samedi 31 décembre 2016

Pier Giorgio Frassati, l'évangélisateur

Pier Giorgio Frassati, l’évangélisateur
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Le Seigneur opère dans nos vies de façon mystérieuse et cachée. Tout comme Moïse, nous voyons la plupart du temps le Seigneur « de dos » (Exode 33, 23), une fois qu’Il est passé. On se rend compte alors de la grandeur et de la beauté de son passage.

En mai dernier, j’ai participé au Séminaire international sur les Cellules paroissiales d’évangélisation (CPÉ) qui a eu lieu à Milan, en Italie. J’ai profité de l’occasion pour aller ensuite faire un pèlerinage sur les pas de mon saint préféré: Pier Giorgio Frassati. Pier Giogio est en ce moment Bienheureux, mais il sera sûrement canonisé un jour. Dans mon esprit, il n’y avait pas de lien entre le séminaire sur les CPÉ et la personnalité et la vie de Pier Giorgio. Mais plus j’apprends à connaître Pier Giorgio, plus je me rends compte des affinités qu’il y a entre Pier Giorgio et les CPÉ. Sans connaître la dynamique interne des CPÉ pour évangéliser le monde, on peut dire que Pier Giorgio utilisait déjà cette dynamique pour évangéliser les personnes qu’il rencontrait. Il existe des similitudes très fortes entre la façon dont Pier Giorgio évangélisait et la façon dont les CPÉ évangélisent.

Les CPÉ ont surtout pour but d’évangéliser les « distants »; les personnes qui ne fréquentent pas l’Église et qui ne se considèrent pas vraiment comme « croyants ». Pier Giorgio Frassati exerçait sa charité et évangélisait tout particulièrement les « distants ». Il considérait d’ailleurs qu’il lui était plus facile d’exercer ce rôle en tant que laïc, qu’en tant que prêtre. C’est une des raisons pour lesquelles il n’est pas devenu prêtre.

Les CPÉ préconisent la façon suivante pour évangéliser les personnes qui sont éloignées ou se sont éloignées de l’Église: commencer par développer des liens d’amitié envers ces personnes, leur rendre des services; et à un moment donné, les inviter à participer à une expérience de cellule. Donc  amitié et invitation. La plupart du temps, lorsqu'on met en place des CPÉ dans une paroisse, les membres de la cellule ont une certaine facilité à rendre des services à leur « oikos », c’est-à-dire aux gens de leur entourage qu’ils veulent évangéliser. Mais ces mêmes membres d’une cellule sont parfois timorés d’inviter des gens à vivre une rencontre cellulaire. Cela vient du fait que nous sommes si peu habitués à évangéliser, à inviter les gens à vivre une belle expérience. On devrait se convaincre qu’il n’y a aucun danger à inviter les gens à faire une expérience qui risque de leur être bénéfique pour le reste de leurs jours. D’où vient donc cette crainte de faire du bien aux gens? Sûrement pas de l’Esprit Saint. Que le Bienheureux Pier Giorgio Frassati, que nous avons choisi en quelque sorte comme patron, protecteur et guide pour notre paroisse, nous vienne en aide.

Voici un événement de la vie de Pier Giorgio, qui est tout à fait dans la ligne évangélisatrice des « cellules paroissiales d’évangélisation ». Je vais ici citer un roman écrit à partir de la vie de Pier Giorgio Frassati. Le roman est intitulé « To the Heights » (« Vers le haut »). L’auteur, Brian Kennelly, est convaincu que le fait de raconter la vie d’un saint sous la forme d’un roman, porte beaucoup plus de fruits qu’une biographie. J’avoue que je suis porté à le croire. Le chapitre 8 du livre, s’intitule: « Sympathy for Soldiers » (« Sympathie envers les soldats »). Dans ce chapitre, Kennelly nous montre à quel point Pier Giorgio était touché par la guerre mondiale qui avait éclatée en 1914. et dans laquelle était entrée l’Italie le 24 mai 1915. Pier Giorgio a fait tout son possible pour aider les blessés qui revenaient de la guerre, donnant de l’argent à ceux qui gisaient dans les hôpitaux, parlant avec eux et priant avec eux. Pier Giorgio rencontra alors Gianni Brunelli, un membre de la Brigade Alpine, qui est une division de l’armée italienne. Pier Giorgio et Gianni se sont liés d’amitié. Voici le dialogue entre les deux hommes, tel qu’imaginé par Kennelly:

Pier Giorgio: « J’éprouve une profonde tristesse pour ce que toi et tes confrères avez vu au combat. Je suppose que j’aurais été avec vous là-bas, si j’avais été un peu plus âgé. Je suis désolé de ne pas avoir pu combattre à vos côtés, en dépit de mon opposition à cette guerre. »

