vendredi 30 octobre 2015

Éric-Emmanuel Schmitt: sa rencontre avec Dieu

Éric-Emmanuel Schmitt: sa rencontre avec Dieu
 
La rencontre d’Emmanuel Schmitt avec Dieu avait été préparée, sans que l’écrivain ne le sache et ne s’en aperçoive. C’est très souvent le cas, lors d’une expérience de conversion. En lisant les premières pages de son dernier livre intitulé La nuit de feu, dès que je suis tombé sur les mots Tamanrasset et Touareg, j’ai immédiatement pensé à Charles de Foucauld; le Bienheureux Charles de Foucauld (voir: Dieu ma joie: La foi selon Charles de Foucauld). Dans la vidéo mise au bas du précédent blogue, EES (Éric-Emmanuel Schmitt) établit un lien très clair entre la prière de Charles de Foucauld et sa conversion au Dieu vivant. Charles de Foucauld est lui aussi un athée converti. Il est clair dans mon esprit, que le Bienheureux, du haut du ciel, a eu un rôle à jouer dans la conversion du célèbre écrivain belge (né en France). Post scriptum: 

La rencontre d’EES avec Dieu, a eu lieu en deux temps et, plus précisément en deux nuits. Sa nuit dans le Sahara, en 1989, et sa nuit quelques années plus tard, durant laquelle il a lu d’un trait les quatre Évangiles; ce qui l’a conduit à être chrétien. EES croit en l’Incarnation du Fils de Dieu ainsi qu’en la Résurrection de Jésus, les deux mystères chrétiens par excellence. J’ai pris connaissance pour la première fois de ces deux nuits, en lisant l’introduction de la pièce de théâtre d’EES, intitulée: Mes Évangiles (2004). Mes Évangiles est une réécriture adaptée au théâtre, du roman d’EES intitulé: L’Évangile selon Pilate.  

Voici un extrait du livre Mes Évangiles:

« À sept heures du soir, la nuit tomba, le vent se leva, le froid emplit l’espace et je me retrouvai seul, à plusieurs centaines de kilomètres du premier village, sans eau ni vivres, livré à l’angoisse, promis bientôt à la mort et aux vautours. Au lieu de sombrer dans la panique, je ressentis, en m’allongeant sous un ciel qui me tendait des étoiles grosses comme des pommes, le contraire de la peur: la confiance. Pendant cette nuit de feu, je vécus une expérience mystique, la rencontre avec un Dieu transcendant qui m’apaisait, qui m’enseignait, et qui me dotait d’une force telle que je ne pouvais en être moi-même l’origine. Au matin, comme une trace, en empreinte, déposée au plus intime de moi, se trouvait la foi. Cadeau. Grâce. Émerveillement. J’allais pouvoir mourir avec la foi, ou vivre avec la foi.

Je survécus… » (1)

Puisqu’il est question de mort dans ce texte, et que nous sommes à deux jours de la Toussaint, voici quelques réflexions d’EES sur la mort:

« Quand vous êtes-vous dit : « Je suis chrétien » ? 
Plusieurs années après, j’ai lu les quatre Évangiles en une nuit, et là, ça a été de nouveau une immense émotion : c’est-à-dire que cette mise en avant de l’amour, cette promotion de l’amour comme valeur principale m’a bouleversé, vraiment. À partir de là, je me suis mis à étudier le christianisme, vraiment à l’étudier, de manière érudite, y compris dans ses contradicteurs. Et au bout de plusieurs années, à la question : « Jésus est-il le Fils de Dieu ? » j’ai répondu « oui ». « Y a-t-il eu résurrection », j’ai répondu « oui ». Et je suis devenu chrétien.
On est dans le temps de la Toussaint et du jour de prière pour les défunts, quel rapport entretenez-vous avec la mort et avec les morts ? 
J’ai une grande confiance dans la mort autant que dans la vie. Je ne sais rien de la mort, mais je sens que c’est une bonne surprise. Je pense qu’avec le cadeau de la mort on a reçu le cadeau de la vie. La mort n’est surtout pas une punition. Après, cela relève vraiment de l’intime, cette confiance dans la mort. Il y a des choses que je n’ose pas raconter. Peut-être qu’un jour je le ferai. Mais pour moi, l’entrée dans la mort, c’est l’entrée dans quelque chose, ce n’est pas l’entrée dans le néant. J’en ai le pressentiment, et parfois le signe. Ayant perdu mon père il y a un peu plus d’un an, la communion et la prière pour les défunts sont quelque chose qui maintenant rentre dans ma vie. Mais je suis saisi de vertige quand j’y pense.
Quel est le saint ou la figure de foi que vous admirez ? 
Charles de Foucauld. « Ce chrétien converti qui ne veut convertir personne. » Cette figure est un flambeau dans ma vie.
Depuis la parution de L’Évangile selon Pilate en 2000, vous dites que vous avez reçu des lettres bouleversantes ?
J’ai reçu des témoignages merveilleux, d’abord d’athées qui m’ont dit : « Je suis troublé pour la première fois dans mon athéisme. » Et puis de gens qui me disaient : « La lecture de votre livre a été l’occasion d’un retour à la foi. » C’est le comble du bonheur ! Je me dis : je rends en partie ce que j’ai reçu. Pour un être spirituel comme moi, ça me bouleverse ! » (2)

