dimanche 27 janvier 2013

Pensées à méditer

Pensées à méditer :

Henri Nouwen est décédé, mais sa pensée et son esprit demeurent. Ses amis sont soucieux de continuer à nous nourrir de la pensée et de l’enseignement de ce grand homme, de ce prêtre étonnant. Dans un des derniers livres publiés en français sur les écrits de Nouwen, les amis de l’écrivain ont étayé le texte de Nouwen de diverses citations, comme pour agrémenter notre lecture et nous faire mieux comprendre la pensée de leur ami. Voici quelques unes de ces citations, glanées au hasard :

« Je ne suis pas intéressé à savoir ce que tu fais pout gagner ta vie. Je veux savoir de quoi tu meurs d’envie et si tu oses rêver de satisfaire le désir ardent de ton cœur… Je veux savoir si tu es prêt à risquer d’avoir l’air fou pour l’amour, pour ton rêve, pour l’aventure d’être vivant… Je veux savoir si tu as touché le centre de ton chagrin, si tu as été ouvert par les trahisons de la vie ou si tu t’es recroquevillé et fermé pour ne plus souffrir. Je veux savoir si tu peux t’asseoir avec  ta douleur, la mienne ou la tienne, sans avoir à te cacher, à disparaître ou à régler le problème… Je veux savoir si tu es prêt à décevoir une autre personne pour être vrai avec toi-même. »    
Tiré de : Oriah Mountain Dreamer, The Invitation, San Francisco, Harper San Francisco, 1999, p. 1, cité dans: Henri Nouwen, Revenir à la maison ce soir, Bellarmin, 2009, p. 73.
« Voyant un homme qui courait dans la rue, Rabbi Levi lui demanda : « Pourquoi cours-tu? » Celui-ci répondit : « Je cours après ma chance! » Rabbi Levi lui dit : « Homme stupide, ta chance essaie de te rattraper, mais tu cours trop vite! »
Tiré de : Wayne Muller, Sabbath : Restoring the Sacred Rhythm of Rest, New York, Bantam Books, 1999, p. 48, cité dans: Henri Nouwen, Revenir à la maison ce soir, p. 47.
« Nous voudrions toujours que quelqu’un d’autre change afin de nous sentir mieux. Mais avez-vous déjà songé que, même si votre femme change, ou votre mari change, cela est sans conséquence pour vous? Vous êtes aussi vulnérable qu’avant. C’est vous qui avez besoin de changer, qui avez besoin de vous soigner. Vous insistez pour dire : « Je me sens bien si le monde est en ordre. » Faux! « Le monde est en ordre parce que je me sens bien. » C’est ce que disent tous les mystiques. » 
 Anthony De Mello, cité dans: Henri Nouwen, Revenir à la maison ce soir, p. 133.
« Cher enfant de Dieu, dans notre monde, il est souvent difficile de te rappeler que Dieu t’aime tel que tu es. Dieu ne t’aime pas parce que tu es bon. Non, Dieu t’aime, un point c’est tout. Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes aimables. Non, nous sommes aimables précisément parce que Dieu nous aime. C’est une chose merveilleuse de réussir à comprendre que tu es accepté pour ce que tu es, indépendamment de tout accomplissement. C’est tellement libérateur! »
Desmond Tutu, God Has a Dream : A Vision of Hope for Our Times, New-York, Image Doubleday, 2004, pp. 31-32, cité dans: Henri Nouwen, Revenir à la maison ce soir, p. 66.
Lorsque nous lisons de telle pensées, il ne s’agit pas, selon moi, d’essayer de décortiquer ce qu’elles peuvent contenir de vrai ou de faux, mais de se laisser imprégner par elles, pour changer quelque chose dans notre vie.




vendredi 25 janvier 2013

Mon blogue publié en livre

Mon blogue publié en livre :

Chers amis, je suis plus silencieux depuis quelques jours et je le serai probablement encore pendant quelques jours. La raison en est que j’ai reçu une très bonne nouvelle il y a de cela deux mois environ. Une maison d’édition située en Allemagne, « Les Éditions Croix du Salut », ayant pris connaissance de mon blogue, m’a offert de le publier en livre. N’est-ce pas incroyable qu’un tel cadeau me soit ainsi tombé du ciel, sans même que j’en fasse la demande? Aujourd’hui, en la fête de la conversion de saint Paul, je mets la touche finale à ce que sera ce livre. Si vous vous le procurez un jour, vous y trouverez l’essentiel de ce qui a été mis sur mon blogue durant les quinze premiers mois de son existence : de juin 2011 à octobre 2012. 

