure si redoutable, donc, le Sauveur du monde se mit à genoux, rejetant les garanties de Sa divinité, écartant malgré eux Ses anges prêts à répondre par myriades à Son appel, ouvrant Ses bras et découvrant Sa poitrine pour S’exposer dans Son innocence à l’assaut de l’ennemi – d’un ennemi dont le souffle était une pestilence, dont l’embrassement était une agonie. Il était là à genoux, immobile et silencieux, tandis que l’impur démon enveloppait Son esprit d’une robe trempée dans tout ce que le crime humain a de plus haïssable et de plus atroce, et qui se resserrait autour de Son cœur; tandis qu’il envahissait Sa conscience, pénétrait dans tous les sens, dans tous les pores de Son esprit, et étendait sur Lui sa lèpre morale, jusqu’à ce qu’il Se sentît presque devenu tel qu’il ne pouvait être, tel que Son ennemi aurait voulu le faire devenir. Quelle fut Son horreur lorsque, Se regardant, Il ne Se reconnut pas, lorsqu’il Se sentit pareil à un impur, à un détestable pécheur, dans sa perception aiguë de cet amas de corruptions qui pleuvaient sur Sa tête et ruisselaient jusqu’au bas de Sa robe ! Quel fut Son égarement lorsqu’il vit que Ses yeux, Ses mains, Ses pieds, Ses lèvres, Son cœur étaient comme les membres du méchant et non plus comme ceux de Dieu ! Sont-ce là les mains de l’Agneau immaculé de Dieu, naguère innocentes, mais rouges à présent de dix mille actes barbares et sanguinaires ? Sont-ce là les lèvres de l’Agneau, ces lèvres qui ne prononcent plus ni prières, ni louanges, ni actions de grâce, mais que souillent les jurons, les blasphèmes et les doctrines démoniaques ? Sont-ce là les yeux de l’Agneau, ces yeux que profanent les visions malignes et les fascinations idolâtres pour lesquelles les hommes ont abandonné leur adorable Créateur ? Ses oreilles retentissent du bruit des fêtes et des combats; Son cœur est glacé par l’avarice, la cruauté et l’incrédulité; Sa mémoire même est chargée de tous les péchés commis depuis la Chute dans toutes les régions de la terre: de l’orgueil des anciens géants, de la luxure des Cinq Villes, de l’endurcissement de l’Egypte, de l’ambition de Babel, de l’ingratitude et du mépris d’Israël. Qui ne connaît la torture d’une idée fixe qui revient et revient sans cesse, quoi qu’on fasse pour la chasser, et qui nous obsède à défaut de pouvoir nous séduire ? Ou d’un phantasme écœurant et odieux qui ne nous appartient en aucune manière, mais qui s’est imposé du dehors à notre esprit ? Ou d’une connaissance fatale, acquise ou non par notre faute, mais dont nous donnerions un grand prix pour être débarrassé sur-le-champ et à jamais ? Voici les ennemis qui se pressent autour de Vous par millions, ô mon Sauveur ! Qui s’abattent sur Vous en troupes plus nombreuses que la sauterelle, le ver du palmier, ou ces plaies de grêlons, de mouches et de grenouilles envoyées contre Pharaon. Tous les péchés des vivants, des morts, et de ceux qui ne sont pas encore nés, des damnés et des élus, de Votre peuple et des peuples étrangers, des pécheurs et des saints, tous les péchés sont là. Et Vos bien-aimés sont là eux aussi: Vos saints, Vos élus, Vos trois apôtres Pierre, Jacques et Jean, non pour Vous consoler, mais pour Vous accabler, « lançant la poussière contre le ciel » comme les amis de Job, et entassant des malédictions sur Votre tête. Ils sont tous là, hormis une créature; une seule créature n’est plus là, une seule; car Elle, qui n’a jamais eu part au péché, Elle seule pourrait Vous consoler, et c’est pourquoi Elle n’est pas là. Elle viendra près de Vous quand Vous serez sur la Croix, mais au Jardin Elle restera éloignée de Vous. Elle a été Votre compagne et Votre confidente pendant toute Votre vie, Elle a échangé avec Vous les pures pensées et les saintes méditations de trente années; mais Son oreille virginale ne saurait saisir, ni Son cœur immaculé concevoir ce qui s’offre à présent à Votre vue. Il n’y avait que Dieu qui pût porter ce fardeau; Vous avez parfois présenté à Vos saints l’image d’un seul péché tel qu’il apparaît à la lumière de Votre Face, l’image d’un péché véniel, non pas mortel; et ils nous ont dit que ce spectacle faillit les tuer, qu’en vérité il les aurait tués s’il n’avait été aussitôt écarté de leur regard. La Mère de Dieu, malgré toute Sa sainteté; ou plutôt à cause de Sa sainteté, n’aurait pu supporter la vue d’un seul de ces innombrables suppôts de Satan qui Vous entourent. En vérité, c’est la longue histoire d’un monde, et il n’y a que Dieu qui en puisse supporter le poids. Espoirs déçus, vœux rompus, lumières éteintes, avertissements dédaignés, occasions manquées; innocents trompés, jeunes gens endurcis, pénitents qui retombent, justes accablés, vieillards égarés; sophismes de l’incroyance, emportement des passions, opiniâtreté de l’orgueil, tyrannie de l’habitude, ver rongeur du remords, fièvre des soins mondains, angoisse de la honte, amertume de la déception, affres du désespoir; telles sont les scènes cruelles, pitoyables, déchirantes, révoltantes, détestables, insanantes qui, toutes ensemble, s’offrent à Lui. Et les faces hagardes, les lèvres convulsées, les joues enflammées, le front sombre des victimes volontaires de la rébellion sont sur Lui, sont en Lui. Elles remplacent auprès de Lui cette paix ineffable qui n’a pas cessé d’habiter Son âme depuis Sa conception. Elles sont sur Lui, elles semblent presque Siennes. Il invoque Son Père comme s’II était le criminel, non la victime; Son agonie prend l’apparence de la culpabilité et de la componction. Il fait pénitence, Il Se confesse. Il fait acte de contrition d’une manière infiniment plus réelle, infiniment plus efficace que tous les saints et tous les pénitents ensemble; car II est pour nous tous l’unique victime, le seul holocauste expiatoire, le vrai pénitent – sans être pourtant le vrai pécheur.