Gianni: « Tu fais ta part, Pier Giorgio. Les hommes de ma compagnie apprécient tout ce que tu as fait pour nous. »

P G: « J’aimerais beaucoup rencontrer davantage de tes compagnons d’arme. Les as-tu invités à la messe, comme je l’avais suggéré? »

Gianni bougea la tête: « Ils ne viendraient jamais avec moi. Ils sont amers envers Dieu qui permet ce que nous avons vu au combat. Aucun d’entre eux n’est allé à la messe depuis que nous sommes revenus à la maison. »

P G: « Mais leur as-tu au moins demandé et suggéré qu’ils viennent? »

Gianni: « Non, mais je suis pas mal sûr de leur refus. »

P G: « Nous ne pouvons jamais assumer que quelqu’un veuille éviter le Christ. Laisse-les eux-mêmes nous le dire par leurs propres bouches. Il se peut qu’on faillisse, mais alors on pourra regarder Dieu dans les yeux et Lui dire que nous avons essayé. Dis-leur que c’est seulement en se nourrissant du Pain des Anges, qu’ils seront capables de combattre leurs démons intérieurs qui les tourmentent depuis qu’ils sont revenus du combat. Et en passant, ce sont les hommes qui commettent les atrocités de la guerre, pas Dieu. Vas-tu au moins leur demander s’ils se joindront à nous ce dimanche? Qu’est-ce qu’il en coûte d’essayer? S’il te plaît, Gianni, il faut que tu leur demandes. Ils ne réalisent pas à quel point la messe peut être importante pour renouveler leurs esprits. »

Gianni considéra ses paroles: « OK. Tu as beaucoup fait pour moi, je ferai alors cela pour toi. Mais ne t’’attends pas à ce que quelqu’un m’accompagne. »

Pier Giorgio sourit: « Même s’il n’y a que toi, je serai enchanté de recevoir l’Eucharistie à tes côtés. »

Deux jours passèrent et dimanche arriva. Pier Giorgio se réveilla sur le plancher, le chapelet à la main. Il avait fait cela à nouveau: prier jusqu’à ce que le sommeil le gagne. Si sa mère l’avait vu, elle aurait été fâchée. Elle lui avait dit un jour: « Je ne sais pas pourquoi on t’a procuré un lit. » Il se lava et endossa ses plus beaux vêtements. Aujourd’hui, il serait le seul membre de sa famille à participer à la messe, mais alors qu’il se rendait à bicyclette à la cathédrale de Turin, il ne pensait qu’à Gianni et à ses compagnons soldats.

Même si pour Pier Giorgio, la plupart d’entre eux n’avaient pas de visage puisqu’il ne les connaissait pas, il se les était représentés la veille en égrainant chacun des grains de son chapelet. Chaque homme, chaque étranger, si blessé par les horreurs de la guerre, était représenté par un grain de son chapelet. Ils devinrent les bénéficiaires d’un Je vous salue Marie, alors qu’ils passaient entre les doigts de Pier Giorgio pour se rendre à l’intérieur de lui et résider dans son âme, ce sanctuaire où habitaient tous ceux pour qui il priait. À son nouvel ami Gianni, il dédia une dizaine complète de son chapelet.

Ici je saute quelques lignes du livre, pour arriver au moment où Pier Giorgio, sur le perron de l’église, voit arriver son ami:

« Il se retourna et regarda vers le bout de la rue. Au loin, il vit un soldat en uniforme, marchant d’un bon pas, avec environ deux douzaines de ses camarades soldats marchant derrière lui, eux aussi en uniforme. Plusieurs d’entre eux boitaient et d’autres avaient leurs bras en écharpes.

« Sommes-nous en retard? », demanda Gianni alors qu’il approchait.

« Non, mon ami, vous êtes tout à fait à l’heure, et vous êtes tous les bienvenus. Tu en as amené beaucoup avec toi! »

« Je ne sais pas ce qui s’est passé, Giorgio. Chaque homme à qui j’ai demandé, a dit oui. On aurait dit qu’ils savaient d’avance ce que j’allais leur demander, avant que je ne parle. Étrange, non? »

Pier Giorgio sourit: « Non, Gianni, ce n’est pas étrange du tout. ». Il les conduisit dans la cathédrale et remplit les trois dernières rangées de bancs. (1)

L'événement ci-dessus a réellement eut lieu. L'auteur du roman a su mettre l'accent sur une autre caractéristique commune à la manière d'évangéliser de Pier Giorgio Frassati et des CPÉ: la prière pour les personnes que nous désirons évangéliser. Si Pier Giorgio n'a pas semblé surpris de voir apparaître tous ces soldats à l'église, c'est qu'il les avait confié par sa prière, aux bons soins de notre Mère du ciel, Marie l'Immaculée. 

