dimanche 29 juin 2014

Solennité des saints Pierre et Paul

Solennité des saints Pierre et Paul
                                 
         À gauche: Martyr de saint Pierre, détail d'une fresque de Masaccio
 chapelle Brancacci, Florence. À droite: icône des saints Pierre et Paul. 

File:Decapitación de San Pablo - Simonet - 1887.jpg
Décapitation de saint Paul par Enrique Simonet, 1887 

Une fois le Temps Pascal terminé, ce temps le plus beau de l’année, l’Église agit comme quelqu’un qui, au terme d’une course effrénée, est dans l’impossibilité de s’arrêter tout d’un coup, et doit continuer sur son élan. Après la joie immense de Pâques, nous vivons la joie des Solennités. Ce fut d’abord la Solennité de la très Sainte Trinité; ensuite, ce fut la Solennité du Corps et du sang de Jésus; puis, ce fut la Solennité du Sacré-Cœur de Jésus; et aujourd’hui, nous vivons la Solennité des saints apôtres Pierre et Paul. Pour montrer avec évidence que nous célébrons aujourd’hui une solennité, c’est la liturgie en l’honneur des saints Pierre et Paul que nous adoptons, en ce dimanche 29 juin. La liturgie des dimanches revêt une telle importance dans la vie de l’Église, que cela prend une occasion grandiose, en quelque sorte, pour qu'elle cède sa place. C'est ce qui se produit aujourd'hui : la solennité du 29 juin, en l'honneur des saints apôtres Pierre et Paul, a préséance sur la liturgie du 13ème dimanche du temps ordinaire.  

Nous célébrons aujourd'hui l’amour qu’ont eu Pierre et Paul pour Jésus, jusqu’à la mort. Tous les deux ont aimé Jésus jusqu’à la mort. C’est le martyr de Pierre et de Paul, que l’Église célèbre en ce jour. Le prêtre sera donc vêtu de rouge, ce qui est assez rare durant une liturgie dominicale. Une des seules fois (et peut-être même la seule fois) où un dimanche, le prêtre est  vêtu de rouge, c’est le jour de la Pentecôte, jour où les premiers disciples ont reçu l’Amour de Dieu en abondance dans leurs cœurs : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs, par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom 5, 5). Pour célébrer l’amour, rien de mieux que la couleur rouge, le rouge étant la couleur de prédilection pour représenter l’amour.

Nous savons très bien pourquoi saint Pierre et saint Paul ont tant aimé Jésus. Cet amour pour leur Maître et leur ami, a d’abord été le fruit d’une expérience. Pierre et Paul ont expérimenté d’une manière unique et bouleversante, le plus grand de tous les attributs divins : la MISÉRICORDE. Pierre ne s’est jamais remis d’avoir croisé les YEUX DE L’AMOUR, immédiatement après avoir renié trois fois son meilleur ami (Lc 22, 61) et Paul n’ai jamais oublié ce qu’il a vécu sur le chemin de Damas : alors qu’il était plein de fureur contre les chrétiens et qu’il les faisait prisonniers, une voix lui demande : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4). Animés par l’immense pardon de Jésus et la non moins immense confiance de leur Maître à leur égard, Paul et Pierre sillonneront les routes de l’empire romain, en annonçant le Christ mort et ressuscité pour nos péchés. Voilà la raison qui explique en sa racine, l’amour immense qu’ont eu Pierre et Paul, envers Jésus.

Mais il existe une autre raison, selon moi, qui explique l'amour incommensurable que Pierre et Paul vouent à Jésus. Ces deux apôtres, qui sont les colonnes de l’Église, sont des êtres « passionnés ». C’est la « passion » que l’on célèbre aujourd’hui, dans les deux sens du mot passion. Le mot « passion » vient du verbe latin « patire », qui signifie « souffrir », comme dans : Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. En ce sens, nous célébrons aujourd’hui le genre de mort qu’ont subie Pierre et Paul par amour pour Jésus. Tous deux sont morts à Rome: l’un a été crucifié dans le cirque de Néron, l’autre a été décapité aux portes de la ville. Mais nous célébrons aussi, en un sens, un trait de caractère qui était commun aux deux apôtres: le fait d'être des personnes passionnées, des individus qui sont incapables de demi-mesure; qui, lorsqu'ils aiment, se donnent entièrement. 

La grâce que je demande pour moi et pour vous, si vous me le permettez, en cette Solennité des apôtres Pierre et Paul, c'est que Dieu nous accorde un amour passionné pour Jésus. Demandons bien humblement mais sincèrement, d'aimer passionnément Jésus. J'ai lu, il y deux ans le livre de Didier Decoin, intitulé: Il fait Dieu (voir: Dieu ma joie: Didier Decoin: à contre-courant). Ce livre est tout simplement magnifique. Didier Decoin nous relate les circonstances de sa conversion, qui eut lieu dans la nuit du 8 au 9 septembre. À cause d'une certaine pudeur, que j'ai du mal à m'expliquer, monsieur Decoin a toujours tenu secrète l'année de sa conversion. Dans son livre, quand Didier Decoin parle à Dieu, il l'appelle « mon Amour »:

« Mais il n’est pas facile de te dire « oui », mon Amour.  …  Ce « oui », mon Amour, me brûle le cœur avant de me brûler les lèvres : quand le jour viendra, serai-je capable de l’articuler? » (Didier Decoin, Il fait Dieu, Fayard, 1997, pp. 50-51)

J’ai été étonné de voir cela, et de lire cela. C’était la première fois, à ma connaissance, que je voyais un homme (une personne masculine), appeler Dieu « son Amour ». Et je suis pas mal certain que monsieur Decoin n’hésite pas à employer la même expression, pour parler à Jésus. Ce matin, en me rappelant cela, j’ai été chercher dans ma bibliothèque, le livre « Il fait Dieu », et j’y ai fait une belle découverte. Je n’avais pas remarquer, lors de ma première lecture du livre, que c’était en particulier l’âme de Didier Decoin, qui appelait Dieu « son Amour » :

« La supériorité première de Dieu sur les hommes encore prisonniers de la vie, c’est qu’Il sait ce qu’est une âme, de quoi elle se compose, et à quoi (à quelle soif) correspondent ses sursauts. Si Dieu touche l’âme, s’Il la frôle seulement, s’Il décide de se frayer un chemin par cette porte-là, inutile de chercher à résister : tôt ou tard, Dieu aura noué alliance avec la terrible petite fille que nous abritons. Toute frêle, toute neuve et toute nue qu’elle soit (rien de plus impudique qu’une âme), elle gravira nos escaliers intérieurs jusqu’à la lucarne dérobée du grenier. Elle soulèvera le cadre du vasistas, tendra vers Dieu sa main aux doigts longs, laiteux : « Je Vous attendais, mon amour », dira-t-elle. Là où l’intelligence renonce, l’âme commence. » (Ibid, pp. 18 et 19).