Quand EES parle de ses deux nuits, il fait la distinction suivante: lors de la nuit passée dans le Sahara, il a reçu une RÉVÉLATION; la nuit, où il lut les Évangiles, l'a conduit à une CONVERSION. (3)
(1) Éric-Emmanuel Schmitt, Mes Évangiles, Albin Michel, 2004, pp. 8 et9.
(2) Éric-Emmanuel Schmitt « Irradié par la foi - L'1visiblewww2.l1visible.com/erischmitt-  
(3) « Cette nuit-là, dans le désert du Sahara, j'ai rencontré Dieu ...
fr.aleteia.org/.../comment-lathee-eric-emmanuel-schmitt-sest-converti-cet..

Post scriptum: Éric-Emmanuel Schmitt sera à Montréal dans quelques jours. J'irai le rencontrer dans une librairie et je le remercierai d'avoir témoigné aussi hardiment aux yeux et aux oreilles de notre monde moderne, du fait que " tout a un sens ", que " tout est justifié ". Pour comprendre cette dernière phrase, il faudrait lire les blogues que j'ai écrit sur EES. 

jeudi 29 octobre 2015

Éric-Emmanuel Schmitt: l'effet d'une rencontre

Éric-Emmanuel Schmitt: l’effet d’une rencontre
 
Éric-Emmanuel Schmitt a plus d’une fois parlé de sa rencontre avec Dieu. Cette rencontre me fascine. J’ai parlé de cela plusieurs fois sur mon blogue (1). La rencontre de monsieur Schmitt avec Dieu, dans le désert du Hoggar, est un des exemples les plus éloquents de ce qu'est une conversion. Nous avons la fâcheuse habitude, lorsque nous parlons de conversion, de nous projeter immédiatement dans le domaine de la morale, dans le domaine de l’agir. Mais, de fait, la conversion se vit d’abord dans le domaine de l’être. Lorsqu’une personne fait une véritable rencontre avec Dieu, c’est son être qui est d’abord changé. La première conversion est ontologique. Notre être allait dans un sens; il ira désormais dans un autre sens.

Jean et André furent les deux premiers apôtres à rencontrer Jésus. Ils passent une journée en compagnie du divin rabbi, et leur vie fut à jamais changée. Leur vie fut changée, parce que leur être profond a été touché et transformé, au contact de Jésus.

Dans la vidéo mise ci-dessous, Éric-Emmanuel Schmitt nous montre clairement que la rencontre avec Dieu provoque dans l’être humain une révolution copernicienne. Copernic a fait cette découverte immense: ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la terre; c’est la terre qui tourne autour du soleil. Voilà tout un changement de perspective.

Quand l’animateur de l’émission L’Esprit des Lettres (voir ci-dessous), demande à Éric-Emmanuel Schmitt ce que sa nuit de feu a changé dans sa vie, l’écrivain répond que cela a tout changé. À la quarante-cinquième minute et treizième seconde (45:13), Schmitt dit ceci:

« Tout change. C’est le principe d’une rencontre: il y a un avant et un après. C’est pareil en amour. Je ne sais rien de plus, mais tout est différent. C’est-à-dire, la façon dont je vis la condition humaine, la façon dont j’habite l’inconnu, a complètement changé. Avant je l’habitais avec angoisse, l’inconnu; maintenant je l’habite avec confiance. C’est ça la foi. Tout a changé. Tout a changé aussi par rapport à l’idée de la mort. J’ai passé des années à me réveiller au milieu de la nuit avec les bras en sueurs, obsédé par l’idée de ma disparition, en imaginant le néant, etc. Depuis cette nuit, j’ai cessé de penser que la pire chose qui pouvait arriver à l’univers, c’était ma disparition. Quel soulagement (rires)! Parce que je ne suis plus centré sur moi. Je ne suis plus le centre. Depuis cette nuit dans le désert, je ne suis plus le centre. Et donc, ce narcissisme, cet égoïsme qu’il y a dans la peur de la mort, eh bien, il a diminué en moi. »

2 Cor 5, 14-15   :

« En effet, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. » (Traduction de AELF  Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones).