Voici le témoignage de Gianni Brunelli :

« J’ai rencontré Pier Giorgio à l’automne 1924. À cette époque, j’étais à Turin comme intendant de la 41ème Compagnie de district. Un dimanche, je ne sais pas si c’était en septembre ou en octobre, j’ai rapidement complété mes devoirs d’office et je suis allé à la messe à San Secondo, la dernière messe à 13h.

Je suis entré au milieu de la foule. À la fin de la messe, j’ai reçu la communion. En revenant de l’autel à mon siège, j’ai rencontré Pier Giorgio. Il était debout et tenait un chapelet dans sa main. Il me regarda et son œil brilla de lumière; cela dura une seconde et cela dura une éternité. Je n’oublierai jamais ce regard. Ayant mon visage entre mes mains, j’essayais de rediriger mes pensées sur Jésus, mais devant moi il y avait le flash de cet œil qui avait en lui quelque chose de mystique, quelque chose d’un titan, une force.

Quand j’ai quitté, l’église était déserte. Mais dehors, dans la rue, m’attendait au soleil un très beau jeune homme. C’était Pier Giorgio Frassati. Il vint vers moi en me souriant légèrement. Il me semblait d’avoir devant moi Jean, l’ami de Jésus. » (2)


(1) Brian Kennelly, To the Heights, TAN Books, Charlotte, 2014, pp. 43-45.
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(2) 

Frassati and Friends: 5/1/08

frassatiusa.blogspot.com/2008_05_01_archive.html




1 mai 2008 - I have a little update on the preparations for Pier Giorgio's trip to ... This account was related  by Gianni Brunelli, a young soldier in Turin in 1924.









vendredi 30 décembre 2016

La grâce d'être témoin (2)

La grâce d’être témoin (2)
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         Saint Jean                                          Les Saints Innocents

Dans le dernier blogue, nous avons vu que le jour de Noël (le 25 décembre), et le lendemain de Noël (le 26 décembre), la liturgie nous invitait à être des témoins de notre foi, des témoins de Jésus, à la manière de Jean le Baptiste et de saint Étienne, le premier martyr de l’Église.

Les 27 et 28 décembre, la liturgie nous invite aussi à témoigner de notre foi et de notre attachement au Christ.

Le 27 décembre, la liturgie célèbre l’apôtre et évangéliste saint Jean. La première antienne de l’office des lectures, dans le bréviaire, disait ceci: « Jean est venu comme témoin du Verbe de Dieu pour rendre témoignage de ce qu’il a vu ». Cette phrase qui décrit l’apôtre saint Jean, ressemble beaucoup à la façon dont saint Jean lui-même décrit Jean le Baptiste, dans son Prologue.

La première lecture de l’office ces lectures de la fête de saint Jean, nous présente le début de la première lettre de Jean (Jn 1,1 – 2,3). Le tout début de la 1ère Lettre de Jean, est un des plus beaux textes apostoliques sur le témoignage chrétien:

« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage: nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite. » (1 Jn 1, 1-4)

À l’office des Laudes, nous lisions un extrait du chapitre 4 des Actes des Apôtres. Cet extrait nous présente saint Pierre et saint Jean qui sont faits prisonniers et qui comparaissent devant le « grand conseil des Juifs ». Les membres du grand conseil interdisent formellement à Pierre et à Jean de parler ou d’enseigner au nom de Jésus. Ce à quoi les deux Apôtres répondent: « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » (Actes 4, 19-20)


Le 28 décembre, l’Église célèbre la fête des Saints Innocents, ces jeunes enfants qui sont morts en quelque sorte à la place de Jésus, en raison de la peur et de la fureur d’Hérode. En ce jour de fête, la deuxième lecture de l’office des lectures, dans le bréviaire, nous présente un texte de saint Quodvultdeus. Ce saint nous dit ceci:

« Ces tout-petits meurent pour le Christ sans le savoir, les parents pleurent la mort de ces martyrs; et ceux qui ne parlent pas encore, le Christ les rend capables d’être ses témoins. … Qu’il est grand, le don de la grâce! Par quels mérites ces enfants ont-ils obtenu d’être ainsi des vainqueurs? Ils ne parlent pas encore, et ils confessent le Christ. Leurs corps sont encore incapables d’engager la lutte, et ils remportent déjà la palme de la victoire. » (Saint Quodvultdeus, homélie aux catéchumènes, sur le Symbole).