Voilà qui est très intéressant, et qui correspond exactement à mon expérience. Lorsque j’aime Dieu, lorsque j’aime Jésus, il est bien vrai que c’est mon âme en moi, qui aime Dieu. Ce n’est pas mon corps. C’est mon âme qui est attirée et éblouie par la Miséricorde de Dieu, par sa bonté et sa générosité envers tous les êtres. Certaines personnes n’aiment pas cette conception dualiste de l’être humain, qui nous vient du monde grec, de la philosophie grecque : cette façon de décrire l’être humain comme étant « corps et âme ». Les personnes qui décrient cette façon de penser, vont même parfois jusqu’à dire que cette façon de voir, est contraire à la pensée du peuple de Dieu, dans la Bible, car pour les auteurs bibliques, l’être humain est un tout qu’on ne doit pas « diviser », en quelque sorte, en « corps et âme ». Pour ma part, j’aime beaucoup la façon dont pensent les Grecs. Cette conception de l’être humain me permettra dorénavant d’affirmer en toute quiétude, que Dieu est mon Amour; que Jésus est mon Amour. C’est la grâce que je demande pour vous et pour moi (à condition, bien sûr, que vous soyez d’accord avec moi, pour faire une telle demande à Dieu).










  

vendredi 27 juin 2014

Chant: " La joie de l'Évangile "

Chant: " La joie de l’Évangile "

Il y a de cela quelques mois, le pape François écrivait à toute l’Église, une magnifique exhortation apostolique, intitulée: La joie de l’Évangile. Richard Vidal, à la demande de l’archevêque de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, a composé un chant inspiré par les propos du pape dans son exhortation.

En vous rendant sur le lien indiqué à la fin du présent paragraphe, vous aurez accès à une vidéo qui explique l'origine du chant, et à des liens vous permettant d'une part d'entendre le chant (en format MP3), et d'autre part, d'avoir les paroles du chant, ainsi que les partitions musicales. Pour avoir accès à tout cela, veuillez cliquer sur les mots suivants: Musique et partitions du chant : La joie de l’Évangile de Richard Vidal.


 La joie de l’Évangile


PORTÉS PAR LA JOIE DE L’ÉVANGILE,
BRÛLÉS PAR LE FEU DE L’ESPRIT SAINT,
SEMONS LA PAROLE QUI FAIT VIVRE,
DONNONS NOTRE AMOUR ET NOTRE PAIN.


Couplet 1 : Évangéliser dans la joie

- Va, je t’envoie
À la croisée des grands chemins,
Marcher tout près des pèlerins,
Offrir tes pas, offrir tes mains.
- Va, je t’envoie,
Que ton sourire et que ta joie
Soient la lumière de ta foi
En Dieu vainqueur de toutes croix.                  
- Va, je t’envoie,  C’est ta mission !

                                  
Couplet 2 : Aller vers les pauvres

- Sors de chez toi,
Pour rencontrer les gens exclus,
Entendre les cris de la rue,
Voir la misère qu’on ne voit plus.
- Sors de chez toi,
Pour dire aux pauvres et aux sans-voix
Que notre Dieu, le Roi des rois,
Comme eux, n’a pas choisi sa croix.
- Sors de chez toi, C’est ta mission


Couplet 3 : Annoncer sans cesse l’Évangile

- Quitte ton confort,
ne cesse pas de proclamer
Jésus, le Christ, le Bon Berger,
Jésus, debout dans la clarté.
- Quitte ton confort
Pour annoncer le Pain de vie,
Crier son nom, parler de Lui,
De son Royaume et de ses fruits.
- Quitte ton confort,  C’est ta mission !


Couplet 4 : Se ressourcer dans la prière

- Prie en silence
pour que les dons de l’Esprit Saint
Te donne audace, force et soutien
Pour être apôtre, pour être saint.
- Prie en silence
pour que Marie, ta douce Mère,
Guide tes pas dans la lumière
En vrai disciple-missionnaire.
- Prie en silence,  C’est ta mission !

Richard Vidal




mardi 24 juin 2014

Le film " Alleluia " à Radio-Canada, vendredi

Le film « Alleluia » à Radio-Canada, vendredi
Alléluia... (Photo: fournie par les RIDM)

Vendredi prochain, à 21h, à la télé de Radio-Canada, on présentera le documentaire intitulé « Alleluia » dont j’ai déjà parlé sur ce blogue en juin 2012 ( Dieu ma joie: Un vent de fraîcheur). Ce documentaire suit le cheminement de quatre jeunes québécois qui ont senti l’appel à la vie religieuse. Leur cheminement est très impressionnant. Ils sont passés de la non-croyance à la croyance en Dieu, grâce à un prof de philo. Ils ont alors réalisé que foi et raison pouvaient aller de pair. Ce film, présenté à la télévision d’État, en la solennité du Sacré-Cœur, nous prouve que Dieu est toujours agissant dans notre Québec. En la fête nationale des Québécois, que je préfère pour ma part, appeler « la Saint-Jean-Baptiste », il fait bon d’en prendre conscience. Jésus sera toujours le Maître des cœurs; et la puissance de son Amour fera toujours en sorte que des jeunes désirent se consacrer à Lui pour la vie. 

Un article du journal Le Devoir, a annoncé aujourd’hui que le film passerait sur nos ondes vendredi: http://www.ledevoir.com/culture/television/411441/vendredi-27-juin-dominicains-en-devenir?viewType=Print&viewClass=Print

Pour voir la bande annonce du film :  http://vimeo.com/54477946 

Voici une interview que Simon Lessard (un des quatre jeunes) a donnée en décembre 2012 : 

Entrevue : Un cri du coeur !


L'appel à la vie consacrée
Un cri du coeur

Simon, Jonathan, Daniel et Julian sont quatre jeunes qui cheminent pour devenir dominicains. Le long métrage Alleluia, présenté samedi dernier au Festival des rencontres internationales du documentaire de Montréal, met en scène leur parcours spirituel. Simon nous explique en quoi sa vie donnée à Dieu est pour lui une source de joie dont le monde d'aujourd'hui aurait tant besoin. 

Comment avez-vous reçu l'appel de la vie consacrée ?
L'appel n'est pas une sorte de voix mystique intérieure qu'on entend dans sa tête. Je pense que la manière la plus commune que Dieu utilise pour appeler des hommes, c'est par le désir. Il met en effet dans notre cœur un désir étonnant, qui paraît même presque inexplicable, pour une chose qui selon les critères du monde ne devrait pas être désirable. Pourquoi est-ce que je sens en moi une telle passion pour Dieu ? Pour moi, ça signifie que je suis appelé, car Dieu a mis ça dans mon cœur pour me montrer qu'il m'appelait à me donner totalement à lui.

Pourquoi choisir un mode de vie si radical dans la forme ?
La vie consacrée, c'est une passion pour Dieu. Quand on est passionné pour quelque chose, on en délaisse beaucoup d'autres pour faire seulement ce qui nous passionne. Le mot consacré a déjà un sens concret qui veut dire associer une chose à un seul usage. À cause de cette passion pour Dieu, on veut que toute notre vie soit centrée sur lui.

Y a-t-il une chose que vous croyiez avoir perdue en entrant au couvent et que la vie religieuse vous a redonnée ?
On a l'impression en se consacrant à Dieu qu'on renonce à vivre des relations intimes, à avoir une femme et des enfants qui nous rendraient heureux dans le quotidien. Ce qu'on découvre, c'est qu'une famille beaucoup plus grande nous est redonnée. Non seulement des frères qui sont aussi des amis intimes, mais en plus des frères partout dans le monde. Peu importe où je vais, quand j'entre dans un couvent dominicain, j'ai l'impression que j'entre chez moi.

