samedi 31 janvier 2015

31 janvier: jour important pour moi

31 janvier: jour important pour moi


La date d’aujourd’hui est une date importante pour moi. Le 31 janvier 1994, je découvrais mon « désir le plus profond ». Si vous désirez savoir pourquoi mon blogue s’intitule « Dieu ma joie », je vous encourage à lire le premier texte que j’ai écrit (si j’exclus les remerciements que j’ai adressés à la personne qui m’a convaincu de commencer un blogue), en date du 18 juin 2011. Pour y accéder rapidement, veuillez cliquer sur le lien suivant: 

Dieu ma joie: Le désir le plus profond

dieumajoie.blogspot.com/2011/06/le-desir-le-plus-profond.html

mercredi 28 janvier 2015

Ernest Hello et le " respect humain "

Ernest Hello et le « respect humain »
 Ernest Hello

Lorsque j’avais une vingtaine d’années, et que j’étais étudiant en philosophie à l’Université Laval, à Québec, un de mes professeurs préférés, monsieur Alphonse Saint-Jacques, m’a fait connaître l’auteur français Ernest Hello. Cet auteur n’avait pas « la langue dans sa poche », comme on dit au Québec; ou encore, il « n’y allait pas avec des gants blancs ». Ce genre d’auteur franchement en désaccord avec le langage « politiquement correct » et aseptisé qui a la cote de nos jours, me fait du bien. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il brise la monotonie. Si vous désirez

Mon professeur, monsieur Saint-Jacques, m’a fait connaître le magnifique texte qu’a écrit Ernest Hello, sur le « respect humain ». D’emblée, dans ce texte, Hello souligne le fait que nous avons trouvé une façon absurde de nommer une réalité tout aussi absurde. Il me fait grand plaisir de vous faire connaître ce texte:

« Le sentiment le plus bizarre qu’un être quelconque puisse éprouver, est le mépris du bien et le respect du mal. Ce sentiment existe; on lui a donné un nom absurde comme la chose, un nom fou, qui ne signifie rien, et qui a raison de ne rien signifier, puisqu’il exprime le néant: ce nom, c’est le respect humain.

Chose admirable! Depuis que le bon sens est troublé dans son fond, et menacé dans ses ruines, les langues humaines contiennent d’effrayantes absurdités. Le sentiment dont je parle, parce qu’il est le contre-bon sens le plus radical que la pensée de Satan puisse concevoir, a nécessité une expression folle, qui ne peut signifier quelque chose que dans une maison d’aliénés.

Je me figure souvent un génie voyageur, un être supérieur à l’homme et ignorant de l’homme, à qui je serais chargé d’apprendre ce qui se passe sur la terre. Je me figure un esprit qui viendrait du ciel et ferait connaissance avec ce bas monde; je le vois tombant, quand je lui dirais les choses qui nous paraissent simples, dans des extases de stupéfaction.

« Vous savez mieux que moi, lui dirais-je, ce que c’est que le vrai, ce que c’est que le beau. J’en sais pourtant assez pour savoir que, si j’en savais davantage, je mourrais d’admiration. Je fondrais, comme la cire devant l’essence du feu; et c’est pourquoi je ne vois pas encore tout ce que je verrai un jour …  Mais voici, ô mon maître et mon élève! ce que vous ne savez pas, et ce que je vous apprends.

Celui qui Est, celui dont le Nom ne se prononce qu’en adorant, celui devant qui les séraphins voilés et timides battent à peine des ailes tremblantes, devinez le sentiment que beaucoup d’hommes éprouvent en face de lui. Devinez! Vous pensez à la crainte, vous pensez à l’amour. Vous ne devinez pas. Ô mon maître et mon élève! en face du Dieu de gloire, ils éprouvent la honte. »

Il me ferait répéter, l’Archange voyageur; il ne comprendrait pas; il me dirait : « Lequel de nous deux devient fou? » Je m’épuiserais en explications. Je lui dirais : « Oui, Monseigneur, les hommes sont fiers d’ignorer le Vrai, l’Être, le Beau; ils le méprisent et sont fiers de leur mépris. Si quelqu’un préfère ce infini que j’attends, cet infini dont vous êtes imprégné et ruisselant, si quelqu’un le préfère à un tas d’ordures, on lui dit: Cachez-vous, n’avouez pas votre préférence, car nous allons nous moquer de vous.