L'Esprit des Lettres - Septembre 2015 - YouTube

www.youtube.com/watch?v=KukbflBYrDI
25 sept. 2015 - Ajouté par KTOTV
Le Jour du Seigneur, KTO et La Procure se sont associés depuis 2008 pour ce magazine mensuel entièrement ...


(1)

Dieu ma joie: Sens ou non-sens

dieumajoie.blogspot.com/2011/08/sens-ou-non-sens.html

22 août 2011 - Voilà, très bien exprimé, l'enjeu de la vie humaine. Je suis, pour ma part, toujours impressionné par la description qu'Eric-Emmanuel Schmitt  ...

Dieu ma joie: La Sainte Trinité et le mystère du mal

dieumajoie.blogspot.com/2012/06/la-sainte-trinite-1.html

3 juin 2012 - Éric-Emmanuel Schmitt est l'auteur francophone le plus lu sur la planète. Je suis sûr que plusieurs d'entre vous le connaissent. J'aime toujours  ...

Dieu ma joie: La nuit de feu d'Éric-Emmanuel Schmitt

dieumajoie.blogspot.com/.../la-nuit-de-feu-deric-emmanuelschmitt.html

14 sept. 2015 - J'ai parlé plus d'une fois sur mon blogue, de la conversion d'Éric-Emmanuel Schmitt (l'auteur le plus lu dans la francophonie): sa conversion ...

Dieu ma joie: Éric-Emmanuel Schmitt: l'effet d'une rencontre

dieumajoie.blogspot.com/2015/.../eric-emmanuel-schmitt-leffet-dune.ht...

Il y a 3 jours - Éric-Emmanuel Schmitt a plus d'une fois parlé de sa rencontre avec Dieu. Cette rencontre me fascine. J'ai parlé de cela plusieurs fois sur mon  ...








Logo et devise du "Jubilé de la Miséricorde "

Logo et devise du « Jubilé de la Miséricorde »
 

Chers amis,

Vous avez sous les yeux, le logo et la devise du Jubilé de la Miséricorde qui commencera le 8 décembre prochain, en la solennité de l’Immaculée Conception. Un premier élément saute aux yeux, pour ainsi dire: un œil est commun à Jésus et à l’homme nécessiteux. Un autre élément est beaucoup plus subtil et nécessite des connaissances en iconographie. Les deux personnages sont représentés à l'intérieur d'une amande. L’amande ainsi utilisée en art sacré, est appelée « Mandorle ». (1)

Voici un commentaire du logo et de la devise, glané sur l’internet: 

LA MISÉRICORDE DE DIEU - CATÉCHÈSE PAR L’IMAGE

L’auteur: Ce logo a été conçu par le Père jésuite Marko Ivan Rupnik, tout spécialement pour l’année sainte de la Miséricorde. De nombreux pèlerins connaissent cet artiste dont les grandes mosaïques ornent les portes de la basilique de Notre Dame du Rosaire, à Lourdes. Nous retrouvons des similitudes dans le graphisme et le choix des couleurs avec le logo. Le visuel est associé à la devise: « Miséricordieux comme le Père » qui est extraite d’une phrase de l’Évangile de Luc 6, 36-37: « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. »

Regardons le personnage central: son attitude évoque un berger portant sur son épaule une brebis - ainsi est représenté le berger dans les santons de Noël. Le vêtement blanc symbolique de la résurrection, son nimbe crucifère (cercle doré entourant la tête - signe de sainteté - marqué d’une croix rouge), les traces des plaies laissées par les clous sur les mains et les pieds (stigmates): tout nous indique que c’est le Christ ressuscité. Ses pieds prennent appui sur 2 rectangles noirs (bois de la croix, noir comme la mort): Le Christ est vainqueur de la mort par le sacrifice de sa vie donnée par amour pour les hommes.