Comment votre cheminement au sein de l'Ordre dominicain vous a-t-il transformé ?
De plus en plus, je m'aime moi-même. En partie, parce que je vois plus ma pauvreté intérieure. Je sens moins que tout dépend de moi et est centré sur moi. Et en même temps, j'accepte plus mes faiblesses. J'ai davantage besoin de Dieu et des autres, mais je pense qu'une pauvreté acceptée permet de mieux s'aimer et elle devient même une richesse, car une fois qu'on accepte, on devient un mendiant. On tend la main aux autres, et cette attitude-là est une richesse.

Qu'est-ce que le témoignage de votre vie religieuse apporte à notre société actuelle ?
La vie religieuse, c'est comme un cri qui dit Dieu. Un cri parce qu'il y a dans le monde tellement de bruit. En soi, tout chrétien témoigne par sa vie. Mais dans un monde où tout est très bruyant, ça prend des signes plus lumineux ou des voix plus fortes qui attirent le regard. Mais on peut aussi attirer l'attention par le silence, l'humilité et la discrétion, qui sont aussi des cris car ils sont à contre-courant d'un monde qui valorise le spectacle ou l'apparence. 
(http://paroleetlumiere.blogspot.ca/2012/12/entrevue-un-cri-du-coeur.html)


lundi 23 juin 2014

Les Recluses Missionnaires

Les Recluses Missionnaires
   Recluse en adoration
                            à Pâques    Notre-Dame de la Joie     

Chers amis,  comme vous le savez tous, il existe parfois des trésors tout près de chez nous, que nous ignorons. À quinze minutes (en automobile) de l’endroit où je vis à Montréal, il y a le monastère des Sœurs Recluses Missionnaires. Je dis « le monastère », car désormais, c’est le seul endroit où existe cette Congrégation religieuse, dans le monde entier. Les Recluses Missionnaires, ont été fondées en Alberta (province de l’Ouest canadien) en 1943, par deux Montréalaises, Rita Renaud et Jeannette Roy, et par le Père Louis-Marie Parent, Oblat de Marie Immaculée (à distinguer de la Congrégation religieuse à laquelle j’appartiens: les Oblats de la Vierge Marie). La Congrégation religieuse des Recluses Missionnaires a été inspirée de la vie de Jeanne Le Ber, recluse, qui vécut trente-quatre ans en solitude à l’époque de la fondation de Ville-Marie (nom donné anciennement à la ville de Montréal). De fait, le jour de son baptême, Jeanne Le Ber a eu comme parrain Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, et comme marraine Jeanne Mance, tous deux considérés comme les fondateurs de Ville-Marie (Montréal). Jeanne Le Ber disait de l’Eucharistie, qu’elle était sa pierre d’aimant. Il en est aussi ainsi des Sœurs Recluses Missionnaires, qui vouent à l’Eucharistie un amour sans borne. Ces religieuses, qui ne sont qu'un peu plus d'une vingtaine, adorent l’eucharistie jour et nuit, malgré leur âge et leur petit nombre. Le seul moment de la journée où nous voyons leur magnifique tabernacle fermé, est lors de la célébration de l’Eucharistie. 

J’ai eu l’immense joie d’aller vivre ma retraite personnelle annuelle chez les Recluses, la semaine dernière, du dimanche soir 15 juin au samedi matin 22 juin. Les dates de ma retraite étaient fixées depuis des mois. Mais je n’avais pas réalisé, au moment où j’ai choisi ces dates, que la solennité du Corps et du Sang de Jésus était fixée au 23 juin, cette année. Quelle belle façon ce fut, de me préparer à vivre la solennité du Saint Sacrement! J'ai vécu une semaine de pur bonheur. J’habitais un petit ermitage situé sur le terrain du couvent. D’autres retraitants étaient sur place et avaient choisi de résider dans le couvent des Sœurs. Tout se vit en silence chez les Recluses Missionnaires. Les repas se prennent en silence, et sont délicieux. À deux pas du monastère, se trouve le parc nature de Rivière des Prairies, un sanctuaire d’oiseaux assez exceptionnel. J’y ai vu et entendu des oiseaux dont j’ignorais l’existence. En me promenant dans le boisé, en début de soirée, à la tombée du jour, j’ai croisé et contemplé quelques cerfs de Virginie. Quand je pense que des Montréalais se privent de vivre des moments de solitude, parce qu’ils pensent que le monastère le plus proche de leur demeure se trouve à plus de cent kilomètres de leur maison, cela m’attriste beaucoup. C’est pour cette raison que j’écris ce « blogue » aujourd’hui. Voir leur site internet, sur lequel vous trouverez des photos et même des vidéos sur la communauté: pour cela, veuillez cliquer sur le lien suivant (pour voir les vidéos mises sur leur site, il faut avoir téléchargé le logiciel "Quick Time") :
Recluses missionnaires - Accueil www.reclusesmiss.org/accueil.php.

Le dernier jour de ma retraite, j’ai eu le privilège et l’honneur de présider l’Eucharistie pour les Sœurs et les retraitants. Ce fut un grand moment de joie. J’ai été tellement impressionné par le visage rayonnant des Recluses qui s’approchaient pour recevoir le Corps et le Sang de Jésus. Tout dans leur comportement, et surtout dans leur visage, manifestait la joie qu’elles avaient de recevoir en communion leur doux et souverain Seigneur.

Voici le message que j’ai envoyé hier soir, au terme de la Solennité du Corps et du Sang de Jésus, à Sœur Louise Lemieux, la responsable de l’accueil au monastère :

Chère Sœur Louise,

J’en ai appris une bonne ce matin, après la messe. Mme Thérèse Champagne (Champagne est le nom de son mari; le nom de fille de madame est difficile à retenir car il est polonais) est une des mes paroissiennes les plus ferventes et les plus originales. Elle va avoir 96 ans le 11 août prochain, et mesure environ 4 pieds 9 pouces. Cette femme est d’une énergie incroyable et possède une mémoire hors du commun. Elle organise encore, à son âge, des pèlerinages dans différents lieux de pèlerinage. Elle loue les autobus, fait la publicité à son monde, etc. En somme, elle voit à tout. Cet hiver, elle a glissé à cause de la glace, et s’est brisée une hanche. Je ne l’avais pas encore vue à la messe dominicale depuis ce temps. Je ne l’ai revue que ce matin. Et je pense que la journée de son retour a à voir avec ce qu’elle avait à me dire à propos du terrain que vous occupez.

Durant mon homélie, j’ai partagé l’expérience que j’ai vécue chez vous : la semaine magnifique que j’ai passée en votre monastère. J’ai parlé du miracle que sont à mes yeux les « Recluses Missionnaires » qui habitent tout près de la paroisse. Très peu de gens connaissaient votre communauté. Je les ai invités à aller vous visiter. Je m’excuse si dans les semaines qui viennent, vous êtes dérangée à cause de moi et que vous devez vous lever durant les offices pour aller répondre à la porte ou au téléphone. Je n’ai pas donné l’horaire de la communauté à mes paroissiens; je leur ai plutôt dit qu’ils pouvaient aller chez vous « en tout temps ». Une des filles de Mme Champagne, qui accompagnait sa mère ce matin, m’a dit après la messe qu’elle et une de ses amies ont souvent désiré aller se reposer dans un monastère et ne l’ont pas fait, car l’endroit le plus près qu’elles connaissent, est situé à Gatineau. Je ne sais pas à quel endroit elle a fait référence. Elles iront sûrement chez vous un jour.