Quant à ceux qui ont préféré le tas d’ordures, ils ne se bornent pas à s’y vautrer, ce qui serait explicable, mais ils s’y vautrent fièrement, et méprisent, en piétinant dans la boue, en cherchant la ressemblance des singes, ceux qui cherchent, sur la montagne, la ressemblance de Dieu. On a même inventé qu’il était beau de s’écarter du vrai. Vous ne comprenez pas, Monseigneur, ni moi non plus. On a inventé que les vices, les crimes, dont nous ne pourrions supporter la forme idéale, si elle nous apparaissait, sans mourir, foudroyés d’horreur, étaient BEAUX; et la conformité royale et splendide de l’âme créée avec l’Être de Dieu, cet encens qui monte au trône de Dieu, plus pur et plus fort que celui des roses de la terre, ce diamant du ciel qui est feu et parfum, les hommes se sont dit entre eux que ces choses étaient petites, mesquines, laides, et que ceux qui avaient l’esprit assez bas pour les préférer aux adultères glorieux que les romans divinisent, devaient au moins se cacher.

Je parlerais longtemps, et plus serait intelligent mon céleste interlocuteur, et moins il comprendrait, car l’intelligence comprend l’Être et l’inintelligence comprend le Néant. C’est en touchant à la science du mal que l’homme a désappris tout ce qu’il a désappris, le jour où Satan l’a trompé. L’inintelligence comprend le Néant … Ce dernier mot donne la clef des choses de ce monde; il explique les réputations humaines. Beaucoup d’hommes seront trop bas pour le comprendre encore; d’autres hommes, de niveau avec lui, le comprendront déjà.

Mais peut-être le génie voyageur, étant au-dessus de lui, ne le comprendrait plus. Et moi, qui ai tant souffert dans ma vie de voir les choses de l’intelligence n’être pas comprises par des êtres trop au-dessous d’elles, je jouirais de voir les choses de l’inintelligence n’être pas comprises par un être trop au-dessus d’elles. Et si j’arrivais à prononcer devant lui le nom de cette chose qui n’en devrait pas avoir, si je disais : les hommes appellent respect cet inexplicable et universel mépris de tout ce qui est, la conversation finirait sans doute; je verrais l’esprit voyageur déployer ses ailes de diamant, légères et brûlantes: fatigué de l’absurde, il s’envolerait pour se reposer: croyant à une plaisanterie, dont je m’obstinerais à lui refuser le mot, il irait chercher, dans les régions supérieures, des choses claires, des choses simples, des choses intelligibles.

(Tiré de: Ernest Hello, L’HOMME, La VieLa Science – l’Art,  Paris, pp 35-38)


P.S.   Il m’est arrivé de penser qu’Ernest Hello et Léon Bloy étaient des personnalités très semblables. Or je viens d’apprendre, grâce à Wikipedia, que « D'après Raïssa Maritain, la conversion de Léon Bloy doit beaucoup à Ernest Hello. » Voici d’ailleurs ce que l’on peut trouver sur Wikipedia:  


« De quelque ridicule qu'on se soit plu à l'accabler, Ernest Hello fut, au moins cette merveilleuse rareté qu'on appelle une âme, et, certes, l'une des plus vivantes, vibrantes et intensément passionnées qui se soient rencontrées sur notre planète. Il fut, en même temps, un écrivain d'un art étrange et mystérieux. Mais, pour comprendre cet art et pour en jouir, il faut un sens esthétique assez indépendant pour se supposer chrétien dès l'instant qu'on ouvre ses livres. Difficile effort, j'en conviens, pour des intelligences aussi jetées que les nôtres aux murènes affamées du rationalisme. Ce catholique a précisément, au suprême degré, ce qui horripile plus que tout les toléranciers du monde : je veux dire la haine de l'erreur. [...] Cette haine de l'erreur qui ne vise que les doctrines sans toucher aux personnes est si brûlante qu'elle pénètre profondément son style et le colore de teintes violentes et orageuses, qu'il n'aurait, sans doute, jamais obtenues sans cela. Sans ce que Joseph de Maistre appelle la "colère de l'amour", il n'aurait peut-être été qu'un dialecticien quelconque, un apologiste religieux après tant d'autres, armé tout au plus d'une ironie très douce et très bénigne, et l'inattention universelle l'aurait très silencieusement enseveli dans le recoin le plus obscur de ses catacombes. Mais ce sentiment seul lui donne une personnalité inouïe, un accent littéraire tellement à part qu'il est impossible, avec la meilleure volonté d'être injuste, de ne pas en être frappé. » - Léon Bloy