La deuxième antienne aux psaumes des Laudes, dit ceci: « Ils témoignent pour Dieu en mourant, sans parler ils chantent sa louange. » Et la première intercession dit ceci: « Pour toi les enfants de Bethléem ont donné le témoignage de leur sang, accorde-nous de témoigner de toi devant les hommes par tout notre vie. »

Et voici l’oraison de ce jour de fête :

« Puisqu’en ce jour, Seigneur, les saint Innocents ont annoncé ta gloire, non point par la parole, mais par leur seule mort, fais que notre vie tout entière témoigne de la foi que notre bouche proclame. »

La preuve est donc faite à mes yeux: dès la Solennité de la naissance de Jésus, nous sommes invités à être ses témoins. Le Christ est venu en ce monde pour nous sauver et pour faire de nous ses témoins. À chaque année et même à chaque jour, Jésus naît en ce monde. C’est à nous de Le faire connaître aux gens; c’est à nous de témoigner de sa Présence en notre monde. C’est un peu comme si l’Église nous disait que nous n’avons pas de temps à perdre. Nous devons nous mettre dès maintenant à la tâche. Quand Jésus naît, naît aussi le témoignage qu'on Lui doit.  







lundi 26 décembre 2016

La grâce d'être témoin

La grâce d’être témoin
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    Saint Étienne                                   Saint Jean-Baptiste

Chers amis,

La grâce de notre Seigneur Jésus Christ se fraye normalement petit à petit un chemin dans notre cœur. C’est ce qu’il fait en moi depuis quelque temps. Notre paroisse est passée depuis quelques mois, en mode « évangélisation ». Il était temps n’est-ce pas? Comme c’est étrange que la nécessité d’évangéliser saute aux yeux de nos paroissiens et de moi leur pasteur seulement en 2016, alors que le pape Paul VI a dit si clairement en 1975, que « l’Église existe pour évangéliser » (Paul VI, L’évangélisation dans le monde moderne, no. 14).

Quand nous mettons notre focus sur un aspect de la vie chrétienne, tout ce qu’on lit et contemple nous éclaire sur cet aspect, nous ramène à cet aspect. Cela aussi est une manière dont Dieu procède avec nous. Tout, ces jours-ci, m’éclaire sur la nécessité d’évangéliser.

Les fêtes d’hier et d’aujourd’hui en sont un très bel exemple. Le jour de Noël, nous entendions à la messe le magnifique prologue de saint Jean, où Jean le Baptiste nous est présenté comme étant le témoin par excellence, celui qui a rendu témoignage à la Lumière:

« Il y eut un homme envoyé par Dieu; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » (Jn 1, 6-9)

Aujourd’hui, en ce 26 décembre, nous fêtons saint Étienne, le premier des martyrs. Il est intéressant de savoir que le premier chrétien à avoir été tué pour sa foi, ne fut pas un des douze apôtres, mais un diacre. Le mot « martyr » vient du mot grec « martus » qui signifie « témoin ». L’ultime témoignage que l’on puisse rendre à Jésus, c’est de mourir pour Lui et à cause de Lui. C’est ce que firent les deux témoins dont je parle en ce moment: Jean le Baptiste et Étienne. Tous les deux sont morts martyrs. J’ai dit qu’Étienne a été le premier chrétien à mourir pour le Christ, car Jean le Baptiste est mort pour le Christ, mais avant d’avoir reçu ce qu’il a appelé lui-même le « baptême dans l’Esprit Saint et le feu » que Jésus nous a mérité et apporté (Mt 3, 11).

Aux Laudes (prière du matin dans le bréviaire, cette forme de prière que l’on appelle  aussi « prière du temps présent ») ce matin, le refrain de l’hymne composé en l’honneur de saint Étienne, disait ceci :

« Premier martyr de la foi,
nous apprenons de toi
qu’annoncer Jésus vivant
exalte le courage
jusqu’au témoignage du sang. »

Comme il est beau ce refrain. Il nous dit très clairement qu’annoncer Jésus mort et ressuscité, donne du courage, augmente notre courage, exalte notre courage. Cela prend du courage pour annoncer Jésus à notre monde; mais si on  le fait, notre courage augmente et augmente tellement que nous pouvons espérer un jour donner nous aussi notre sang pour Jésus. À la messe de Noël, cette année, je me suis surpris à dire aux gens que j’espérais témoigner jusqu’à ma mort du fait que je crois que Jésus est Dieu et que j’aimerais même un jour donner mon sang en affirmant que Jésus est Dieu. Comme c’est étrange que j’aie dit cela en ce Noël 2016; précisément en ce Noël 2016.