Mme Champagne vient me voir après la messe et me dit : « J’ai quelque chose à vous dire à propos du terrain qu’occupent les Recluses Missionnaires.  Ce terrain appartenait à Mme Bourbonnais. Cette dame a essayé pendant des années de faire pousser des choses sur sa terre, mais sans succès. À chaque semence qu’elle mettait en terre, elle disait un Je vous salue Marie. Mais rien n’a jamais poussé. Comme vous voyez, rien n’est jamais perdu pour Dieu. »

Il faut croire, chère amie, que Dieu réservait cette terre pour les Recluses Missionnaires. Qui sait? Si la terre avait été très fertile, peut-être bien qu’on n’aurait jamais voulu la vendre.

J’ai fait une courte recherche sur internet, pour voir si je pouvais trouver des informations sur cette dame Bourbonnais. J’ai vu que le parc qui se trouve tout près de l’église, derrière le Collège Roussin, se nomme le  « parc Emma Bourbonnais ». C’est un parc aménagé pour que les jeunes puissent faire du skateboard (planche à roulettes). Voir la photo ci-dessous.

Je viens tout juste de téléphoner à Mme Champagne. Je lui ai demandé si le prénom de Mme Bourbonnais était Emma. Elle m’a dit que oui. Et j’ai eu droit à d’autres détails. Mme Bourbonnais tenait un restaurant. Mme Champagne a travaillé durant quelques années au restaurant de Mme Bourbonnais. Mme Champagne, son mari et ses deux filles ont même demeuré pendant des années dans la même maison que Mme Bourbonnais. La famille Champagne n’a jamais rien déboursé pour la pension et le logement. C’était la façon dont Mme Bourbonnais avait décidé de récompenser madame Champagne pour son travail. Mme Champagne n’était pas payé pour son travail, mais les conditions de vie chez Mme Bourbonnais étaient tout à l’avantage de la famille Champagne, monétairement parlant. Mme Bourbonnais était très généreuse. C’est elle qui a payé pour la très belle statue du Jésus adolescent qui se trouve derrière le maître-autel, dans l’église Saint-Enfant-Jésus.

Voilà, chère amie, pour la nouvelle du jour. Ayant mis pas mal de temps à vous raconter tout ceci, je serais ravi si vous pouviez mettre ce texte à la disposition de vos charmantes consoeurs RM. Considérez ce texte comme un petit cadeau à l’occasion de la présente solennité du Corps et du Sang de Jésus (solennité qui vous est si chère).

Fraternellement,

P. Guy Simard, omv


Prière d'intercession avec les Recluses Missionnaires - YouTube

www.youtube.com/watch?v=4qF1QFIZE6A25 juin 2013 - 2 min - Ajouté par armand bastien
Les Recluses Missionnaires, communauté contemplative canadienne, s'inspirent de la vie de ...

                          Parc pour skateboard   Parc Emma-Bourbonnais
Parc pour skateboard : Parc Emma Bourbonnais, tout près de l’église Saint-Enfant-Jésus, à la Pointe-aux-Trembles. Les jeunes ados peuvent pratiquer le sport du skateboard dans ce parc aménagé à cette fin. 

dimanche 15 juin 2014

15 juin 2014: fête de notre Dieu

15 juin 2014 : fête de notre Dieu



Ci contre, vous pouvez voir une partie de la fresque du peintre Masaccio, intitulée: " La Trinité ". L'oeuvre fut réalisée entre 1425 et 1428 et redécouverte en 1861. Ce que j'aime dans cette fresque, c'est le fait que l'Esprit Saint soit représenté comme étant l'union entre le Père et le Fils. 

Aujourd’hui, nous sommes invités à fêter notre Dieu. Chacun de nous est fêté une fois par année, normalement. Nous ne voulons pas que Dieu fasse exception; qu’Il soit exclu de cette belle tradition. Le premier dimanche après le Temps Pascal, nous célébrons la Très Sainte Trinité, le seul vrai Dieu. Tout être humain peut arriver à la connaissance de « l’existence » de Dieu, même par le seul usage de sa raison. Mais pour savoir et connaître qui est ce Dieu, il nous fallait absolument une « révélation ». Dieu étant le « tout autre », il fallait que ce soit Lui qui nous dise quelque chose de lui-même. Et Il l’a fait. Il l’a fait tout au long de l’histoire de l'humanité. Il s’est révélé au peuple juif comme étant le Dieu unique, un Dieu personnel et aimant comme un Père (il est bon de se le rappeler, alors qu’on fête aujourd’hui au Canada, la « fête des pères »). Mais il faudra la révélation pleine et entière sur Dieu., que nous transmettra Jésus Christ, pour savoir que Dieu est réellement et véritablement Père. C’est Jésus qui est venu nous révéler de façon pleine et entière, qui est Dieu. Grâce à Jésus, nous savons que Dieu est Père, qu’Il a un Fils; que ce Fils s’est fait homme et porte désormais le nom de Jésus, et que de l’Amour du Père et du Fils, procède une Personne qui est le Saint-Esprit. Tout cela semble bien théorique et au dessus de nos têtes. Et c’est un fait. Mais nous devons nous rappeler que pour les premiers chrétiens, tout cela n’était pas du tout théorique. Ils ont vu et entendu Jésus. Ils l’ont touché et côtoyé après sa résurrection d’entre les morts. Et lorsque l’Esprit Saint est descendu sur eux le jour de la Pentecôte, ce ne fut pas du tout une expérience théorique. Les apôtres et les disciples de Jésus, ont appris à vivre en compagnie du Saint Esprit, à l’interroger sur les décisions à prendre, à décider avec Lui. Combien de fois, dans les Actes des Apôtres, nous entendons ces derniers dire : « L’Esprit Saint et nous, avons décidé … » (Actes 15, 28). Tout cela est loin d’être théorique.

Dieu pour nous, en 2014, doit être tout, sauf théorique. Et il faut arrêter de dire que l’important, c’est de croire en Dieu, peu importe le Dieu auquel on croit. Notre Dieu mérite infiniment d’être connu pour ce qu’Il est en vérité. C’est tellement important pour Lui d’être connu tel qu’Il est, qu’Il a envoyé son Fils sur la terre pour nous révéler le mystère de la Trinité. Chaque être humain a le droit d'entendre au moins une fois dans sa vie que le Dieu qui l’aime de toute éternité est : Père, Fils et Esprit Saint. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à développer une union intime avec chacune des trois Personnes divines.  



mardi 10 juin 2014

Belle façon de " passer " la Porte Sainte

Belle façon de « passer » la Porte Sainte


La ville de Québec, ma ville natale, vit un grand jubilé cette année. On y célèbre le 350ème anniversaire de la première paroisse catholique en Amérique du Nord. La cathédrale de l’Immaculée Conception a été érigée le 15 septembre 1664 (voir Dieu ma joie: 350 ans !; pour accéder directement au texte, cliquez sur les mots en bleu). Puisque cet anniversaire souligne l’implantation du catholicisme en Amérique du Nord et le début de son expansion dans ce qui deviendra le Canada et les États-Unis, le diocèse de Québec s’est vu attribué par Rome, le privilège d’avoir une Porte Sainte, la seule en dehors de l’Europe (voir Dieu ma joie: La porte sainte de Québec).

