samedi 17 mai 2014

Dernière étape du Temps pascal

Dernière étape du Temps pascal

"Vous êtes ressuscités avec le Christ (Col 3, 1)

Nous sommes entrés depuis hier (lors du vendredi de la quatrième semaine de Pâques) dans ce que j’appelle la « dernière étape du Temps pascal ». Cette étape sera assez longue; elle durera trois semaines. Elle se terminera avec la Pentecôte. Si je considère les trois dernières semaines du Temps de Pâques comme étant une seule et même étape, c’est en raison de l’unité des évangiles qui seront proclamés jusqu’à la clôture du Temps pascal. À partir de maintenant, le discours après la Cène, sera proclamé comme évangile, tant les jours de la semaine que lors des dimanches. Le discours après la Cène, ce sont les propos que Jésus a adressés à ses apôtres le dernier soir où Il a été avec eux, immédiatement après avoir institué l’eucharistie. On retrouve ces propos aux chapitres 14, 15, 16 et 17. J’ai inclus le chapitre 17, même si Jésus s’adresse alors à son Père, mais devant ses apôtres.

Je trouve merveilleux le fait que l’Église ait décidé de donner autant de place, dans sa liturgie, à ce discours extraordinaire de Jésus. Et le fait de mettre ce discours à la fin du Temps pascal, est aussi très significatif à mes yeux. C’est comme si cela ajoutait encore au caractère déjà très solennel de ce discours. Comme je l’ai déjà dit au début du texte que j’ai écrit le 27 avril 2013 (1), ce qui me frappe dans ce discours après la Cène, c’est le fait que Jésus s’adresse à ses disciples comme une personne qui est déjà spirituellement et psychologiquement « passée » de l’autre côté, comme quelqu’un qui est déjà ressuscité, comme quelqu’un qui siège déjà à côté de son Père des cieux. Évidemment, Jésus n’est pas encore ressuscité, mais il se comporte déjà en ressuscité. Cela m’aide à comprendre un peu ce que saint Paul veut nous dire lorsqu’il affirme : « Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ; recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Songez aux choses d’en haut, non à celles de la terre » (Col 3, 1-2).

Les évangiles qui nous seront présentés durant cette ultime étape du temps pascal, commenceront toujours de la façon suivante : « À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples. » Nous savons que le mot Pâques signifie « passage ». Il y eut d’abord le passage de l’ange de la mort, qui passa outre les maisons des Hébreux, en Égypte, en la nuit où tout premier né des Égyptiens, mourut. Il y eut ensuite le passage de la Mer Rouge, qui conduisit le peuple Hébreu de l’esclavage à la liberté. Mais le véritable passage, le passage le plus important qu’aura à vivre tout être humain, c’est le passage de cette vie terrestre à la vie dans l’au-delà. C’est ce passage que Jésus s’apprête à vivre, aux chapitres 14, 15, 16 et 17 de saint Jean. En lisant le discours après la Cène, nous entrons dans les sentiments qui habitaient Jésus au moment le plus important de sa vie.

L’Église nous a présenté les premiers mots de ce discours, dans l’évangile de jeudi dernier, et Elle nous les présente à nouveau en ce cinquième dimanche de Pâques; les voici : « À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » (Jn 14, 1). Ces paroles sont tout simplement extraordinaires. Jésus savait très bien que les paroles qu’il venait de prononcer, avaient bouleversé ses apôtres. Il venait tout juste de leur apprendre que l’un d’eux allait le livrer : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera. » (Jn 13, 21). Il venait aussi à peine de révéler à Pierre, le chef de l’Église , qu’avant que le coq ne chante, il aura renié trois fois son Maître (Jn 13, 38). C’était certainement la tristesse et l’inquiétude qui régnaient autour de la table, quand Jésus adressa à ses apôtres ces paroles si fortes et si réconfortantes : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Jésus a bel et bien raison; si nous avions vraiment la foi, rien ne nous bouleverserait. Nous irions sans inquiétude au devant de la vie, avec tout ce qu’elle nous réserve.

C’est dans le discours après la Cène, que Jésus nous laisse en héritage sa Paix, sa Joie, et son commandement nouveau. C’est aussi lors de ce discours, qu’Il nous promet l’Esprit Saint. Le tout se conclura par la magnifique prière sacerdotale du chapitre 17 de saint Jean.

Lors de l’Angelus du deuxième dimanche du Carême, le pape François a encouragé tous les fidèles présents, à se procurer les évangiles ou un des quatre évangiles, en format de poche, qu’on peut facilement porter sur soi (2). Et un mois plus tard environ, toujours à l’Angelus, le pape a fait distribuer des milliers de copies de l’évangile en format de poche.

J’encourage chacun de vous à aller dans une librairie religieuse ces jours-ci, et à acheter un évangile en format de poche. Portez-le sur vous; et commencez par lire et méditer les chapitres 14, 15, 16 et 17 de saint Jean. Vous verrez l’effet que cela produira en vous.





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