Je suis très fier de cela car je crois que ce livre pourra faire beaucoup de bien. Les gens pourront s’en servir comme d’un livre de chevet puisqu’on peut l’ouvrir à n’importe quelle page pour s’en nourrir. Comportant divers sujets regardant la vie chrétienne, il peut facilement être lu en tout temps et en tout lieu. Je vous invite à remercier Dieu et la Vierge Marie de ce grand cadeau qu’ils m’ont fait, par l’entremise des Éditions Croix du Salut. Je remercie du fond du cœur cette maison d’édition d’avoir eu l’idée et le courage de m’offrir une telle possibilité. Que Notre Seigneur Jésus Christ bénisse chaque personne qui travaille dans cette maison d’édition, pour la plus grande gloire de Dieu.

dimanche 20 janvier 2013

Il y eut des noces à Cana, en Galilée

Il y eut des noces à Cana, en Galilée

Fresque de Giusto di Menabuoi, vers 1376, baptistère de Padoue  

« Il y eut des noces à Cana en Galilée, et la mère de Jésus était là. » (Jn 2, 1) Ainsi commence l’évangile du deuxième dimanche du temps ordinaire que nous vivons. Profitons de cette Parole de Dieu pour approfondir et enraciner notre dévotion mariale.

Des quatre évangélistes, deux seulement ont côtoyé Jésus quotidiennement : Mathieu et Jean. Les deux autres évangélistes, Marc et Luc, ont connu Jésus par personne interposée. Marc a été le disciple de l’apôtre Pierre et Luc le compagnon de voyage de l’apôtre Paul. Or nous connaissons la Vierge Marie grâce à deux évangélistes spécialement : Jean et Luc. Quoique Luc nous parle davantage de Marie, je suis personnellement beaucoup plus intéressé par ce que nous dit saint Jean de la « mère de Jésus ». Pourquoi? La raison en est simple: Jean a parlé, a beaucoup parlé avec Marie; Luc a entendu parler de Marie. Jean a connu Marie dès le début de la vie publique de Jésus. Jean, un des deux premiers disciples appelés par Jésus, était là aux noces, à Cana en Galilée. Jean est le seul apôtre à avoir été au pied de la croix avec Marie et d’autres femmes disciples de Jésus. Jean a été témoin de la force et de la prière de Marie au moment le plus crucial de l’histoire de l’humanité : la mort de Dieu sur la croix en son Fils Jésus. C’est à saint Jean que Jésus a confié sa mère, avant de mourir. Jean a prié avec Marie dans le cénacle après la résurrection de Jésus, dans l’attente de l’Esprit Saint. Et, surtout, Jean a vécu des années (combien d’années, nous l’ignorons) avec Marie dans la même maison: « Puis Jésus dit au disciple: « Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui ». (Jn 19, 27) Quelle chance a eue l’apôtre Jean de côtoyer la mère de Dieu durant des années! Voilà la grâce insigne que peut obtenir celui et celle qui se tient debout sous la croix de Jésus, avec Marie.

On comprend donc que saint Jean ait en quelque sorte « enchâssé » toute la vie publique de Jésus entre deux événements grandioses où Marie était présente: les noces de Cana et la mort de Jésus en croix. Voyons donc ce que saint Jean nous dit de Marie à Cana. La première chose qui frappe le lecteur de ce premier miracle de Jésus, c’est que la présence de Marie semble plus importante à ces noces, que celle de Jésus. Saint Jean a écrit :

Jn 2:1-
Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était.
Jn 2:2-
Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples.

Le pape Jean-Paul II, dans sa merveilleuse lettre encyclique sur la Vierge Marie, intitulée « Rédemptoris Mater », va aussi un peu dans ce sens : « On pourrait déduire du texte que Jésus et ses disciples furent invités avec Marie, en quelque sorte à cause de la présence de cette dernière à la fête: le Fils semble invité à cause de la Mère. » (Rédemptoris Mater, no. 21) Marie, à Cana, nous est présentée comme étant une femme qui sait observer ce qui se passe autour d’elle. Le pape Paul VI dans sa lettre sur « la joie chrétienne », nous dit quelque chose de très important, selon moi, sur Jésus. Il nous dit que le regard de Jésus était très concret, très attentif aux choses qui se passaient autour de Lui: « La profondeur de sa vie intérieure n'a pas émoussé le concret de son regard, ni sa sensibilité. » (Gaudete in Domino, no. 23) S’il y a un doux reproche que je pourrais faire au Jésus de Zeffirelli, dans son film magistral intitulé « Jésus de Nazareth », c’est celui-ci: parfois Jésus, en présence des gens, semblait plutôt en présence de son Père. Son regard était un peu hagard, selon moi, comme perdu dans ses pensées, dans la pensée de son Père. Le regard de Jésus sur les gens et les choses, était très concret; ainsi aussi était le regard de Marie. Je suis certain que toutes les personnes présentes à la noce, n’avaient pas remarqué qu’une situation très embarrassante était sur le point de se produire. Car manquer de vin à une noce  aussi grandiose que celle à laquelle ont participé Marie, Jésus et les apôtres, ce jour-là, aurait été assez dramatique. Marie voit venir la chose, et décide d’intervenir.