J’ai organisé un pèlerinage paroissial, samedi dernier (le 7 juin), pour permettre à mes paroissiens de Montréal de faire l’expérience de « passer » la Porte Sainte, et pour prier au tombeaux des deux premiers saints de la ville de Québec: saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation.

Notre guide pour la journée a été M. Claude Couillard, diacre permanent à la cathédrale de Québec. M. Couillard a d’abord conduit les membres du groupe au Sanctuaire Notre-Dame du Sacré-Cœur, propriété des Pères Missionnaires du Sacré-Cœur. Cette chapelle, située sur la rue Sainte-Ursule, dans le vieux Québec, est un véritable bijou. Je suis allé un nombre incalculable de fois dans le Vieux Québec, et je n’ai jamais connu l’existence de ce sanctuaire, avant samedi dernier. Que de trésors inexplorés, en terrain supposément connu! En ce merveilleux lieu, M. Couillard nous a préparé à « passer » la Porte Sainte, en nous faisant vivre une « lectio divina » sur un texte de saint Jean qui nous présente Jésus comme étant « la porte » de l’enclos des brebis (Jn 10, 7-10­). Il est important d’avoir une préparation spirituelle avant d’aller « passer la Porte Sainte ».

M. Claude Couillard nous a alors indiqué une belle façon de « passer la Porte Sainte ». Il nous a dit que le Jésus sculpté dans la Porte Sainte, et qui accueille les pèlerins, a la main tendue vers nous. De fait, cette main sort en quelque sorte de la porte; elle est vraiment tendue vers nous. M. Couillard nous a invités à prendre la main de Jésus et à Lui demander de nous faire passer avec Lui; de nous faire passer en Lui : « Par Lui, avec Lui et en Lui », comme le dit si bien la liturgie de la messe. 


Sur cette photo, on peut entrevoir à quel point la main droite de Jésus, sort en quelque sorte de la sculpture pour rejoindre le fidèle. On voit même la main d'une personne portant un gant noir, s'approcher de la main tendue de Jésus. (1)

Voilà en effet une très belle façon de vivre l’expérience du passage de la Porte Sainte. Une dame de notre groupe, m’a partagé que dès qu’elle a mis sa main dans la main de Jésus, elle a senti une chaleur entrer en elle et la traverser. Au même moment, elle a ressenti une grande paix. Elle m’a dit : « Je suis certaine que cette Paix a guéri des choses en moi ».

À la fin de notre journée, alors que nous étions en prière au tombeau de sainte Marie de l’Incarnation, M. Couillard a remis à chacun des pèlerins une image du pape François que le Cardinal Gérald Lacroix venait tout juste de rapporter de Rome. Voici ce qui est écrit sur cette image :

« Accepte que Jésus Ressuscité entre dans ta vie; accueille-le comme ami, avec confiance : Lui est la vie !

Si jusqu’à présent tu as été loin de Lui, fais un petit pas; il t’accueillera à bras ouverts.

Si tu es indifférent, accepte de risquer; tu ne seras pas déçu.

S’il te semble difficile de le suivre, n’aies pas peur, fais-lui confiance, sois sûr que Lui, il est proche de toi; il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches (2) et la force pour vivre comme Lui le veut. » 
                                                 Franciscus  (François)

(1)  Dans la vidéo ci-dessous, à la onzième minute et dixième seconde, nous voyons un ouvrier qui, pour déplacer la Porte Sainte, se sert de la main droite de Jésus, pour mieux s'agripper et soulever la porte. Personnellement, j'aurais craint, en employant une telle méthode, que la main de Jésus reste dans ma main. Cette main est vraiment couler dans le bronze. Dans la vidéo, il est possible de voir à diverses reprises, la proéminence de la main droite de Jésus, par rapport au reste de la sculpture.

Holy Door comes to Quebec - Religion - CBC Player

www.cbc.ca/player/News/Canada/Montreal/ID/2419218988/19 nov. 2013
Holy Door comes to Quebec. Quebec ... CBC News: Montreal at 6:00 - CBC News: Montreal ...


(2) J'ai mis ces mots en couleur orange, pour faire le lien avec la paix qu'a ressentie notre paroissienne.

dimanche 8 juin 2014

Soeur Cristina a gagné le concours

Sœur Cristina a gagné le concours
Soeur Cristina remporte la finale!

Chers amis, le 24 mars dernier, je vous ai parlé sur ce blogue, de Sœur Cristina. Cette jeune religieuse a été un témoin de Jésus ressuscité, jusqu’à la fin. Aujourd’hui nous fêtons en Église, la solennité de la Pentecôte, qui a ouvert les portes du cénacle où étaient enfermés les apôtres et les disciples de Jésus, depuis la résurrection de leur Maître et ami. Nous nous rappelons qu’un puissant vent a soufflé (c’est le même mot qui est employé dans la langue hébraïque pour esprit et souffle) sur les premiers chrétiens et les a poussés dehors, avec pour mission d’annoncer Jésus et de rendre témoignage à l’Évangile. C’est ce qu’a fait Sœur Cristina au vu et su du monde entier. Je tiens à la remercier pour ce joyeux et courageux témoignage.

Voici la traduction de certains passages que vous pourrez voir et entendre dans la vidéo mise ci-dessous:

D’abord, J-Ax, celui qui a guidé et dirigé Sœur Cristina dans le périple où l’a menée la compétition, se dit fier d’avoir vécu cette expérience avec Sœur Cristina. Il a dit à Sœur Cristina, devant tout le monde : « Maintenant, nous nous saluons. Ce fut une expérience incroyable. Je ne peux pas la définir maintenant, à tête chaude; je dois réfléchir là-dessus. Tu as donné un exemple important; je te le dis comme athée ».

Et Soeur Cristina de dire: 

« Je sens le devoir de remercier J-Ax, et vous tous : toutes les personnes qui sont derrière nous, les auteurs, la " band " (les musiciens), mes consoeurs (les membres de sa communauté religieuse), Debby, et toutes les personnes qui m’ont soutenue en cette période très difficile. Merci de m’avoir protégée plusieurs fois (elle a adressé ces mots à J-Ax). Maintenant, j’ai un rêve : je suis venue ici, mais ma présence ici certainement ne porte pas sur moi, mais sur Celui qui est là-haut (en disant cela, elle lève le bras vers le ciel). Et le dernier remerciement et certainement le plus important, va à Celui qui est là-haut. Mon rêve est que nous récitions ensemble un « Notre Père ». Idéalement, nous pourrions tous nous donner la main, car je désire que Jésus entre ici. Devant cette demande, J-Ax dit: « Attention parce que nous allons tous prendre en feu ». À cela, Soeur Cristina répondit: « Mais non ». Mais je pense qu'au fond d'elle-même, Soeur Cristina désirait que le feu prenne, que le feu  « tombe » sur eux tous: le feu de l'Amour, le feu de l'Esprit Saint, le feu de la Pentecôte. J-Ax, sans le savoir, prophétisait peut-être comme le grand prêtre Caïphe lors de la passion de Jésus (Jn 11, 49-52). Chose certaine, le « rappeur italien » ne devait pas se douter qu'il était en pleine neuvaine de préparation à la Pentecôte. Soeur Cristine se tourne vers les musiciens et leur demande : Mettez-moi, s’il vous plaît, une musique de fond; du piano joué doucement ». Sur le plateau, on voit que le monde commence à s’agiter et l’animateur dit que l’émission est presque finie et que l’on doit conclure. Sœur Cristina, ne voulant pas manquer sa chance, dit immédiatementAllons-y rapidement : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen! Merci à tous! »

Quelle audace et quel courage ! Bravo Sœur Cristina ! Que l’Esprit Saint vous accompagne et qu’Il transforme chacun et chacune de nous en témoin crédible du Ressuscité.