Tiré de: 
fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Hello

Si vous désirez lire plus en détail le texte très élogieux qu'a écrit Léon Bloy sur Ernest Hello, texte intitulé: Le fou, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous. Le titre de ce texte (Le fou), m'a fait sourire car à la fin d'un cours donné par monsieur Saint-Jacques, mon ami et professeur de philo, j'ai entendu certains étudiants dire de lui: " Il est fou ". J'ai été tellement étonné d'entendre de tels propos. Comme il est étrange qu'une même personne puisse être considérée comme " très intelligente " par certains, et en même temps, comme " folle " par d'autres! Pour lire le début du texte de Léon Bloy reproduit ci-dessous, il vous faudra " remonter un peu " le texte, au moyen de la souris et du curseur.

Léon Bloy - Oeuvres LCI/73: - Résultats Google Recherche de Livres

https://books.google.ca/books?id=pL1DBgAAQBAJ

mardi 27 janvier 2015

Le " respect humain " selon le curé d'Ars

Le « respect humain » selon le curé d’Ars
 

Bonjour à vous !
 
Si vous avez lu mon dernier blogue, vous avez peut-être été aussi surpris que moi de constater que l’expression « respect humain » était méconnue des gens de notre époque. Ces deux mots mis côte à côte (respect et humain), donnent l’impression de désigner une très belle réalité. Pourtant, lorsqu’ils sont ainsi associés et mis ensemble, ils ont durant de très nombreuses générations, désigné un péché; un très déplorable péché. Voici quelques extraits d’un sermon de saint Jean-Marie Vianney, le bon curé d’Ars, sur le « respect humain ». Certaines des traditions et lois ecclésiastiques qui avaient cours au 19ème siècle, n’existent plus de nos jours, mais le saint curé d’Ars aurait facilement pu trouver de nouveaux exemples de « respect humain », s’il avait vécu à notre époque.

 

Le respect humain mène en Enfer


Vous avez honte, mon ami, de servir le bon Dieu, par crainte d’être méprisé? Mais, mon ami, regardez donc Celui qui est mort sur cette croix; demandez-lui donc s’il a eu honte d’être méprisé, et de mourir de la manière la plus honteuse sur cette croix infâme. Ah! Ingrats que nous sommes envers Dieu, qui semble trouver sa gloire à faire publier de siècle en siècle qu’il nous choisit pour ses enfants.
 
Ô mon Dieu! Que l’homme est aveugle et méprisable de craindre un misérable qu’en-dira-t-on, et de ne pas craindre d’offenser un Dieu si bon. Je dis encore que le respect humain nous fait mépriser toutes les grâces que le bon Dieu nous a méritées par sa mort et sa passion. Oui, par le respect humain, nous anéantissons toutes les grâces que le bon Dieu nous avait destinées pour nous sauver. Oh!  Maudit respect humain, que tu entraînes d’âmes en enfer !

Il est vrai, me direz-vous, que celui qui craint le monde pour remplir ses devoirs de religion est bien malheureux, puisque le bon Dieu nous a dit que celui qui aura honte de le servir devant les hommes, il ne voudra pas le reconnaître devant son Père au jour du jugement. Mais mon Dieu! Craindre le monde, pourquoi donc? Puisque nous savons qu’il faut absolument être méprisé du monde pour plaire à Dieu. Si vous craigniez le monde, il ne fallait pas vous faire chrétien. Vous saviez bien que sur les fonts sacrés du baptême, vous prêtiez serment en présence de Jésus-Christ même; que vous renonciez au démon et au monde; que vous vous engagiez à suivre Jésus-Christ portant sa croix, chargé d’opprobres et de mépris. Si vous craignez le monde, eh bien! Renoncez à votre baptême et donnez-vous à ce monde à qui vous craignez tant de déplaire.
 
