jeudi 11 juillet 2013

Le sourire de la Vierge Marie

Le sourire de la Vierge Marie
Je ne pense pas que vous serez grandement surpris qu’un Père Oblat de la Vierge Marie ayant un blogue sur la joie, aborde le thème du « sourire de la Vierge Marie ». Si vous lisez régulièrement mon blogue, vous savez que le 12 juin dernier, j’ai célébré mon trentième anniversaire d’ordination presbytérale (sacerdotale) : 1983 - 2013. La veille de mon anniversaire d’ordination, j'ai reçu un appel téléphonique d'un de mes plus âgés paroissiens: monsieur Joseph Lambert, 97 ans. Sa maison est à vendre sur la 6ème avenue, tout près de chez moi. Il me disait qu'il me fait cadeau de la statue (grandeur nature) de la Vierge du Sourire qui se trouve dans sa cour. Quel beau cadeau d'anniversaire presbytéral pour moi !!!  La Vierge du Sourire est une statue très rare; c'est cette Vierge qui a guéri miraculeusement la petite Thérèse de Lisieux, le 13 mai 1883, cent ans exactement avant que je devienne prêtre. Thérèse, âgée de 11 ans, souffrait d’une maladie étrange, qui ressemblait à une dépression nerveuse. Les médecins ne savaient que penser de cette maladie qui affectait gravement l’enfant. Le 13 mai 1883 (décidément, le 13 mai est une date que privilégie notre Mère du ciel; voir le texte mis sur mon blogue, en date du 12 mai dernier), Thérèse regarde la statue de la Vierge qui se trouve dans sa chambre et voit notre Mère du ciel lui sourire. Ce sourire de Marie guérit la petite Thérèse. Thérèse gardera jusqu’à la fin de ses jours le souvenir de ce « miracle » et développera au cours de sa vie une tendre et confiante dévotion envers notre Mère du ciel. Voici un extrait des Manuscrits autobiographiques de Thérèse :
« Ne trouvant aucun secours sur la terre, la pauvre petite Thérèse s'était aussi tournée vers sa Mère du Ciel, elle la priait de tout son coeur d'avoir enfin pitié d'elle... Tout à coup la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n'avais vu rien de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu'au fond de l'âme ce fut le « ravissant sourire de la Sainte Vierge ». Alors toutes mes peines s'évanouirent, deux grosses larmes jaillirent de mes paupières et coulèrent silencieusement sur mes joues, mais c'était des larmes d'une joie sans mélange. ... Ah ! pensai-je, la Sainte Vierge m'a souri, que je suis heureuse ...  » (Manuscrit A, 30 R).
Il semble que la Vierge Marie se plaise à apparaître en France, le sourire aux lèvres. Les apparitions de la Mère de Dieu à Lourdes en sont une preuve éloquente. La jeune Bernadette a vu de ses yeux, à plusieurs reprises, la Vierge Marie lui sourire. Quelle bénédiction ce doit-être, que de voir la Reine du ciel et de la terre, sourire devant nos yeux! Avant même que Marie n’ait dit un mot à Bernadette (la Vierge ne lui parlera qu’à la troisième apparition), Elle lui a souri.  Voici des extraits des deux premières apparitions :
Première apparition : jeudi 11 février 1858 : « Presque en même temps il sortit de l'intérieur de la Grotte un nuage couleur d'or, et peu après une Dame jeune et belle, belle surtout, comme Je n'en avais jamais vu, vint se placer à l'entrée de l'ouverture au-dessus du buisson. Aussitôt elle me regarda, me sourit et me fit signe d'avancer, comme si elle avait été ma mère. La peur m'avait passé, mais il me semblait que je ne savais plus où j'étais. Je me frottais les yeux, je les fermais, je les ouvrais, mais la Dame était toujours là, continuant à me sourire et me faisant comprendre que je ne me trompais pas. »
Deuxième apparition : dimanche 14 février 1858 : « Voici Bernadette qui, après la grand-messe, descend avec onze ou douze jeunes filles à la Grotte, emportant une bouteille d'eau bénite au cas où l'apparition serait celle d'un mauvais esprit. Elles s'agenouillent et récitent le chapelet. Bientôt la voyante s'écrie avec émotion: "Elle y est! Elle y est! La voilà!" Et Bernadette de se lever, de jeter avec hâte de l'eau bénite dans la direction du rosier en disant: "Si vous venez de la part de Dieu, approchez..." Le beau sourire de l'Apparition tranquillise totalement l'âme de Bernadette qui se tourne vers ses compagnes en disant: "Elle ne s'en fâche pas, au contraire, elle approuve de la tête et sourit vers nous toutes. Plus je lui en jette, plus elle sourit."