Pour mériter un jour la grâce du martyr, il faut certainement s’exercer un peu de notre vivant, à témoigner de Jésus. Et pour cela, il n’y a rien de mieux que de commencer par de petits gestes qui semblent petits, mais qui ne sont pas si petits que cela. Voici ma suggestion pour vous, en ce temps de Noël (à remarquer que je n’ai pas écrit « en ce temps des fêtes »). Quand vous irez acheter quelque chose ces jours-ci, et que la personne à la caisse de paiement vous souhaitera « Joyeuses Fêtes », regardez-la dans les yeux et dites-lui du fond de votre cœur « JOYEUX NOÊL ». Il est très important de regarder la personne dans les yeux en disant JOYEUX NOÊL. Cela n’aurait pas du tout le même impact si vous dites « Joyeux Noël » en vous retournant et en vous en allant. La personne jugerait que ce souhait n’est pas plus important que celui qu’elle vous a adressé. Mais si vous regardez la personne droit dans les yeux, en lui faisant le souhait, cela fera toute la différence au monde. Voilà une belle façon de nous exercer à témoigner de notre foi en ce temps si précieux pour nous les chrétiens. Je ne sais pas si cela sera difficile pour vous de poser ce geste. Mais je sais que pour moi, c’est difficile de poser un tel geste. C’est un signe très évident pour moi, que je ne suis pas habitué à témoigner de ma foi devant des personnes que je ne connais pas. Témoigner de notre foi à l’église, entre chrétiens, c’est très facile. Mais nous devons témoigner de notre attachement au Christ devant tous.

Priez pour moi, pour que je devienne un meilleur témoin de Jésus. Je prierai aussi pour vous.

En passant, qu’est-ce que les bergers ont fait en quittant l’étable où gisait et gelait le Fils de Dieu?

L’évangile nous dit:  

« Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. » (Lc 2, 16-18)

Ils ont TÉMOIGNÉ.



samedi 24 décembre 2016

NOËL 2016

NOËL 2016
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Nous sommes parvenus au Noël 2016. Je demande à l’Esprit Saint de guider mes pensées et de se servir de mes paroles pour toucher le cœur des gens qui viendront ce soir et demain à l’église. Il y aura les fervents catholiques et il y aura ceux et celles qui viennent pour toutes sortes de raisons étrangères à la vraie foi.

J’ai d’abord le goût d’affirmer ma foi en la fête de Noël. Des gens ces jours-ci, en particulier dans les magasins, me souhaitent « Joyeuses Fêtes ». Je ne prends pas le temps de leur demander comment ils écrivent ces vœux. Si je leur demandais, je pense qu’ils me diraient qu’ils mettent le mot fête au pluriel. Autrement dit, ils me souhaitent de joyeuses fêtes, de joyeux moments de réjouissance. Mais moi, j’accepte volontiers ces vœux parce que dans mon esprit, je mets le mot fête au singulier. J’accepte ces vœux en leur donnant la signification que je veux leur donner. J’accepte qu’on me souhaite une joyeuse fête car c’est la fête de mon SAUVEUR, l’anniversaire de naissance de mon Sauveur: Jésus le Christ. Et puisque je suis chrétien, c’est aussi ma fête. La fête de la tête est aussi la fête des membres.

Oui je me réjouis aujourd’hui car mon divin et aimable Sauveur naît en ce monde pour moi. Plusieurs hommes et femmes en 2016, écoutent l’évangile de la nuit de Noël avec incrédulité. Le fait de croire en un Dieu qui se fait homme, qui naît d’une Vierge, qui vit parmi nous et meurt et ressuscite pour nous, relève pour eux de la mythologie. Pour plusieurs personnes, l’évangile de ce soir est une fable pour enfants ou pour gens non évolués. La majorité des Montréalais adultes et adolescents, ne croient plus à tout cela.

Eh bien moi, j’y crois et je suis très fier de le dire devant vous tous ce soir; oui, devant vous tous. Je suis particulièrement fier de le dire devant vous, les paroissiens qui partagent la même foi que moi. Et je suis aussi très fier de le dire devant toutes les personnes ici qui ne croient pas que Dieu ce soit fait homme.

Je proclame haut et fort les paroles du Credo de Nicée-Constantinople:

« Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, 
de même nature que le Père ; 
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l'Esprit Saint
, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.  

Voilà l’essentiel de la fête d’aujourd’hui. Voilà ce que je fête et ce que des milliards de chrétiens fêtent aujourd’hui. Voilà la meilleure raison de fêter cette nuit et ce jour. En la nuit de Noël, nous entendons l’évangile selon saint Luc, qui nous raconte la naissance de Jésus à Bethléem, dans une étable.