Qui peut être le petit personnage barbu qui remplace la brebis sur les épaules du berger? L’artiste indique qu’il s’agit d’Adam, le premier homme, marqué par le péché. Ses bras et ses jambes pendent de part et d’autre du visage du Christ qui les tient bien fermement. Son corps arrondi est relâché, abandonné. Seul le regard montre qu’il est encore en vie. Le récit de la Genèse, dans la Bible, raconte comment Adam a, par sa faute (le péché originel), entrainé Le baptême de Jésus, inauguré le 8 décembre 2007 2 l’humanité sur un chemin de mort, sur la voie du péché. Le Christ le ramène des ténèbres à la lumière, vers la vie. C’est pourquoi la tunique d’Adam est dorée. Une vie nouvelle s’ouvre pour l’homme qui prend appui sur son Sauveur.

En regardant attentivement les visages, nous remarquons une étrangeté: les deux personnages ont un œil en commun. Le Christ regarde l’humanité par les yeux d’Adam, et Adam regarde avec les yeux du Christ. La vie de l’un est liée à la vie de l’autre.

Le fond en forme d’amande (la mandorle qui symbolise la nature divine et humaine du Christ) de couleur bleu est composé de 3 ovales de plus en plus clairs en allant vers l’extérieur. Le Christ porte l’homme à la lumière en l’extirpant des ténèbres du péché et de la mort.

La symbolique chrétienne des couleurs:

o Le blanc figure les vêtements de Dieu, du Christ ressuscité, des baptisés. Le Nouveau Testament déploie la symbolique de la lumière et du blanc lumineux. Dans le Credo, le Christ est « lumière, né de la lumière ». Dans l’art chrétien, le blanc figure l’absolue perfection de Dieu. L’aube portée par le prêtre pendant la messe tire son nom d’alba qui signifie « blanche ».

o Le doré est le symbole de la lumière manifestée, de la Révélation divine.

o Le rouge est la couleur du sang du Christ et de l’Esprit saint (sous forme de langues de feu à la Pentecôte) en tant que puissance d’amour de Dieu. Le Christ porte souvent cette couleur, symbole de l’amour de Dieu dont il témoigne, de l’action de l’Esprit-Saint à travers Lui, de son sacrifice sur la croix, et de sa dignité de Roi.

o Le bleu est parfois présent sur la face interne des dômes des églises pour représenter le cosmos, création de Dieu. Le manteau bleu de la vierge figure parfois le ciel étoilé.

o Le noir est la couleur des ténèbres avant la création du monde. Cette couleur illustre le deuil et la mort, et sur le plan moral : le péché et le Mal. Le noir est la couleur des Enfers. Cette couleur attribuée au péché évoque la souillure qui vient noircir la pureté de l’âme. D’après J-B Renard, Foi et Langage, n°14-15, 1980

Le logo officiel de l’année sainte nous propose une représentation résolument moderne du Bon Pasteur. Le Christ ressuscité porte l’humanité représentée par Adam sur ses épaules. Adam a perdu le souffle de vie lui permettant de se tenir debout, tout son corps est terrassé par le péché. Le Christ, vainqueur de la mort, portant les marques de la crucifixion, se tient debout, ressuscité dans la Gloire de Dieu. Joue contre joue, regards mêlés. Le Christ touche en profondeur la chair de l’homme pour le conduire vers une vie nouvelle. Adam peut voir, par le regard de Jésus, l’immense tendresse du Fils pour ses frères en humanité, et percevoir le reflet de l’amour du Père pour les hommes. (2)

Ajout fait le 4 octobre 2016: Je viens de découvrir sur l'internet, l'image ci-dessous qui semble être faite aussi par le Père Marko Ivan Rupnik, mais de cela je ne suis pas sûr. J'ai cherché en vain ce dessin parmi ses peintures. Mais j'aime le dessin pour toute la tendresse qui s'y dégage. 