Suor Cristina vince The Voice e recita il Padre Nostro - IlGiornale.it

www.ilgiornale.it/video/spettacoli/suor-cristina-vince-voice-e-recita-padre-nostro-1025183.htmlil y a 2 jours - 7 min
Un Padre Nostro recitato con calma, in diretta tv, al termine di un talent show. Suor ...

soeur-cristina-the-voice-gagnante
En voyant la photo ci-dessus, j'ai décidé de la partager car elle met en évidence ce que Soeur Cristina désire par dessus tout : que toute l'attention soit portée sur Dieu, et non pas sur elle.
  

mardi 3 juin 2014

Le Sacré-Coeur se révèle à Natalie Saracco

Le Sacré-Cœur se révèle à Natalie Saracco
                                                                                      
Nous vivons le mois de juin, le mois du Sacré-Cœur de Jésus, ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui ne reçoit très souvent en retour, qu’indifférence, irrespect et affronts. Ces derniers mots sont presque textuellement les mots qu’a employés le Sacré-Cœur de Jésus, en se révélant à Sainte Marguerite-Marie Alacoque (vous pourrez lire les mots exacts dans l’homélie que j’ai prononcée l’an dernier en la fête du Sacré-Cœur, en cliquant sur le lien suivant : Dieu ma joie: Fête du Sacré-Coeur).

Le Sacré-Cœur continue à se révéler pour quémander notre amour. Il s’est révélé d’une manière exceptionnelle à Natalie Saracco, qui est auteure, réalisatrice et co-productrice d’un film qui sortira en France ces jours-ci, et qui a pour titre : La Mante religieuse. Vous pourrez entendre Natalie Saracco raconter son témoignage, dans les deux vidéos mises ci-dessous. Ce qui frappe d’emblée quiconque connaît les apparitions du Sacré-Cœur, c’est la façon dont Jésus a décrit sa souffrance à Natalie. Il a décrit sa souffrance et la raison de ses pleurs, en des termes presque identiques à ceux qu’a entendus sainte Marguerite-Marie Alacoque. Étrangement, Natalie n'avait jamais entendu parler de cette sainte. Lorsque, dernièrement, on lui a parlé de sainte Marguerite Marie, Natalie a acheté un livre sur cette sainte et elle a fondu en larmes en voyant que le message de cette sainte et le sien, étaient identiques. (Voir l'interview que j'ai mise sous les deux vidéos que je vous propose de regarder à la fin du présent texte)

Il y a un fil conducteur dans ce qu’a vécu Natalie Saracco depuis six ans; depuis l’accident d’automobile qui l’a conduite aux portes de la mort. Ce fil conducteur, c’est le sens de la vie. Quelques instants avant l’accident, Natalie disait à son amie qui conduisait l’automobile, de ne pas attendre à la dernière minute, à la fin de sa vie, pour découvrir le vrai sens de la vie. À la fin de la deuxième vidéo que vous pourrez voir, Natalie nous confie que quelques instants avant de « revenir dans son corps » après l’accident, elle a vu clairement que tout dans notre vie était important; et que nous serons jugés un jour sur tout, absolument tout, ce que nous aurons fait et dit durant notre vie. Rien ne sera oublié. Et il est clair que Natalie a fait le film « La Mante religieuse », pour réveiller les gens et leur montrer que la vie a un sens, et qu’il est très dramatique de ne pas le trouver. La question du sens de la vie est primordiale. Je vous invite à lire mon texte intitulé « Sens et non-sens ». Pour accéder immédiatement au texte, veuillez cliquer sur les mots suivants : Dieu ma joie: Sens ou non-sens.

Natalie Saracco, la vie en sursis (NDE) - YouTube

www.youtube.com/watch?v=8lRmYWiU0xg20 févr. 2014 - 10 min - Ajouté par J'aime la Mante
Natalie Saracco vient de réaliser La Mante Religieuse, prochainement au cinéma. Elle nous ...

Natalie Saracco - YouTube

www.youtube.com/watch?v=R4WCHZHANDkil y a 1 jour - 27 min - Ajouté par KTOTV
Après un crash violent en voiture il y a 6 ans, Natalie Saracco éprouva l' expérience ... Natalie ...                                                                     


Interview-témoignage de la réalisatrice du film La Mante religieuse (jaimelamante.comÀ retrouver dans le numéro d’avril d’Ilestvivant! 


Natalie Saracco Quand j’étais petite, maman, qui est une femme de foi, m’a communiqué son amour de Dieu. En l’entendant me parler de ce Dieu d’amour et de vérité, je me suis enflammée comme l’essence au contact du feu. Collégienne, j’allais avant les cours à la messe chez les carmélites de Montmartre. Je suis tombée amoureuse de ce lieu, de cette communauté. Chaque matin, je me retrouvais à la croisée de deux mondes: à Barbès, les travestis terminaient leur nuit tandis que moi, je filais à la messe au Carmel.

IEV Cette foi, vous la viviez en secret?
NS J’ai toujours parlé de Dieu autour de moi. Même à l’adolescence. Au cours Florent, les « vieux » de 30 ans qui étaient avec moi aimaient me faire monter sur scène pour que je parle de Dieu. D’abord pour se moquer. Puis ils se sont vraiment pris au jeu. Les années passant, j’ai expérimenté ce que dit saint Paul: « Je fais le mal que je ne voudrais pas faire et le bien que je voudrais faire, je ne le fais pas…» J’essayais de faire la volonté de Dieu par moi-même… Mais sans le Seigneur, on ne peut vraiment rien!

IEV Jusqu’au jour de l’accident…
NS C’était il y a six ans: une amie et moi, nous roulions à 130 km/h sur l’autoroute, puis ce fut le crash, terrible. On s’est retrouvées dans un état lamentable. Je crachais du sang, je m’étouffais, tous les signes d’une hémorragie interne. Peu à peu, j’ai senti physiquement la vie me quitter. Puis, dans un « lieu » hors des limites de l’« espace-temps », je me suis retrouvée tout près de Jésus qui était revêtu d’une tunique blanche. Il me montrait son Sacré-Cœur entouré d’une couronne d’épines. Il pleurait et de son Cœur s’écoulaient des larmes de sang. Et ses larmes s’écoulaient dans mon propre cœur. C’est comme s’il voulait que je ressente sa terrible souffrance. C’était un tel concentré de souffrance que j’ai oublié ma peur de mourir, ceux que je quittais. Et je lui ai demandé: « Seigneur, mais pourquoi tu pleures» « Je pleure parce que vous êtes mes enfants chéris, que j’ai donné ma vie pour vous, et qu’en échange je n’ai que froideur, mépris et indifférence. Mon cœur se consume d’un amour fou pour vous, qui que vous soyez. » Même la dernière des crapules est unique au cœur du Christ et chaque âme qui se perd est une larme de sang du Cœur sacré de Jésus qui se perd. Pour lui, c’est insupportable.