Il Se relève languissamment, et Se retourne pour voir le traître et sa bande qui se glissent furtivement dans l’ombre profonde. Il regarde, et voici qu’il voit du sang sur Sa robe et sur la trace de Ses pas. D’où viennent ces prémices de la passion de l’Agneau ? Les verges des soldats n’ont pas encore touché Ses épaules, ru les clous du bourreau Ses mains et Ses pieds. Mes frères. Il a répandu Son sang avant l’heure, oui, Il a répandu Son sang, et c’est Son âme agonisante qui a brisé Sa charpente de chair pour le faire jaillir au dehors. Sa passion a commencé au dedans de Lui-même. Ce cœur supplicié, siège de tendresse et d’amour, s’est mis à palpiter, à battre avec une véhémence qui dépasse sa nature; «les sources du grand abîme se sont rompues»; les ruisseaux de sang se sont rués avec tant d’abondance et de fureur qu’ils ont débordé les veines, jailli par les pores et formé une rosée épaisse sur toute la surface de Son corps; puis des gouttes ont coulé, pleines et pesantes, inondant le sol. « Mon âme est triste jusqu’à la mort » dit-Il. On a dit de la terrible épidémie qui nous accable présentement, qu’elle commence par la mort, marquant par là qu’elle ne connaît pas de phases ni de crises, que tout espoir est perdu dès qu’elle se déclare, et que ce qui apparaît comme une évolution n’est qu’agonie mortelle et processus de dissolution. De même, quoi-qu’en un sens beaucoup plus élevé, notre Victime Expiatoire commença par cette passion de douleur; et si Elle n’en mourut pas, c’est que Sa toute-puissante volonté interdit à Son cœur de se briser et à Son âme de se séparer de Son corps avant qu’Elle eût souffert sur la Croix