Mais, me direz-vous, quand est-ce que nous agissons par respect humain? Mon ami, écoutez-moi bien. C’est un jour que vous étiez à la foire, ou dans une auberge où l’on mangeait de la viande un jour défendu et que l’on vous pria d’en manger; que, vous contentant de baisser les yeux et de rougir, au lieu de dire que vous étiez chrétien, que votre religion vous le défendait, vous en mangeâtes comme les autres, en disant: Si je ne fais pas comme les autres, on se moquera de moi. – On vous raillera, mon ami ? Ah! Certes, c’est bien dommage ! – Eh! Me direz-vous, je ferai bien plus de mal, en étant la cause de toutes les mauvaises raisons que l’on dira contre la religion, que j’en ferais en mangeant de la viande. – Dites-moi, mon ami, vous ferez plus de mal? Si les martyrs avaient craint tous ces blasphèmes, tous ces jurements, alors ils auraient donc tous renoncé à leur religion ? C’est tant pis pour ceux qui font mal.
 
Hélas ! Disons mieux : ce n’est pas assez que les autres malheureux aient crucifié Jésus-Christ par leur mauvaise vie ; il faut encore vous unir à eux pour faire souffrir Jésus-Christ davantage? Vous craignez d’être raillé? Ah! Malheureux, regardez Jésus-Christ sur la croix, et vous verrez ce qu’il a fait pour vous. Vous ne savez pas quand vous avez renié Jésus-Christ? C’est un jour qu’étant avec deux ou trois personnes, il semblait que vous n’aviez point de mains, ou que vous ne saviez pas faire le signe de la croix, et que vous regardiez si l’on avait les yeux sur vous, et que vous vous êtes contenté de dire votre Benedicité ou vos grâces dans votre cœur, ou bien que vous allâtes dans un coin pour les dire. C’est lorsque, passant vers une croix, vous fîtes semblant de ne pas la voir, ou bien vous disiez que ce n’est pas pour nous que le bon Dieu est mort.
 
Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C’est un jour que vous trouvant dans une société, où l’on disait de sales paroles contre la sainte vertu de pureté, ou contre la religion, vous n’osâtes pas reprendre ces personnes, et bien plus, dans la crainte que l’on vous raille, vous en avez souri.- Mais, me direz-vous, l’on est bien forcé, sans quoi l’on serait trop souvent raillé. – Vous craignez, mon ami, d’être raillé ? Ce fut bien aussi cette crainte qui porta saint Pierre à renier son divin Maître; mais cela n’empêcha pas qu’il commît un gros péché qu’il pleura toute sa vie.
 
Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C’est un jour que le bon Dieu vous donna la pensée d’aller vous confesser, vous sentiez que vous en aviez bien besoin, mais vous pensâtes que l’on se moquerait de vous, que l’on vous traiterait de dévot. C’est une fois que vous aviez la pensée d’aller à la sainte Messe dans la semaine, et que vous pouviez y aller; vous avez dit en vous-même que l’on se moquerait de vous et que l’on dirait: C’est bon pour ceux qui n’ont rien à faire, qui ont de quoi vivre de leurs rentes. Combien de fois ce maudit respect humain vous a empêché d’assister au catéchisme, à la prière du soir!
 
Combien de fois, étant chez vous, et faisant quelques prières ou quelques lectures de piété, vous êtes-vous caché voyant venir quelqu’un! Combien de fois le respect humain vous a fait violer la loi du jeûne ou de l’abstinence, et n’oser pas dire que vous jeûniez, ou que vous ne faisiez pas gras! Combien de fois vous n’avez pas osé dire votre Angelus devant le monde, ou vous vous êtes contenté de le dire dans votre cœur, ou vous êtes sorti pour le dire dehors! Combien de fois vous n’avez point fait de prières le matin ou le soir, parce que vous vous êtes trouvé avec des personnes qui n’en faisaient point; et tout cela, de crainte que l’on ne se moquât de vous !
 
Allez, pauvre esclave du monde, attendez l’enfer où vous serez précipité; vous aurez bien le temps de regretter le bien que le monde vous a empêché de faire. Ah! Mon Dieu, quelle triste vie mène celui qui veut plaire au monde et au bon Dieu! Non, mon ami, vous vous trompez. Outre que vous vivrez toujours malheureux, vous ne viendrez jamais à bout de plaire au monde et au bon Dieu; cela est aussi impossible que de mettre fin à l’éternité. Voici le conseil que j’ai à vous donner, et vous serez moins malheureux: ou donnez-vous tout au bon Dieu, ou tout au monde; ne cherchez, et ne suivez qu’un maître, et, une fois à sa suite, ne le quittez pas.
 