Résultats de recherche d'images pour « misericordiae vultus »




























(1) En iconographie sacrée, cette forme ovale est appelée « Mandorle » qui est le terme italien désignant l’« amande. » Cette forme ovale spéciale peut être trouvée sur de nombreuses icônes et des gravures ou des statues religieuses. La Mandorle est toujours associée au caractère sacré de l’« Esprit ».Mais pourquoi une amande? Ajout:
  • Il y a plus de 3000 ans, pour les Hébreux, l’amandier était le symbole de l’immortalité du Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob.
  • étant le premier arbre à fleurir au printemps, l’amandier a aussi été associé à la régénération et à la vie nouvelle.
  • étant cachée dans une épaisse coque, l’amande elle-même a été utilisée pour symboliser la Connaissance Véritable découverte par « Celui Qui Sait ».  
Tiré du site internet suivant:

La Mandorle et Jésus le Christ - Chartres Secrets

fr.chartressecrets.org/cathedrale/mandorle.htm




(2)

1 LA MISÉRICORDE DE DIEU - CATÉCHÈSE PAR L'IMAGE ...

toulouse.catholique.fr/.../Catechese_par_l_image_-_Logo_Misericorde.p..






 

samedi 24 octobre 2015

Richard Vidal: " Miséricordieux comme le Père "

Richard Vidal: « Miséricordieux comme le Père ».
  Résultats de recherche d'images pour « Richard Vidal Miséricordieux comme le Père »
Bonjour à vous,
M. Richard Vidal a lu mon dernier blogue, et il a eu la bonté de m’envoyer les motivations profondes qui sont à l’origine de son chant. Pour entendre le chant et avoir les partitions musicales du chant, veuillez cliquer sur les mots suivants: 
Miséricordieux comme le Père (Richard Vidal) - Église .... .  

Ou encore, cliquez sur la vidéo suivante: 


Miséricordieux comme le Père - YouTube


https://www.youtube.com/watch?v=5cnUAxQCg90
8 déc. 2015 - Ajouté par Webtélé ECDQ
Vidéo du chant « Miséricordieux comme le Père » pour l'Année jubilaire de la miséricorde. Texte et musique ...

Je remercie Richard pour cette délicatesse et pour sa générosité à mettre gratuitement à la disposition de tous, les fruits de son immense talent. Pour composer le chant, Richard a visiblement longuement médité les propos du pape François contenus dans la bulle d'indiction du Jubilé de la Miséricorde. Si vous désirez comprendre au mieux les propos de M. Vidal que vous lirez dans un instant, il serait bon de lire la bulle intitulée: " Misericordiae Vultus ". Pour lire ce document, veuillez cliquer sur les mots suivants:  
Misericordiae Vultus - Bulle d'indiction du Jubilé.

Voici, d’après l’auteur lui-même, ce qui est à la source du chant « Miséricordieux comme le Père »:
Miséricordieux comme le Père

LE REFRAIN :

Miséricordieux comme le Père,
Entends le cri profond de la misère.
Et chante au Dieu du ciel, à chaque jour :
« Éternel est son amour.» 

Encore une fois, le pape François nous étonne avec un nouveau texte portant sur la bonté de Dieu envers l’humanité, bonté qui se traduit par un mot : miséricorde.
Deux grandes idées se détachent de cette bulle apostolique et je les ai mises dans le refrain :

- la première : Dieu est miséricordieux et nous devons l’être comme lui.. Le pape écrit : En passant la Porte Sainte, ( pour nous, ce sera celle de l’Église de Québec,)  nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous.
- Miséricordieux comme le Père, sera donc la “devise de l’Année Sainte.-14 nous dit le pape.

- La deuxième  grande idée se traduit par ces mots : Éternel est son amour.  Une idée qui ne semble pas vraiment liée à la première mais qui l’est profondément. Écoutons le pape :
«Eternel est son amour»: c’est le refrain qui revient à chaque verset du Psaume 135 dans le récit de l’histoire de la révélation de Dieu.
- Savoir que Jésus lui-même a prié avec ce Psaume le rend encore plus important pour nous chrétiens, et nous appelle à en faire le refrain de notre prière quotidienne de louange : «Eternel est son amour».- 7.  (1)
Et il ajoute : - Comme on peut le remarquer, la miséricorde est, dans l’Ecriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de Dieu envers nous. Et cet agir est éternel depuis la création.

En d’autres mots, on ne peut pas parler de miséricorde de Dieu sans ajouter qu’elle est éternelle. C’est pourquoi, ces deux idées sont liées et se reflètent dans le refrain. En chantant ce chant, on répond à une demande du pape : chanter à chaque jour l’amour éternel de la miséricorde de Dieu.


PREMIER COUPLET : La miséricorde est tendresse
Proclame la bonté du Dieu vivant;
Le Dieu tendresse qui rassasie  tous ses enfants.
Crie au monde qu’il est la porte, le vrai soutien des affligés,
Et tu verras fleurir en eux la dignité. 