IEV C’est le message du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie!
NS Je ne connaissais pas ce message. Quand j’ai raconté ce que j’avais vécu, on m’a parlé de Marguerite-Marie et de Paray-le-Monial. J’ai acheté un livre écrit par cette sainte et en le lisant, j’ai fondu en larmes. C’est le même message à quelques siècles d’intervalle!

IEV Mais l’histoire ne s’arrête pas là…
NS Comme un cri du cœur, je dis à Jésus: « Seigneur, quel dommage de rendre l’âme maintenant que je sais que tu nous aimes à la folie! Je voudrais pouvoir revenir sur terre pour témoigner de ton amour fou pour nous et consoler ton Sacré-Cœur. » Au moment précis où j’ai dit ça, je me suis retrouvée comme une petite chose fragile devant une nuée: c’était l’heure de mon jugement devant le tribunal céleste. Et j’ai entendu une voix dire: « Vous serez jugés sur l’amour vrai de Dieu et des frères. » Après ces paroles, j’ai été comme réinjectée dans mon corps: en partant des pieds, un liquide brûlant a parcouru tout mon être. Je me suis arrêtée net de cracher du sang. Les pompiers m’ont sortie de la voiture. À l’hôpital, les médecins n’ont pas compris comment je pouvais être encore en vie après un tel crash. C’était inexplicable. De plus je baignais dans une paix et une joie extraordinaires. Moi, qui étais une écorchée vive, tout s’était comme réordonné, apaisé en moi.

IEV Pour vous, quel est le cœur du cœur de ce message?
NS L’amour fou du Christ, sa souffrance face à notre indifférence. Il mendie notre amour. La faiblesse de Dieu, c’est son amour pour nous. Tout ce qu’il attend de nous, c’est que nous l’aimions de manière simple, naturelle, humaine, comme Marie Madeleine qui se jette à ses pieds.

IEV Une figure de l’Évangile qui vous est devenue familière…
NS Elle, la pécheresse, a versé des larmes d’accueil du pardon de Dieu. Elle a pleuré sur l’amour fou, insondable du Christ pour elle et pour nous tous.
Pour l’anecdote, quand maman m’attendait, elle a eu de graves problèmes de santé et les médecins lui ont fait comprendre que c’était elle ou moi. Hors de question, pour mes parents, d’envisager d’attenter à la vie de leur enfant. Maman est allée en pèlerinage auprès de la Vierge Marie. Elle a demandé à avoir une fille avec, je ne sais pas pourquoi, les cheveux de Marie Madeleine. De fait, dans la famille, je suis la seule à avoir une telle tignasse!…

IEV Qu’avez-vous appris de cette rencontre?
NS Le Seigneur nous demande le courage de nous accepter tels que nous sommes, de reconnaître notre petitesse. C’est une grâce à demander et qui nous permet ensuite de nous abandonner dans ses bras. Maintenant je lui dis: « Je suis le cancre de la classe, je m’abandonne comme un paquet de linges sales dans tes bras. Ce que tu fais de moi, cela ne m’appartient plus. J’ai entièrement confiance. » Les combats sont toujours là mais je les vis dans ses bras. Se laisser aimer par Dieu et agir par l’Esprit Saint. Voilà tout ce qui nous est demandé. Cette rencontre m’a fait passer aussi à une relation presque charnelle avec le Seigneur. Il m’a fait sentir le courant de son amour passer en moi. Un amour tellement fort, inimaginable qu’on ne peut le garder pour soiCet accident m’a appris enfin que nous sommes appelés à vivre en état d’urgence.

IEV Une telle rencontre n’est-elle pas « dangereuse » pour l’humilité?
NS Que Dieu me préserve d’en tirer une quelconque gloire! Je suis une pauvre pécheresse. Je veux juste témoigner de ce que j’ai vécu, de cet Amour insondable qui s’est révélé à moi. « Qui me voit, voit le Père », dit Jésus dans l’Évangile. Et la pleine révélation du Christ, c’est son cœur: il y a là toute la pure expression de la Sainte-Trinité. Dieu est Amour et Miséricorde, et rien d’autre!

IEV Comment est né le film La Mante religieuse?
NS Sans le Seigneur, il n’aurait jamais vu le jour! Avant l’accident, j’avais écrit un film que souhaitait produire un professionnel de renom. Après l’accident, je l’ai laissé de côté. Car amoureuse, j’étais comblée, toute tournée vers Jésus. Et malgré de multiples douleurs dues à l’accident, une minerve et des cannes, j’étais heureuse. D’un coup, en prière, je reçois cette parole du Seigneur: « Ma fille, tes talents viennent de moi; je te les ai donnés pour que tu fasses des films pour ma gloire. » Je ne comprends pas très bien. Passent quelques mois. Un jour, je me retrouve à prendre un cahier et à noter tout ce qui me vient à l’esprit et au cœur. Et contrairement aux expériences d’écriture que j’avais déjà faites (des courts métrages et deux longs métrages), je n’ai cette fois rien anticipé. Je vois des personnages naître sous mes yeux, des scènes, des dialogues surgir. Pendant douze jours, j’écris en totale immersion. Et quand je mets le mot « Fin » sur le manuscrit, je me rends compte que je viens d’écrire 200 pages dialoguées: l’histoire de la conversion d’une fille complètement paumée, qui porte les blessures de notre humanité d’aujourd’hui. À l’image de la boue de notre âme qui un jour peut être traversée par la lumière de la grâce.

IEV Comment avez-vous trouvé le financement?
NS Quand je me suis retrouvée avec ce scénario, je ne savais pas quoi faire… Toujours dans la prière, le Seigneur me dit un jour: « Tu feras ce film grâce au soutien de mon Église et des patrons chrétiens. » Or je suis tout sauf une mondaine: je n’en connaissais pas un! Trois jours après, dans mon village de Normandie, je tombe sur le livre Les réseaux cathos de Marc Baudriller. Il y cite plein de patrons chrétiens qui utilisent leur argent pour de belles œuvres. Mais ce qui m’a surtout touchée, dans ces pages, c’est le témoignage d’un jeune blogueur catho, Jean-Baptiste Maillard, que j’ai contacté via Facebook. Il m’a fait rencontrer Mgr Rey et avec l’aide du Seigneur, tout s’est fait ensuite au fur et à mesure. Il y a eu beaucoup de combats, de nombreux obstacles. Mais Dieu ne m’a jamais abandonnée. Même quand, au tout début du tournage, j’ai perdu mon cher papa en quatre jours, d’un AVC, et qu’il a fallu que je m’occupe de tous les détails matériels… C’était très dur, mais Jésus était là.