Parler du sourire de la Vierge Marie, de la beauté de son sourire, pourra sembler enfantin et quelque peu romantique à certains; mais il n’en n’est rien. Voici ce que le pape Benoît XVI a dit à Lourdes, le 15 septembre 2008, lors du 150ème anniversaire des apparitions :
« Le psalmiste, percevant de loin ce lien maternel qui unit la Mère du Christ et le peuple croyant, prophétise au sujet de la Vierge Marie que « les plus riches du peuple … quêteront ton sourire » (Ps 44, 13). Ainsi, à l'instigation de la Parole inspirée de l'Écriture, les chrétiens ont-ils depuis toujours quêté le sourire de Notre Dame, ce sourire que les artistes, au Moyen-âge, ont su si prodigieusement représenter et mettre en valeur. Ce sourire de Marie est pour tous ; il s'adresse cependant tout spécialement à ceux qui souffrent afin qu'ils puissent y trouver le réconfort et l'apaisement. Rechercher le sourire de Marie n'est pas le fait d'un sentimentalisme dévot ou suranné, mais bien plutôt l'expression juste de la relation vivante et profondément humaine qui nous lie à celle que le Christ nous a donnée pour Mère.
Désirer contempler ce sourire de la Vierge, ce n'est pas se laisser mener par une imagination incontrôlée. L'Écriture elle-même nous le dévoile sur les lèvres de Marie lorsqu'elle chante le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 46-47). Quand la Vierge Marie rend grâce au Seigneur, elle nous prend à témoin. Marie partage, comme par anticipation, avec ses futurs enfants que nous sommes, la joie qui habite son cœur, pour qu'elle devienne la nôtre. Chaque récitation du Magnificat fait de nous des témoins de son sourire. Ici à Lourdes, au cours de l'apparition qui eut lieu le mercredi 3 mars 1858, Bernadette contempla de manière toute particulière ce sourire de Marie. Celui-ci fut la première réponse que la Belle Dame donna à la jeune voyante qui voulait connaître son identité. Avant de se présenter à elle, quelques jours plus tard, comme « l'Immaculée Conception », Marie lui fit d'abord connaître son sourire, comme étant la porte d'entrée la plus appropriée à la révélation de son mystère.
Dans le sourire de la plus éminente de toutes les créatures, tournée vers nous, se reflète notre dignité d'enfants de Dieu, cette dignité qui n'abandonne jamais celui qui est malade. Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est la source d'une espérance invincible. Nous le savons malheureusement : la souffrance endurée rompt les équilibres les mieux assurés d'une vie, ébranle les assises les plus fermes de la confiance et en vient parfois même à faire désespérer du sens et de la valeur de la vie. Il est des combats que l'homme ne peut soutenir seul, sans l'aide de la grâce divine. Quand la parole ne sait plus trouver de mots justes, s'affirme le besoin d'une présence aimante : nous recherchons alors la proximité non seulement de ceux qui partagent le même sang ou qui nous sont liés par l'amitié, mais aussi la proximité de ceux qui nous sont intimes par le lien de la foi. Qui pourraient nous être plus intimes que le Christ et sa sainte Mère, l'Immaculée ? Plus que tout autre, ils sont capables de nous comprendre et de saisir la dureté du combat mené contre le mal et la souffrance. La Lettre aux Hébreux dit à propos du Christ, qu'il « n'est pas incapable de partager notre faiblesse ; car en toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous » (cf. Hb 4, 15). Je souhaiterais dire, humblement, à ceux qui souffrent et à ceux qui luttent et sont tentés de tourner le dos à la vie : tournez-vous vers Marie ! Dans le sourire de la Vierge se trouve mystérieusement cachée la force de poursuivre le combat contre la maladie et pour la vie. Auprès d'elle se trouve également la grâce d'accepter, sans crainte ni amertume, de quitter ce monde, à l'heure voulue par Dieu. » (Benoît XVI, Lourdes, 15 septembre 2008)


2 commentaires:

  1. Bonjour M. Simard, je me pose une question a savoir comment était le sourire de Marie, la mère de Jésus. Était-il généreux? merci et bonne journée

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    1. Je pense que le sourire de la Vierge Marie est très généreux. Je crois aussi qu'il nous est impossible de l'imaginer. Mais ce doit être très beau. C'est ce dont témoignent les personnes qui ont eu la grâce de le contempler.

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