Mais le jour de Noël, l’évangile que nous entendons, est celui de saint Jean. Il me semble que de temps en temps, on devrait inverser cette façon de faire. Car saint Luc, nous présente le côté humain de l’histoire. Mais saint Jean, cet aigle méditatif, nous présente le côté divin de la fête. Le jour de Noël, nous entendons comme évangile, le Prologue de l'évangile de Jean. Il me semble que dans une société moderne et laïque comme la nôtre ici à Montréal, on devrait de temps à autre proclamer le Prologue de Saint Jean, la nuit de Noël, étant donné que tant de gens ne croient plus en la divinité de Jésus. Écoutons une partie de ce Prologue extraordinaire :

« 1 Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
2 Il était au commencement auprès de Dieu.
3 C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
4 En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
5 la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

9 Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
10 Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
11 Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,

14 Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité. 

Comme il est extraordinaire ce texte. Et dire que c’est un pêcheur sans instruction qui l’a écrit. Voilà ce que quelqu’un sans instruction, mais instruit par l’Esprit de Dieu, est capable d’écrire.

Dans le récit de Luc et dans le Prologue de saint Jean, on retrouve la grandeur et la beauté de la présente fête, mais aussi la tristesse qui entache la fête. La beauté et la grandeur de la fête, c’est que Dieu nous aime tellement, qu’Il vient vivre parmi nous, avec nous. La tristesse, c’est que plusieurs parmi les frères et sœurs de Jésus Christ ne veulent pas de Lui, ne veulent pas croire en Lui. En ce sens, le fait que personne ne voulait accueillir Marie et Joseph au moment où le Fils de Dieu venait au monde, était très prophétique. Quand saint Jean écrit son évangile, environ soixante ans après la mort de Jésus, il voit bien que les gens refusent la Lumière. Et ce refus se propage au cours des âges. Voilà la tristesse, la très grande tristesse qui assombrit aujourd’hui encore la fête.

Mais ne laissons pas cette tristesse prendre le dessus sur la joie extraordinaire de cette nuit. Oui un SAUVEUR nous est né, un FILS nous est donné. On l’appellera DIEU FORT et c’est lui qui sauvera son peuple de ses PÉCHÉS.

« GLOIRE À DIEU AU PLUS HAUT DES CIEUX, ET PAIX AUX HOMMES QU’IL AIME » (Lc 2, 14)


In honor of our OMV brothers in the Philippines

In honor of our OMV brothers in the Philippines 
Alex and Algie, our two Als

As we are about to celebrate one of the greatest joys of the year, the coming of our Savior Jesus Christ, I want to thank God for all his blessings towards our Religious Congregation, the Oblates of the Virgin Mary. On December 10th  2016, two OMV brothers have been ordained to the priesthood. They are the first OMV priests who have done their entire priestly formation in the Philippines. Congratulations to you dear Alex and Algie!

When we look at the photos put on this blog, what strikes us right away is the radiant joy we see on our OMV Oblate faces. This is why I share this blog with you today. The title of my blog is “ Dieu ma joie ” (“ God My Joy ”). I am deeply touched by any expression of true joy, of Christian Joy.

I see my Oblate Filipino Brothers as a great gift for our Congregation and a reminder of the importance of being  radiant witnesses to God’s Holy Joy.


Here is the Christmas Card we received from our Filipino Brothers; notice the joy in the colors and the text: 


And here is a video taken on the day of  Algie and Alex's ordination to the prieshood. If you don't have time to watch the whole video, please go towards the end as we see the two new priests giving their first blessings as ministers of Christ; and look at their smiles.  

Sacerdotal Ordination of Fr. Alex and Fr. Algie, OMV- Philippines ...

https://www.youtube.com/watch?v=-n1u3fslIh4
15 déc. 2016 - Ajouté par Jufel Alex Baldado
Sacerdotal Ordination of Fr. Alex and Fr. Algie, OMV- Philippines ... 2016 Ordination to the Order ... 

As sadness seems to be one of the caracteristics of the rich nations, joy is surely the caracteristic of the nations living in poverty. Yes Lord your words are so true: "Blessed (or "Happy") are the poor". 