(Saint curé d’Ars (1786 – 1859) – Sermon sur le respect humain)

Tiré du site internet suivant:

Le respect humain mène en Enfer | Bibliothèque de combat

https://bibliothequedecombat.wordpress.com/.../le-respect-humain-mene-..


 



lundi 26 janvier 2015

Prière pour revitaliser la paroisse

Prière pour la paroisse
 
La Vierge Marie, écrasant le serpent

Au mois de décembre dernier, j’ai composé une prière dans le but de revitaliser notre paroisse. Je me suis rendu compte que certains mots ou expressions utilisés dans la prière, faisaient problème pour quelques uns de mes paroissiens. Je vais donc donner quelques explications. Voici d’abord la prière, suivie de certaines remarques.  
  
Prière pour la paroisse:
                   
Dieu notre Père, donne-nous la passion du Royaume des cieux. Enflamme-nous d’amour pour Toi et pour ton Règne.

Jésus, notre Sauveur et ami, fais de nous des disciples convaincus et convaincants, qui t’aiment et te servent sans réserve, très désireux de te faire connaître aux autres.

Esprit Saint, notre Défenseur et Consolateur, fais vivre à notre paroisse une nouvelle Pentecôte. Remplis-nous de tes dons et de tes fruits et envoie-nous porter la Bonne Nouvelle à toutes les personnes que nous rencontrons, sans gêne et sans peur.

Marie, notre Mère et amie, Étoile de la nouvelle évangélisation, sois notre protectrice contre les assauts du Mauvais. Rends-nous sensibles à la présence de Jésus en nous, et aide-nous à le porter aux autres. Prie pour nous, afin  que Jésus transforme l’eau de nos vies en vin du Royaume, c’est-à-dire en son précieux Sang.    Amen.

(Prière composée par le Père Guy Simard, omv, en la paroisse Saint-Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Trembles, le 5 décembre 2014)

  

Un mot de cette prière nécessite, selon moi, une courte explication. Il s'agit du mot « Mauvais ». Dans la prière initiale, j’avais écrit : « Délivre-nous du malin ». Je préfère maintenant employer le mot « Mauvais », car c’est le mot qu’emploie la Bible de Jérusalem, pour expliciter la pensée de Jésus, le soir de la dernière Cène, quand Il demanda à son Père, de nous garder du Mauvais (Jn 17, 15). Le « Mauvais » ici, est le démon, l’adversaire numéro un de l’humanité. À la toute fin du Catéchisme de l’Église Catholique, aux numéros 2850 et suivants, alors que les auteurs du catéchisme commentent la dernière demande du Notre Père, ils insistent sur le fait que le mal dont on demande d’être délivrés, c’est le Mauvais, le diable. Quand on lit ces numéros du catéchisme, on se demande pourquoi l’Église n’a pas retenu cette traduction dans la formulation courante du Notre Père. Voici quelques extraits du Catéchisme de l’Église Catholique:

VII. Mais délivre-nous du Mal

2850 La dernière demande à notre Père est aussi portée dans la prière de Jésus : " Je ne te prie pas de les retirer du monde mais de les garder du Mauvais " (Jn 17, 15).  

2851 Dans cette demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le " diable " (dia-bolos) est celui qui " se jette en travers " du Dessein de Dieu et de son " œuvre de salut " accomplie dans le Christ.

La Vierge Marie joue un rôle capital dans notre lutte contre le Mauvais. Marie, la femme forte de l’Évangile, l’Immaculée Mère de Dieu, est souvent représentée en train d’écraser le serpent, c'est-à-dire le diable (le mot diable vient du mot grec "diabolos", qui signifie "celui qui divise, qui désunit "). Cette façon de représenter la Vierge Marie repose toutefois sur une traduction ou une interprétation erronée du "Protévangile". Le mot "protévangile" signifie l'évangile annoncé à l'avance. C'est le nom que l'on donne parfois au verset du livre de la Genèse que voici: "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci te meurtrira la tête et toi, tu lui meurtriras le talon." (Gn 3, 15) Ce verset dit que la descendance de la femme, c'est-à-dire Jésus, écrasera (ou "meurtrira") la tête du serpent. Le féminin qui est employé semble avoir fait penser aux générations antérieures, que c'était la femme elle-même, c'est-à-dire la Vierge Marie, qui écraserait la tête du serpent; mais le verset biblique annonce plutôt que c'est son fils qui fera cela. 