Non, Notre-Seigneur n’a pas encore épuisé le plein calice dont Sa faiblesse naturelle s’était d’abord détournée. L’arrestation, la mise en accusation, le soufflet, la prison, le jugement, les moqueries, le renvoi d’un lieu à l’autre, la flagellation, la couronne d’épines, la lente montée au Calvaire et le crucifiement; tout cela est encore à venir. Il faut qu’une nuit et un jour s’écoulent lentement, heure par heure, avant que la fin vienne, avant que l’expiation soit consommée. Puis, quand le moment fixé fut venu et qu’il en eut donné l’ordre, Sa passion finit avec Son âme comme elle avait commencé avec elle. Il ne mourut pas d’épuisement corporel, ni de douleur corporelle; Son cœur supplicié se brisa, et II recommanda Son Esprit au Père.
O Cœur de Jésus, ô Vous Tout Amour, je Vous offre ces humbles prières pour moi-même et pour tous ceux qui s’unissent à moi en esprit pour Vous adorer. O Très-Saint Cœur de Jésus Très-Aimable, je me propose de renouveler et de Vous offrir ces actes d’adoration et ces prières, pour moi-même, misérable pécheur que je suis, et pour tous ceux qui sont associés dans Votre adoration, je me propose de les renouveler à tous moments et jusqu’à mon dernier souffle. Je Vous recommande, ô mon Jésus, la Sainte Eglise, Votre chère Epouse et notre vraie Mère, les âmes qui pratiquent la justice, tous les pauvres pécheurs, les affligés, les mourants et tout le genre humain. Ne souffrez pas que Votre sang ait été versé pour eux en vain. Et daignez enfin en appliquer les mérites au soulagement des âmes du Purgatoire, particulièrement à celles qui, au cours de leur vie, Vous ont dévotement adoré.
John Henry Newman, Discourses to Mixed Congregations, 12, (1)

 (1) 

Les souffrances morales de Notre-Seigneur dans sa Passion

www.newmanfriendsinternational.org/french/?p=154

mardi 22 mars 2016

L'EMI du Père Jean Derobert

L’EMI du Père Jean Derobert

Je suis en train de lire le livre du docteur Patrick Theillier, intitulé: Expériences de mort imminente. Dans ce livre, le docteur Theilllier cite en entier le témoignage du Père Jean Derobert. Ce témoignage est vraiment extraordinaire. Le fait que ce témoignage vienne d’un prêtre, est pour moi une raison plus que suffisante pour que j’accorde de la crédibilité à ce qui est dit. Le Père Derobert est décédé en 2013. Il était un grand ami du Padre Pio; il a beaucoup contribué à sa canonisation. Il a aussi écrit un très beau livre sur le saint Capucin, intitulé: Padre Pio, transparent de Dieu. J’ai trouvé le témoignage du Père Derobert sur l’internet. Le voici :

 
 Le Père Jean Derobert et le Padre Pio

Cher Père,
Vous m’avez demandé un résumé écrit au sujet de l’évidente protection dont j’ai été l’objet en Août 1958, pendant la guerre d’Algérie.

J’étais, à ce moment-là, au service de santé des armées. J’avais remarqué qu’à chaque moment important de ma vie, Padre Pio qui m’avait pris en 1955 comme fils spirituel, me faisait parvenir une carte m’assurant de sa prière et de son soutien.
Tel fut le cas avant mon examen de l’Université Grégorienne de Rome, tel fut le cas au moment de mon départ à l’Armée, tel fut le cas au moment où je dus rejoindre les combattants d’Algérie.

Un soir, un commando F.L.N. (Front de Libération Nationale Algérienne) attaqua notre village et je fus bientôt maîtrisé et mis devant une porte avec cinq autres militaires et là, nous fûmes fusillés.
Je me souviens que je n’ai pensé ni à mon père, ni à ma mère dont j’étais pourtant le fils unique mais j’éprouvais seulement une grande joie car « j’allais voir ce qu’il y a de l’autre côté ».
J’avais reçu, le matin même, une carte de la part de Padre Pio avec deux lignes manuscrites: «La vie est une lutte mais elle conduit à la lumière » (souligné deux et trois fois).