MERRY AND HOLY CHRISTMAS 
TO YOU ALL

VIVE LES PHILIPPINES !!!!!






mercredi 21 décembre 2016

Se parler des "vraies affaires"

Se parler des « vraies affaires »
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De quoi entendez-vous parler à cœur de jour? Moi j’entends parler de guerre, de terrorisme, de meurtres, de sport, d’émissions de télé, de sexe sans véritable amour, d’argent et de toutes les façons dont on peut s’en procurer, etc. Mais tout cela, est-ce que ce sont les « vraies affaires »? Est-ce que chacun des mots que je viens d’énumérer représente une réalité pour laquelle il vaut vraiment la peine de vivre?

Il est vrai que lors d’un téléjournal d’une durée de trente ou soixante minutes, se glisse parfois la « bonne nouvelle de la journée ». où on nous parle d’un geste d’amour assez extraordinaire qui nous permet en quelque sorte de reprendre souffle alors que nous étions presque sur le point d'être asphyxiés par les mauvaises nouvelles.

Mon ami Mathieu et moi venons de faire vivre le parcours Alpha Jeunes à deux jeunes adultes de notre secteur, un garçon et une fille de 23 ans. Je suis tellement heureux d'avoir permis à ces jeunes adultes de parler des « vraies affaires », dans un contexte convivial et plaisant. Je suis certain que ces deux jeunes, qui ne connaissaient pratiquement rien de la religion dans laquelle ils ont été baptisés, ont apprécié ces moments que nous avons passés ensemble, car ce furent des moments de qualité. La quantité, c’est bien beau, mais la qualité, c’est bien mieux.

Les Indiens du Canada ont une coutume qui est très belle. Ils donnent des noms à leurs enfants et à aux personnes qu’ils rencontrent, selon ce qu’ils perçoivent de ces personnes. Ce ne sont donc pas des noms pris au hasard. Rares sont les personnes de ma génération qui n’ont jamais vu le magnifique film intitulé « Il danse avec les loups ». Ce titre fait référence au nom qu’a reçu l’acteur principal (Kevin Costner) dans le film, de la part des Indiens qui l’ont adopté, en raison du fait qu’un Indien avait vu ce « Blanc » se lier d’amitié avec un loup. Nous avons un très bel exemple de cela dans l’histoire du Canada ou du Québec. Le premier évêque d’Amérique du Nord, Mgr François de Laval, canonisé par le pape François le 3 avril 2014, a été surnommé par les Indiens Hurons d’Amérique: « Hariaouagi », ce qui signifie « l’homme de la grande affaire ». (1) Comme c’est merveilleux, n’est-ce pas? Ces Indiens, prenant connaissance pour la première fois de la religion chrétienne, ont très vite vu qu’il s’agissait là de la « plus grande affaire au monde ». Et nous, habitants du Québec, en cette fin d’année 2016, on se croit très intelligents et très civilisés, alors qu’on ne se rend même pas compte de la grandeur du don que nous avons reçu il y a de cela près de quatre siècles: l’annonce de l’Évangile.    

De deux choses l’une: ou bien l’être humain est le sommet de la création voulue par Dieu, ou bien il est le plus misérable des êtres sur cette terre. Car il ne fait aucun doute qu’un être humain qui souffre, souffre beaucoup plus qu’un chien ou une fourmi. Et si l’être humain qui se pose inévitablement des questions sur le sens de sa vie et de sa mort, puisqu’il a une intelligence pour le faire, ne peut pas résoudre les questions les plus fondamentales et essentielles qu’il se pose, il est alors, selon moi, le plus malheureux des êtres.

Par contre, si l’être humain s’ouvre à Dieu et découvre qu’il est aimé de toute éternité par son Père Miséricordieux, alors il devient la plus bénie et la plus heureuse de toutes les créatures de l'univers. Et c'est précisément cela sa vocation ou son appel: croire en ce Dieu qui l'aime infiniment.


(1) Voir le blogue suivant:  

Dieu ma joie: Hariaouagui: saint François de Laval

dieumajoie.blogspot.com/2015/05/hariaouagui-saint-francoisde-laval.html




lundi 19 décembre 2016

La signification du " Seigneur prends pitié ! "

La signification du « Seigneur prends pitié ! »
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Je suis en train de lire le magnifique livre du Père Raniero Cantalamessa, intitulé: Le regard de la Miséricorde. Le chapitre 14, intitulé « Vous puiserez dans l’allégresse aux sources du salut » et ayant pour sous-titre  « La miséricorde de Dieu dans la liturgie », m’a fait voir de façon nouvelle le rite pénitentiel que l’on vit à chaque eucharistie, ainsi que le sacrement de la réconciliation.

Le titre de ce chapitre 14 nous invite à nous poser cette question: « Comment se fait-il que je ne sois pas dans l’allégresse quand je vais puiser aux sources du salut, quand je vais en particulier recevoir le sacrement de la réconciliation? » Il y a en cela quelque chose de triste et de mystérieux. Peut-être est-ce parce que je n’ai pas encore compris en quoi consiste réellement la MISÉRICORDE DIVINE.