Voici maintenant quelques autres explications sur le dernier paragraphe de la prière, le paragraphe dédié à la Vierge Marie. Ce paragraphe fait allusion à deux mystères du Rosaire: le deuxième mystère joyeux et le deuxième mystère lumineux. Le deuxième mystère joyeux nous invite à contempler Marie qui porte Jésus en son sein et qui le porte aux autres: à sa cousine Élisabeth et à son mari Zacharie. Le deuxième mystère lumineux, nous invite à contempler l’intercession de la Vierge Marie à Cana, en Galilée. C’est à la prière et à la supplication de Marie, que Jésus a accompli son premier miracle: invité à des noces, Jésus a changé l’eau en vin. La dernière phrase de la prière que j’ai composée, fait référence au plus grand de tous les miracles et au plus grand de tous les sacrements: l’Eucharistie. À la messe, au moment de l’offertoire, nous sommes tous invités à offrir à Dieu notre vie, avec ses joies et ses peines, pour la salut du monde. À ce moment précis de la messe, le prêtre pose alors un geste symbolique. Il verse une goutte d’eau dans le calice contenant du vin. On voit alors la goutte d’eau qui s’incorpore au vin et devient en quelques secondes, une seule réalité: du vin. L’eau disparaît, en quelque sorte. Après ce geste, il n’y a plus d’eau dans le calice, il n’y a que du vin. Et ce vin deviendra le sang du Christ. Toute notre vie doit se perdre en quelque sorte dans la divinité de Jésus. C’est un peu ce que veut signifier le prêtre, lorsqu’il dit en versant l’eau dans le vin: « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité ».  Dans la prière que j’ai composée, nous demandons à la Vierge Marie d’obtenir un miracle encore plus grand que celui qui eut lieu à Cana en Galilée: que Jésus transforme notre vie, symbolisée par l’eau, en son précieux Sang; que notre humanité se perde en quelque sorte, dans sa divinité. " Dieu s'est fait homme, pour que l'homme devienne Dieu ", nous disent les Pères de l'Église

vendredi 23 janvier 2015

Pourquoi le pape est-il allé aux Philippines ?

Pourquoi le pape est-il allé aux Philippines ?

Messe du pape François, célébrée à Tacloban

Une belle histoire d’amour s’est développée ces jours-ci entre le pape François et le peuple philippin. Notre cher pape est très sensible et son amour pour les gens lui permet de rapidement conquérir les cœurs. J’ai eu la chance de voir à la télévision, quelques uns des moments du voyage apostolique du Saint Père. J’étais devant le petit écran lorsque le pape a donné la raison principale pour laquelle il s’est rendu aux Philippines. Cela m’a beaucoup impressionné. Ce motif principal de son voyage, il l’a exprimé au lendemain de son arrivée aux Philippines, le samedi 17 janvier. Ce jour-là, le pape s’est rendu à Tacloban, la ville des Philippines qui a été dévastée en 2013 par le typhon Haiyan. Le cyclone, d'une violence inouïe, en novembre 2013, avait fait plus de 7000 morts et des dizaines de milliers de sinistrés sur l'île de Leyte, à 650 km de Manille. L'archevêque local, John F. Du, a utilisé l’expression « Ground Zero de Tacloban » pour décrire la dévastation causée par le typhon Haihan. Le pape a célébré une messe sur un vaste terrain tout près de l’aéroport à peine reconstruit. C’est à ce moment que nous avons appris la raison principale pour laquelle le pape s'est rendu aux Philippines. 

Aéroport International de Tacloban
Samedi 17 janvier 2015

Homélie improvisée par le Saint-Père

Dans la première lecture, nous avons entendu que nous avons un grand-prêtre capable de compatir à nos faiblesses, parce qu’il a été lui-même éprouvé en toute chose, excepté le péché (cf. Hb 4, 15). Jésus est comme nous. Jésus a vécu comme nous. Il est égal à nous en tout ; en tout excepté le péché, parce qu’il n’était pas pécheur. Mais pour être encore plus égal à nous, il s’est revêtu, il a pris sur lui nos péchés. Il s’est fait péché (cf. 2 Co 5, 21) ! C’est saint Paul que le dit, lui qui le connaissait très bien. Jésus nous précède toujours, et quand nous traversons des croix, il est déjà passé devant.