Immédiatement, je fis l’expérience de la dé-corporation. Je vis mon corps à côté de moi-même, couché et sanglant au milieu de mes camarades tués, eux aussi. Et je commençai une ascension curieuse dans une sorte de tunnel.
De la nuée qui m’entourait, émergeait des visages connus et inconnus. Au début, ces visages étaient sombres ; il s’agissait de gens peu recommandables, pécheurs, peu vertueux. À mesure que je montais, les visages rencontrés devenaient plus lumineux.
Je m’étonnais de ce que je pouvais marcher… et je me dis que, pour moi, j’étais hors du temps, donc déjà ressuscité… Je m’étonnais de voir tout autour de ma tête sans me retourner… Je m’étonnais de n’avoir rien ressenti des blessures occasionnées par les balles de fusils… et je compris qu’elles étaient entrées dans mon corps tellement vite que j’avais pu ne rien sentir.

Subitement, ma pensée s’envola vers mes parents. Immédiatement, je me suis trouvé chez moi, à Annecy, dans la chambre de mes parents que je vis dormir.
J’essayais de leur parler, sans succès. J’ai visité l’appartement notant le changement de place d’un meuble. Plusieurs jours après, écrivant à ma mère, je lui ai demandé pourquoi elle avait déplacé ce meuble. Elle m’écrivit en réponse: « Comment le sais-tu ? »
J’ai pensé au Pape Pie XII que je connaissais bien (j’étais étudiant à Rome) et, de suite, je me suis trouvé dans sa chambre. Il venait de se mettre au lit. Nous avons parlé par échange de pensées, car c’était un grand spirituel.

J’ai continué mon ascension jusqu’au moment où je me suis trouvé dans un paysage merveilleux, enveloppé d’une lumière bleutée et douce… Il n’y avait pourtant pas de soleil « car le Seigneur est leur lumière… » comme dit l’Apocalypse.
J’ai vu là des milliers de personnes, toutes à l’âge de trente ans à peu près, mais j’en rencontrais quelques unes que je connaissais de leur vivant… Telle était morte à 80 ans… et elle semblait en avoir 30…telle autre était morte à 2 ans…et elles avaient le même âge…
J’ai quitté ce « paradis » plein de fleurs extraordinaires et inconnues ici-bas. Et je suis monté encore plus haut…Là, j’ai perdu ma nature d’homme et je suis devenu une « goutte de lumière »
 
Je vis beaucoup d’autres « gouttes de lumière » et je savais que telle était Saint Pierre, telle autre Paul ou Jean ou un apôtre, ou tel saint …
Puis je vis Marie, merveilleusement belle dans son manteau de lumière, qui m’accueillait avec un sourire indicible…
Derrière elle, il y avait Jésus, merveilleusement beau, et derrière, une zone de lumière dont je savais qu’elle était le Père, dans laquelle je me suis plongé…
J’ai ressenti là l’assouvissement total de tout ce que je pouvais désirer…J’ai connu le bonheur parfait…et brusquement, je me suis retrouvé sur terre, le visage dans la poussière, au milieu des corps sanglants de mes camarades.

Je me suis rendu compte que la porte devant laquelle je me trouvais, était criblée par les balles qui m’avaient traversé le corps, que mon vêtement était percé et plein de sang, que ma poitrine et mon dos étaient maculés de sang à moitié séché, un peu visqueux …mais que j’étais intact. Je suis allé voir le commandant dans cette tenue. Il vint à moi et cria au miracle. C’était le commandant Cazelle, aujourd’hui décédé.
Cette expérience m’a beaucoup marqué, on s’en doute. Mais lorsque, libéré de l’Armée, je me rendis auprès de Padre Pio, celui-ci m’aperçut de loin dans le salon Saint-François. Il me fit signe de m’approcher et me donna, comme d’habitude, un petit signe d’affection.
Puis il me dit ces simples mots : « Oh ! que tu as pu me faire courir, toi !  Mais ce que tu as vu, c’était très beau ! ». Et il borna là son explication.

On comprend maintenant pourquoi je n’ai plus peur de la mort… puisque je sais ce qu’il y a de l’autre côté.  (1)

Père Jean Derobert

(1) 

Témoignage Puissant… du Père Jean Derobert (décédé ...

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