Marie fera alors en quelque sorte deux prières: une à Jésus et l’autre aux serviteurs. À Jésus, elle dit simplement, et avec beaucoup de douceur : « Ils n’ont plus de vin ». Cette douceur et cette bonté contrastent avec la réponse de Jésus qui semble très dure et quelque peu « impersonnelle » : « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore arrivée ». Je ne sais pas ce que vous auriez fait en entendant une telle réponse, mais je sais ce que j’aurais fait : je serais allé me « rasseoir », en me disant que j’avais fait mon possible pour résoudre le problème, mais que la réponse de Jésus était on ne peut plus claire : ce n’est pas le temps de montrer au monde qui Il est vraiment. Mais telle n’a pas été la réaction de Marie. Elle ne s’est pas découragée devant un tel refus apparent de s’impliquer de la part de son fils. Elle a continué sa démarche et sa prière et elle s’est adressée aux serviteurs, en leur disant: « Tout ce qu'il vous dira, faites-le ». Comme j’aurais aimé être présent ce jour-là à Cana pour entendre le ton de Marie alors qu’elle adressait cette prière aux serviteurs. Je ne sais vraiment pas comment cette prière est sortie de la bouche de Marie, mais ce que je sais, c’est que Marie a été très convaincante. Il le fallait car les serviteurs ont obéi à deux ordres de Jésus; deux ordres très difficiles à accomplir, selon moi; surtout le deuxième. Jésus commence par leur demander de remplir d’eau six jarres pouvant contenir chacune cent litres. Je ne sais pas où ces serviteurs ont puisé l’eau, mais c’était déjà une tâche énorme. Jésus voulait vraiment s’assurer qu’on ne manque pas de vin à cette fête. L’évangile nous dit que les serviteurs se sont très bien exécutés et qu’ils ont rempli les jarres « jusqu’au bord ». Et alors, arriva le deuxième ordre : « Puisez maintenant et portez-en au maître du repas ». Cet ordre était beaucoup plus risqué et dangereux, selon moi. L’ordre a été donné au pluriel. Les serviteurs devaient tous, semble-t-il, puiser de l’eau et en apporter au maître du repas. Je les imagine, en procession, chacun avec une coupe à la main, très certainement une coupe non transparente, et se dirigeant vers la « table d’honneur ». Si cette eau était demeurée de l’eau, je crains fort que le maître du repas n’aurait pas trouvé la chose très drôle et aurait probablement congédié sur le champ les dits serviteurs. Mais, j’imagine, à la dernière minute, l’eau fut changée en vin, et un vin délicieux, d’après ce qu’on en dit. Et ce fut la joie, au lieu de la tristesse.

On ne peut qu’admirer le cran, la détermination, la force et le courage de la Mère de Dieu, déjà, au début de la vie publique de Jésus. En cette année de la foi, demandons à Dieu, non pas n’importe quelle foi; demandons la foi de Marie. L’épisode de Cana nous montre que Marie est capable de déposer sa foi dans le cœur des gens, que sa foi est en quelque sorte « contagieuse ». Marie a déposé sa foi et sa détermination dans le cœur de serviteurs qui n'avaient probablement jamais vu cette femme intrépide et convaincante auparavant. Notre Mère du ciel n’en fera-t-elle pas tout autant, et même plus, pour nous qui l’aimons comme notre Mère?