Et si aujourd’hui nous sommes rassemblés ici, quatorze mois après le passage du typhon Yolanda, c’est parce que nous avons la certitude que nous ne serons pas déçus dans la foi, parce que Jésus est passé devant. Dans sa passion, il a pris sur lui toutes nos souffrances. Et quand – permettez-moi cette confidence – quand j’ai vu, de Rome, cette catastrophe, j’ai senti que je devais venir ici. Ce jour là, j’ai décidé de faire le voyage ici. J’ai voulu venir pour être avec vous – un peu tard, me direz-vous, c’est vrai, mais je suis là.

Je suis là pour vous dire que Jésus est le Seigneur, que Jésus ne déçoit pas. L’un de vous peut me dire: « Père, il m’a déçu par ce que j’ai perdu ma maison, j'ai perdu ma famille, j’ai perdu ce que j’avais, je suis malade…”. C’est vrai ce que tu me dis, et je respecte tes sentiments ; mais je le vois là, cloué sur la croix, et de là, il ne nous déçoit pas ! Il a été consacré Seigneur sur ce trône, et il est passé là pour toutes nos calamités. Jésus est le Seigneur ! Et il est le Seigneur de la Croix ; il a régné là ! Pour cette raison il est capable de nous comprendre, comme nous l’avons entendu dans la première lecture : il s’est fait en tout égal à nous. C’est pourquoi nous avons un Seigneur capable de pleurer avec nous, capable de nous accompagner dans les moments les plus difficiles de la vie.

Beaucoup parmi vous ont tout perdu. Je ne sais pas quoi vous dire. Lui, si, il sait quoi vous dire ! Beaucoup parmi vous ont perdu une partie de leur famille. Restons simplement en silence, je vous accompagne par le cœur en silence…

Beaucoup parmi vous se sont demandés en regardant le Christ : “ Pourquoi, Seigneur ? ” Et à chacun, le Seigneur répond par le cœur. Je n’ai pas d’autres paroles à vous dire. Regardons le Christ : il est le Seigneur, et il nous comprend parce qu’il est passé par toutes les épreuves qui nous ont frappés.

Et avec Lui, crucifié, il y avait la mère. Nous sommes comme cet enfant qui est là-bas : dans les moments de douleur, de peine, dans les moments où nous ne comprenons rien, dans les moments où nous voulons nous révolter, il nous faut seulement tendre la main et nous accrocher à sa jupe et lui dire : “ Maman ! ”. Comme un enfant qui dit : “ Maman ! ” lorsqu’il a peur. C’est peut-être la seule parole qui peut exprimer ce que nous éprouvons dans ces moments sombres : “ Mère ! Maman ! ”

Faisons ensemble un moment de silence. Regardons le Seigneur : il peut nous comprendre parce qu’il est passé par toutes ces choses. Et regardons notre Mère, et, comme l’enfant qui est là-bas, accrochons-nous à sa jupe et disons-lui de tout notre cœur : “ Mère ! ” En silence, faisons cette prière, que chacun lui dise ce qu’il sent…

[Silence]

Nous ne sommes pas seuls, nous avons une mère. Nous avons Jésus notre frère aîné. Nous ne sommes pas seuls. Et nous avons aussi beaucoup de frères qui, au moment de la catastrophe, sont venus nous aider. Et ainsi, nous nous sentons davantage frères en nous aidant ; parce que nous nous sommes aidés les uns les autres.

C’est tout ce que j’ai envie de vous dire. Pardonnez-moi si je n’ai pas d’autres paroles. Mais soyez sûrs que Jésus ne déçoit pas. Soyez sûrs que l’amour et la tendresse de notre Mère ne déçoivent pas. Et, accrochés à elle comme des enfants, et avec la force que nous donne Jésus notre frère aîné, allons de l’avant. Et marchons comme des frères. Merci !





mercredi 21 janvier 2015

Extraordinaire !

 Extraordinaire !