Le premier couplet peut se résumer en ces mots : la miséricorde est tendresse. C’est comme si la miséricorde avait :
- des yeux pour voir la détresse des autres,
- des oreilles pour entendre le cri des plus démunis
- et des mains pour leur porter secours .
Le pape nous dit : Sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme.

Le pape ajoute : Que Dieu est le soutien des affligés.
Il cite en particulier le très beau psaume 142, comme une litanie des largesses et de la tendresse de Dieu :
- Il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin, il égare les pas du méchant» (145, 7-9).
C’est à nous de crier que le Dieu de l’évangile est un Dieu de tendresse qui n’oublie pas les souffrance de l’humanité.


DEUXIÈME COUPLET : La miséricorde est don de soi
Deviens un pèlerin du don de soi ;
Deviens secours des malheureux cloués en croix.
Aide-les à s’échapper des heures noires de l’abandon,
Et tu verras des cœurs sortir de leur prison.

Le thème de l’année a quatre mots : Miséricordieux comme le Père. Le couplet 1 nous a montré comment le Père est miséricordieux. Le couplet 2 nous dit qu’il faut être à notre tour COMME le Père. Le pape nous dit que « La vie est un pèlerinage, et l’être humain un viator, un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. - 14
- Nous sommes donc chacun de nous, un pèlerin, et j’ai ajouté dans le couplet: un pèlerin du don de soi en marche jusqu’au but désiré. Quel est ce but sinon de vivre l’évangile et en particulier la page extraordinaire de Matthieu 25. Le pape écrit : - - Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.
- Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiem-ment les personnes ennuyeuses, ( j’aime cette expression ! ) prier Dieu pour les vivants et pour les morts.- 15.

- Nous remarquons ici les 2 sortes d’œuvres demandés : les œuvres corporelles et spirituelles.
- Cette précision du pape rappelle qu’il n’y a pas seulement des pauvres sans le sous que l’on doit aider mais ceux aussi les pauvres qui ont perdu le goût de vivre ou qui sont aux prises avec des problèmes intérieurs profonds.
- Pour ma part, cela m’a fait du bien de le lire car avec mes créations musicales, c’est du côté des œuvres spirituelles que je travaille, comme plusieurs personnes de l’Église du Québec, les prêtres, laïcs, religieux et religieuses qui travaillent au niveau du cœur.
- Le pape dit encore : - L’Eglise a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, précisant que cette miséricorde est
le cœur battant de l’Evangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous. - 12


TROISIÈME COUPLET : La miséricorde est pardon
Pardonne plus d’une fois à ton prochain :
«Que le soleil ne se couche pas sur ta colère.»
Prends le temps de lui parler, fais quelques pas sur son chemin,
Et tu verras que le pardon crée la lumière.

Ce n’est pas facile de pardonner surtout quand quelqu’un a perturbé ta vie, qu’il a été comme un serpent venimeux avec toi. On a tous un exemple. Mais, quand on va au-delà malgré la gravité de la situation, si on peut comme je l’écris « faire quelques pas sur son chemin », on vit un moment de lumière.
La Bible va plus loin : 
- «Que le soleil ne se couche pas sur votre colère» (Ep 4, 26). -9
Je l’ai écrit dans ce couplet.
Le pape ajoute :
- Le pardon des offenses devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux.
Mais qu’est-ce qui est le plus vrai, le plus beau et plus fascinant dans le pardon ? Le pape écrit:
- Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. -9
Voilà le grand fruit du pardon : Atteindre la paix du cœur et cette paix brille dans nos yeux comme une lumière. Je connais une mère qui ne parle plus à sa fille, et la fille à sa mère. Les deux en souffrent. Leur regard est éteint.
Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur… ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi,  nous dit l’écriture. On connaît tous, cette phrase de l’évangile sur le nombre de fois à pardonner :
«Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois» (Mt 18, 22). – 9.
Oui, le pardon est source de paix et étincelle de lumière.