Cet épisode vécu à Cana en Galilée, nous invite à changer l’image que nous nous faisons parfois de la Vierge Marie. Si vous êtes comme moi, vous vous êtes sûrement déjà représenté la Vierge Marie comme étant une femme tranquille, tout adonnée à la prière et à la contemplation. J’imagine que la personnalité de Marie correspondait un peu à cela. Mais Marie n’était pas que cela. Elle était très active, très empressée à rendre service. Le deuxième mystère du rosaire nous invite à contempler Marie qui s’en va « en hâte » aider sa cousine Élisabeth qui est enceinte. Pour la Vierge Marie, quand il s’agit d’aider, il n’y a pas de temps à perdre. À Cana en Galilée, Marie fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la joie des nouveaux époux ne soit pas assombrie par le manque de vin.  Ce n’est pas une réponse énigmatique et apparemment dure de son Fils, qui la découragera. Elle réussira même à convaincre des serviteurs qui ne connaissaient sûrement pas intimement son Fils, de faire tout ce qu’Il leur dira. Sur la route menant à la maison d’Élisabeth, et à Cana de Galilée, la Vierge Marie nous est présentée comme étant une femme d’action, une femme décidée et volontaire, qui ne compte pas les efforts et ne se laisse pas intimider par les obstacles. Voilà le genre de femme qu’est Marie de Nazareth. C’est ainsi que je me plais désormais à la représenter et à l’imaginer. Et que dire de la force d’âme et de la force psychologique de la Mère de Dieu qui se tient debout au pied de la croix et qui regarde son Fils souffrir, tout en recevant sûrement, Elle aussi, sa part d’injures et de moquerie. Marie fut peut-être tranquille à ses heures; mais Elle est aussi et surtout la « femme forte de l’Évangile ». 

Le premier miracle de Jésus est quand même assez étonnant. Il ne s’agit pas ici de guérir quelqu’un d’une maladie grave, ou de délivrer du Mauvais un « possédé ». Comparativement aux autres miracles que fera Jésus, le caractère urgent ou nécessaire du miracle, n’était pas absolument évident. Mais, comme on le verra dans un instant grâce à un texte du pape Jean-Paul II, Marie nous est présentée à Cana en Galilée, comme notre Mère qui vient au secours de tous les besoins de ses enfants. 

Le pape Jean-Paul II, dans son encyclique sur la Vierge Marie, nous dit qu’à Cana, Marie a découvert qu’elle serait la mère des êtres humains et aussi qu’elle aurait un rôle de médiatrice entre Dieu et les hommes. Voici quelques extraits de cette encyclique:  

« Dans le texte johannique, au contraire, par la description de l'événement de Cana, se dessine ce qui se manifeste concrètement comme la maternité nouvelle selon l'esprit et non selon la chair, c'est-à-dire la sollicitude de Marie pour les hommes, le fait qu'elle va au-devant de toute la gamme de leurs besoins et de leurs nécessités.

A Cana de Galilée, seul un aspect concret de la pauvreté humaine est montré, apparemment minime et de peu d'importance (« Ils n'ont pas de vin ») . Mais cela a une valeur symbolique: aller au-devant des besoins de l'homme veut dire, en même temps, les introduire dans le rayonnement de la mission messianique et de la puissance salvifique du Christ. Il y a donc une médiation: Marie se situe entre son Fils et les hommes dans la réalité de leurs privations, de leur pauvreté et de leurs souffrances. Elle se place «au milieu», c'est-à-dire qu'elle agit en médiatrice non pas de l'extérieur, mais à sa place de mère, consciente, comme telle, de pouvoir montrer au Fils les besoins des hommes -ou plutôt d'en «avoir le droit». Sa médiation a donc un caractère d'intercession: Marie «intercède» pour les hommes. Non seulement cela: en tant que Mère, elle désire aussi que se manifeste la puissance messianique de son Fils,c'est-à-dire sa puissance salvifique destinée à secourir le malheur des hommes, à libérer l'homme du mal qui pèse sur sa vie sous différentes formes et dans des mesures diverses. C'est cela précisément qu'avait prédit le prophète Isaïe au sujet du Messie dans le texte célèbre auquel Jésus s'est référé devant ses concitoyens de Nazareth: «Pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, ... annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue ...» (cf. Lc 4, 18) »  (Redemptoris Mater, no. 21)

Pour lire l'encyclique de Jean-Paul II sur la Vierge Marie, cliquez sur le lien suivant: Redemptoris Mater - Jean-Paul II - Lettre encyclique, 25 mars 1987


samedi 12 janvier 2013

Nos jeunes sont vraiment les saints de l'an 2000

Nos jeunes sont vraiment les saints de l’an 2000

Chers amis, vous avez sûrement entendu dire vous aussi, par des personnes que l’on considère comme des prophètes pour notre temps, que « les jeunes sont les saints de l’an 2000 ». Pour ma part, j’ai entendu assez souvent cette phrase et, quoique l’ayant toujours trouvée très belle, je n’ai jamais eu vraiment d’indice de sa véracité. Eh bien, depuis quelque temps, la vérité de cette phrase me saute aux yeux. Oui, j’en suis totalement convaincu : les jeunes que le Seigneur attirent à Lui en ce moment autour de nous, ici même au Québec, mais aussi ailleurs, sont les saints de notre temps, les saints pour notre temps.  