Le pape François a terminé son voyage aux Philippines dimanche dernier. Je ne sais pas si vous avez eu la grâce de voir et entendre à la télévision ou via les autres moyens de communication, la messe de clôture, qui a rassemblé six millions de fidèles, entassés sous la pluie, mais débordants d’une joie qui venait manifestement de l’Esprit Saint. Il y a des gens qui mettent en doute le fait que six millions de personnes se réunissent en un seul endroit sur cette planète. Je les comprends un peu car il y a quarante ans, la grande province de Québec (une des dix provinces du Canada) était habitée par six millions de personnes. Comment pouvoir imaginer que toutes ces personnes se soient rassemblées en un seul endroit pour voir et écouter un pape? Or c’est un fait documenté: en 1995, plus de 5 millions de personnes s’étaient rassemblées à Manille, toujours aux Philippines, pour voir et écouter le pape Jean-Paul II. Ce nombre de personnes constituait d’ailleurs à l'époque, un record historique pour une foule qui participait à un événement religieux (1).
  
J’ai eu la chance de voir la fin de la messe, à la télévision, grâce à Kto tv et la chaîne de télévision Sel et Lumière. Pour les personnes qui n’auraient pas capter ce moment de grâce, vous trouverez, ci-dessous, un moyen de combler quelque peu ce manque.

Ce qui m’a particulièrement touché, ce sont les paroles que le cardinal Antonio Luis Tagle a adressées au pape François, au nom du peuple philippin. Ce qui était touchant, c’était bien sûr les paroles du cardinal, mais surtout la façon dont il s’adressait au pape, avec un large sourire à la fin de chaque phrase. Et le pape l’écoutait également avec un sourire au coin des lèvres. On pouvait sentir que le pape était très touché par les paroles du cardinal. Ce fut sûrement un grand moment de consolation pour notre cher pape, au terme d’un voyage qui a dû être très fatigant.

L’autre moment très émouvant de la célébration, fut d’entendre la foule chanter le chant thème des Journées Mondiales de la Jeunesse de 1995, à Manille: Tell the World of His Love. En cette messe de clôture, une magnifique chorale a interprété ce chant, accompagnée des six millions de participants. La joie de croire se lisait sur tous les visages. Quels moments de grâce !

Dans la vidéo mise ci-dessous (2), vous pourrez voir et entendre les remerciements du cardinal Antonio Luis Tagle à l'endroit du pape, au terme de sa visite pastorale et missionnaire. On voit que le pape est profondément touché par les paroles de consolation du cardinal, et qu'il vit à ce moment précis, un moment de grâce. Ce cardinal, en passant, était un des"papabile" (un des candidats pressentis pour devenir pape), lors du dernier conclave. Je pense même qu'il était le plus jeune candidat. Pour reprendre une expression chère à notre pape, le cardinal Tagle parle le "langage du coeur". Vous pourrez aussi entendre le magnifique chant Tell the World of His Love, tel qu'interprété à la fin de la dernière messe célébrée par le pape François en terre philippine, après les mots de remerciements du cardinal Antonio Luis Tagle. En regardant cette vidéo, vous serez peut-être étonnés de constater que certaines personnes tiennent dans leur mains, et parfois à bout de bras, une statuette représentant l'Enfant-Jésus. Comme curé de la paroisse Saint-Enfant-Jésus de Montréal, je n'ai pu qu'être impressionné par cela. Ayant fait une courte recherche sur le site anglophone de Wikipedia, j'ai découvert qu'à Cebu, aux Philippines, il y a une statue de l'Enfant-Jésus qui est vénérée depuis plus de quatre cents ans. On dit même que c'est l'image chrétienne la plus ancienne aux Philippines, et que la statue a été donnée en 1521 comme cadeau baptismal, par l'explorateur espagnol Ferdinand Magellan. J'ai aussi découvert qu'aux Philippines, on célèbre tout spécialement l'Enfant-Jésus lors du troisième dimanche du mois de janvier. Or la messe de clôture du voyage apostolique du pape François, a eu lieu précisément lors du troisième dimanche de janvier, soit le 18 janvier 2015.   

(1) 

Le pape célèbre la messe aux Philippines devant une foule ...

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(2) 

  1. Pape François / Très bel hommage au pape François par ...

    www.youtube.com/watch?v=i43ZjzZs_jI
    Il y a 18 heures - Ajouté par Pierre Desroches
    Find out why. Close. Pape François / Très bel hommage au pape François