Je vais vous dire comment je comprends les pages du chapitre 14 du livre du fameux Père Capucin. Je ne veux pas faire dire au Père Cantalamessa ce qu’il ne veut pas dire. Je citerai certaines de ses phrases pour appuyer mes dires. Nous avons souvent la tendance à appliquer l’invocation « Seigneur prends pitié » à notre état de pécheur, à nos péchés. Cela est vrai, mais cela devrait venir en second lieu. En tout premier lieu, nous devrions invoquer la Miséricorde divine sur nos misères psychologiques, émotionnelles, corporelles, les misères associées à notre être profond, hérité de nos parents, influencé par tout ce que nous avons vécu durant notre vie. C’est cela que la Miséricorde Divine veut guérir avant tout, en un sens. Et en guérissant cela, Dieu guérira souvent notre propension au péché. Car le péché a souvent sa source dans des blessures reçues consciemment ou inconsciemment. Il ne s’agit pas ici de nier notre responsabilité lorsque nous péchons et d’excuser tout péché que nous commettons en mettant tout sur le dos de la génétique, de la façon dont nous avons été éduqués par nos parents, et des influences extérieures qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes devenus. Mais il s’agit de savoir que Dieu, dans sa Miséricorde infinie, veut aussi guérir tout cela. Et cela devrait nous réjouir. En ce sens, je suis très heureux du titre que le pape François a donné à sa plus récente lettre apostolique: « Misericordia et misera » (« Miséricorde et misère »). (1)

Voici quelques passages tirés du livre du Père Cantalamessa:

« Selon la Bible, on devrait traduire Kyrie eleison (Seigneur prends pitié) par: « Seigneur, fais descendre la tendresse de ta miséricorde sur nous. » Il suffit de lire comment Dieu parle de son peuple dans Jérémie: « Mes entrailles s’émeuvent pour lui, pour lui déborde ma tendresse (eleos). »

Quand les malades, les lépreux et les aveugles crient à Jésus: « Aie pitié de nous, Fils de David! », cela ne signifie pas: « pardonne-nous », mais « aie compassion de nous ». En plus du pardon des péchés, la conclusion de l’acte pénitentiel assure justement aussi la miséricorde: « Que Dieu tout puissant nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne nos péchés, et nous conduise à la vie éternelle. » (2)

C’est moi qui ai mis en caractères foncés le deuxième paragraphe de la citation ci-dessus. La façon dont le Père Cantalamessa commente la conclusion du rite pénitentiel à la messe, est vraiment géniale, selon moi. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours considéré les deux premières demandes de cette conclusion, comme étant synonymes ou disant la même chose. J’appliquais ces deux demandes à mes péchés. Mais je vois bien maintenant que c’est une erreur de considérer ainsi les deux premiers éléments de la prière de conclusion de l’acte pénitentiel. Car Dieu ne « rabâche pas comme les païens » (Mt 6, 7); Dieu ne se répète pas quand il fait prier son Église. Il y a vraiment trois intentions de prière dans la conclusion de l’acte pénitentiel à la messe:

1-      Que Dieu tout puissant nous fasse miséricorde.
2-      Qu’il nous pardonne nos péchés.
3-      Et nous conduise à la vie éternelle.

La première intention vise justement, selon moi, à guérir toutes nos misères, toutes nos blessures, tous nos maux physiques et psychologiques.


(1) « Juste une petite remarque sur le titre de la lettre apostolique: il ne faut peut-être pas le traduire. « Miséricordieuse et pauvre », est erreur de traduction... de Misericordia et misera (propagée par certaines agences de presse). C’est en fait: « La miséricorde et la pauvre » (femme adultère). " Miséricorde et misère " traduit Benoît XVI en 2007 *. Mais la Lettre NE TRADUIT PAS : parce que justement c’est difficile... Saint Augustin commente l’épisode de la femme adultère et une fois que tous se sont retirés, il ne reste que la femme (la pauvre) et Jésus (la miséricorde): « misera et misericordia ». Le Pape inverse les termes pour souligner l’antériorité de la miséricorde sur le péché: misericordia en premier. »

Tiré de: Misericordia et misera - France Catholique www.france-catholique.fr 

*Voir: 25 mars 2007: Visite pastorale dans la paroisse "Sainte Félicité et ses ...  








(2) Raniero Cantalamessa, Le regard de la Miséricorde, Éditions des Béatitudes, 2016, pp. 148-149.