QUATRIÈME COUPLET : La miséricorde est chant de joie
Contemple le visage du Seigneur 
Dans le silence trouvé au fil de ta journée.
Il sera ton énergie, ton chant de joie, ton vrai bonheur.
Et tu verras jaillir en toi l’éternité

Dès le départ, parler de miséricorde, vivre la miséricorde c’est comme vivre avec et dans la misère. Oui, on ne danse pas face à la misère, mais cela ne veut pas dire que l’on doit la traiter avec des faces de Carême. Le pape cite Saint Paul : « Celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire » (Rm12, 8). Sœur Theresa a dit la même chose à une jeune fille qui voulait se faire religieuse. « Si tu veux venir chez nous il te faudra être souriante. » C’est sans doute un peu surprenant, mais pour le pape François, miséricorde et joie, ça va ensemble. Il en est lui-même un exemple.
À remarquer, et c’est toujours ainsi dans la vie spirituelle, le pape parle de prière et d’intimité avec la Parole, secret d’une mission réussie. Il dit :
- Pour être capable de miséricorde, il nous faut donc d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Cela veut dire qu’il nous faut retrouver la valeur du silence pour méditer la Parole qui nous est adressée. C’est ainsi qu’il est possible de contempler la miséricorde de Dieu et d’en faire notre style de vie.  Et j’ajouterais, un style de vie teintée de joie.
J’ai écrit, parlant du Seigneur : Il sera ton énergie, ton chant de joie, ton vrai bonheur.
On chante quand on vit dans la joie ! On est le visage du Seigneur. On vit déjà un peu d’éternité.

CONCLUSION
Comment conclure cette rafraîchissante et lumineuse réflexion du pape sur la miséricorde?
- Par ces mots qu’il écrit sur Dieu, mots qui devraient être aussi écrits sur nous. Le pape nous dit : Dieu sera toujours dans l’histoire de l’humanité comme celui qui est présent, proche, prévenant, saint et miséricordieux. 
- Nous aussi on doit être comme Dieu : présent, proche, prévenant, saint et miséricordieux,  car ….   éternel est son amour.
Richard Vidal
Juillet 2015



(1) NDLR: J'aime le mouvement de kénose (d'abaissement suivi de relèvement) que M. Vidal a mis, selon moi, dans le refrain du chant. Le mot misère est chanté plus bas que tous les autres mots, ce qui correspond très bien à toute misère. Et la voix monte et se déploie pour chanter les mots les plus importants du refrain: "Éternel est son amour ". 

Vu que les mots " Éternel est son Amour ", sont selon moi Guy Simard, les mots les plus forts et les plus puissants de tout le chant, je considère qu'il est bon de lire au complet le numéro 7 de la bulle Misericodiae Vultus

7. « Éternel est son amour » : c’est le refrain qui revient à chaque verset du Psaume 135 dans le récit de l’histoire de la révélation de Dieu. En raison de la miséricorde, tous les événements de l’Ancien Testament sont riches d’une grande valeur salvifique. La miséricorde fait de l’histoire de Dieu avec Israël une histoire du salut. Répéter sans cesse: « Éternel est son amour » comme fait le Psaume, semble vouloir briser le cercle de l’espace et du temps pour tout inscrire dans le mystère éternel de l’amour. C’est comme si l’on voulait dire que non seulement dans l’histoire, mais aussi dans l’éternité, l’homme sera toujours sous le regard miséricordieux du Père. Ce n’est pas par hasard que le peuple d’Israël a voulu intégrer ce Psaume, le “grand hallel” comme on l’appelle, dans les fêtes liturgiques les plus importantes.

Avant la Passion, Jésus a prié avec ce Psaume de la miséricorde. C’est ce qu’atteste l’évangéliste Matthieu quand il dit qu’« après avoir chanté les Psaumes » (26, 30), Jésus et ses disciples sortirent en direction du Mont des Oliviers. Lorsqu'il instituait l’Eucharistie, mémorial pour toujours de sa Pâque, il établissait symboliquement cet acte suprême de la Révélation dans la lumière de la miséricorde. Sur ce même horizon de la miséricorde, Jésus vivait sa passion et sa mort, conscient du grand mystère d’amour qui s’accomplissait sur la croix. Savoir que Jésus lui-même a prié avec ce Psaume le rend encore plus important pour nous chrétiens, et nous appelle à en faire le refrain de notre prière quotidienne de louange: « Éternel est son amour ». " (Pape François, Misericodiae Vultus, no. 7)


Post scriptum: Monsieur Richard Vidal a écrit dernièrement (en novembre 2015), un merveilleux chant sur le jeune Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Pour connaître l'origine de ce chant et pour l'entendre, veuillez cliquer sur les mots suivants: Pier Giorgio, chant: "TOUJOURS PLUS HAUT"