IEV Le tournage a provoqué un vrai retournement chez certains…
NS On a tous grandi avec ce film. C’est une expérience humaine à tous les niveaux. Les comédiens ont été bouleversés. Ils se sont ouverts, ils sont en cheminement. L’actrice principale, qui est enceinte, aimerait recevoir le baptême en même temps que son enfant… L’actrice, qui joue son amante dans le film, va maintenant tout le temps prier à la rue du Bac. Un jour, il pleuvait des cordes. Nous devions tourner une scène extérieure près de l’église Saint-Séverin, à Paris. Tout le monde était inquiet : comment faire ? On installe  le matériel, protégé du déluge par d’immenses parapluies. À un moment donné, on ne savait plus où était Marc Ruchman (qui joue le prêtre). Je rentre dans l’église, devant la Vierge Marie, hyper concentré. Je lui demande : « Mais Marc, qu’est-ce que tu fais ? » « Je prie pour que la pluie s’arrête et que l’on puisse tourner. » À ce moment précis, un assistant rentre dans l’église précipitamment : « Vite, la pluie a cessé, on peut tourner ! » Je fais mes prises et au moment où je dis : « Coupez ! » La pluie s’est remise à tomber très fortement…

IEV Et les anecdotes de ce genre n’ont pas manqué pendant le tournage !
NS Je pourrais en raconter des dizaines, c’est vrai !
Le 21 décembre 2012, nous étions en tournage à l’abbaye de Royaumont. Cette date était annoncée par le calendrier Maya comme le jour de la fin du monde. Il faisait un temps radieux. Toute l’équipe parlait de la fin du monde, que certains pensaient imminente. Ils disaient : « Elle n’a pas eu lieu cette nuit ; elle va peut-être se produire maintenant… » Moi, bien sûr, je n’y croyais pas. Le Christ a dit que nul ne connaît le jour ni l’heure ! Le soleil brillait toujours et à un moment donné, quelqu’un a regardé vers le ciel : juste au-dessus du lieu du tournage, un arc-en-ciel géant à l’envers s’était formé. Et  nous avons vu sous nos yeux un autre arc s’entremêler au premier pour former une sorte de poisson ! Quelqu’un a dit en riant : « Tiens regarde Natalie : c’est le signe du poisson, le signe des chrétiens ! » Mais tout le monde a flippé. Je leur ai alors dit sur le ton de l’humour : « Allez, maintenant, il est temps de vous convertir ! » Ce phénomène assez étonnant a bien duré une demi-heure.
Un autre jour, nous devions tourner une scène dans une église. Impossible d’en trouver une ! Et contre toute attente, le responsable du Martyrium de Montmartre nous a ouvert les portes de ce lieu historique. C’est en quelque sorte le cœur du Sacré-Cœur, le lieu où saint Denis a été décapité et où saint Ignace de Loyola a institué les Jésuites. De très grands saints y sont venus en pèlerinage. C’est un lieu qui symbolise l’évangélisation. Habituellement, c’est fermé au public. Et quand on a tourné, d’un coup, un incendie s’est déclaré… Le diable n’était visiblement pas très heureux de ce film qui veut annoncer l’Amour fou de Dieu pour les hommes. La prière a été notre rempart. Mon père spirituel m’a prévenue : « Attends-toi à porter la couronne d’épines jusqu’à la fin mais ne crains pas, tu auras la grâce. » Le Seigneur me demande vraiment de m’abandonner à son Sacré-Cœur.

IEV Quel public visez-vous?
NS En priorité les jeunes et les personnes qui n’ont pas la grâce de la foi. Mais nous sommes tous responsables de l’avenir du film. Si nous faisons beaucoup d’avant-premières, c’est pour inciter de nombreuses personnes à se mobiliser. Cette mobilisation permettra à La Mante religieuse de sortir dans un très grand nombre de salles. Ainsi, le film pourra toucher un large public, et la Miséricorde sera annoncée!
(Propos recueillis par Laurence de Louvencourt)


Un film, deux points de vue

Le regard du Père Olivier Le Page (il organise chaque année la semaine chrétienne du cinéma Saint-Lô).

" Jézabel est une écorchée vive. À l’image d’une jeunesse désabusée, sans foi ni loi, elle brûle sa vie pour se sentir vivante mais n’en récolte qu’un goût de cendre. Cette spirale du vide l’entraîne même, après un pari, à vouloir prendre dans ses griffes un prêtre qu’elle a rencontré le jour de l’inhumation de son père. Loin d’être naïf ce prêtre tente cependant de la sauver.
Ce film est donc l’histoire croisée d’une jeune artiste rebelle et prête à tout, et d’un prêtre zélé voulant aider cette Marie Madeleine des temps modernes. Un film de notre époque avec tous ses excès. Certaines scènes, réservées à un public adulte, pourront choquer. Mais elles apparaissent sans complaisance pour souligner le combat finalement spirituel qui est en jeu. Au bout du compte c’est bien le mystère de la croix qui s’esquisse de manière paradoxale comme seule source de salut. La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée (Jn 1, 5).
Si parfois au cinéma, l’Église en général et les prêtres en particulier sont présentés comme peu convaincants, ici, rien à redire quant aux dialogues qui sonnent juste et rendent crédibles des personnages bien en prise avec le réel.
La Mante Religieuse n’est pas sans questionner le célibat sacerdotal et l’engagement de fidélité que promettent les prêtres à Dieu et à son Église. Il le questionne sans le remettre fondamentalement en cause mais en soulignant la valeur du don qu’il représente pour l’Église et pour le monde, et qui est avant tout un charisme à recevoir continuellement du Seigneur.
« 
Une société dans laquelle Dieu serait totalement absent, s’autodétruirait. » C’est le cardinal Ratzinger qui l’affirmait en 2004. Et les prêtres, malgré leurs pauvretés et dans la mesure où ils demeurent témoins du Christ, pourraient bien rester des signes, parfois incompris mais toujours prophétiques, de cette présence de Dieu en un temps qui en a tant besoin. "

Le regard de Louis-Étienne de Labarthe (rédacteur en chef d’Ilestvivant!)

Contrepoint

" J’ai été très touché par le témoignage de Natalie Saracco, qui parle avec des mots vrais et modernes de l’amour du Cœur de Jésus.
Son film, La Mante religieuse, audacieux, veut rejoindre en priorité des personnes qui ignorent l’amour passionné du Christ pour elles. Je pense en effet qu’il peut porter de beaux fruits de conversion. Pourtant, je suis réservé par rapport à ce film. En effet, si le scénario et les personnages décrivent avec réalisme le monde actuel, il donne à voir sans détour l’érotisme contemporain. Une chose est de l’évoquer, une autre est de le voir de manière crue. Qu’est-il juste ou prudent de voir
? Chacun aura sa propre réponse en fonction de son histoire et de sa sensibilité. Certes, à travers les figures dévoyées de l’amour, ce film ouvre à une vraie miséricorde envers les personnes qui suivent de tels itinéraires et il montre la puissance de l’amour rédempteur qui s’abaisse sans limite pour sauver ce qui est perdu. Mais ne doit-on pas parfois se préserver? Ce film m’a heurté dans ma capacité à unir mes forces, y compris pulsionnelles, pour mieux aimer. Était-ce utile que je le voie? Je réponds non. Je prie pourtant afin que ce film porte le plus grand fruit."
Louis-Étienne de Labarthe