Hier soir, à Montréal, notre archevêque Mgr Christian Lépine, recevaient à souper les prêtres, agents et agentes de pastorale, collaborateurs et collaboratrices dans la mission ici au diocèse de Montréal. C’était notre façon de fêter Noël,  notre « party des fêtes ». À cette occasion, notre archevêque nous a fait part de ses vœux pour la nouvelle année qui commence. Je ne puis vous répéter tout ce qu’il a dit, mais je vais vous partager une de ses pensées. Mgr Lépine nous a dit qu’il était très heureux de vivre à notre époque. Et la raison qu’il donnait pour expliquer un tel bonheur, est la suivante : « Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix de devenir des saints. » Cette phrase est magnifique et on ne peut plus vraie. Tout chrétien catholique qui vit à Montréal aujourd’hui, et où que ce soit au Québec ou ailleurs, voyant notre monde et la façon dont il pense et agi, ne peut que se rendre à l’évidence : devant tant d’erreurs, de scandales, de débauche et d’escroqueries, seuls les saints pourront faire quelque chose de suffisamment grand et efficace pour redonner au monde sa beauté.

Aujourd’hui, en ce 12 janvier 2013, l’Église célèbre la mémoire de sainte Marguerite Bourgeoys. Cette sainte m’est particulièrement chère. Je suis tellement heureux de savoir que cette sainte a foulé le sol que je foule tous les jours, ici à la Pointe-aux-Trembles, à Montréal. Le 31 octobre1982, j’ai eu l’insigne grâce d’être le diacre d’office à la canonisation de sainte Marguerite Bourgeoys. J’étais aux côtés du pape Jean-Paul II durant toute la célébration de la messe; j’ai chanté l’évangile en latin en la grande basilique Saint-Pierre de Rome et j’ai tenu le calice à la droite du pape au moment du « Par Lui, avec Lui et en Lui », à la fin de la prière eucharistique. Quand je célèbre la mémoire d’un de mes plus grands amis parmi les saints, c’est toujours ce saint ou cette sainte qui me fait un cadeau. Par exemple, en 2011, alors que j’avais commencé depuis quelques mois à vous écrire sur ce blogue, je me suis fait pirater mon adresse internet et je n’ai pu avoir accès à mon blogue durant environ quinze jours. J’étais vraiment désolé de cela car je craignais ne plus pouvoir vous rejoindre par mes écrits. Or, j’ai retrouvé l’usage de mon blogue, sans avoir fait aucune démarche dans ce but, le 31 octobre 2011, jour de l'année où nous rappelons la canonisation de Marguerite Bourgeoys. Pour lire ce que j'ai écrit le jour où j'ai recouvré mon blogue, veuillez cliquer sur les mots suivants: Blogue récupéré

Ce matin, en me réveillant, je me suis demandé quel cadeau me réservait Marguerite Bourgeoys, en ce jour de sa fête. Je n’ai pas tardé à avoir une réponse. Dans mon courrier électronique, mon ami Michel Fauteux m’envoyait ce matin une vidéo réalisée par Michaël Poirier Martin, un jeune qui fait partie de sa Fraternité Béthanie. Pour savoir en quoi consistent les Fraternités Béthanie, voir mon blogue, en date du 18 novembre 2012. 


La vidéo réalisée par Michaël est tout simplement magnifique. Michaël est un jeune au début de la vingtaine. Il a réalisé une vidéo sur un sujet qui touche beaucoup de personnes âgées. Partant de l’histoire touchante de sainte Monique qui a tant pleuré et prié pour la conversion de son fils Augustin, Michaël est allé interviewer une dame âgée de 78 ans, madame Bernadette Laganière, qui nous partage sa foi et sa préoccupation concernant le salut de ses enfants qui ont quelque peu déserté la foi de leurs ancêtres. La souffrance de la dame âgée est palpable; mais sa grande espérance aussi. Lorsque vous regarderez cette vidéo, vous comprendrez, je pense, le titre que j’ai donné au présent blogue. Pour voir la vidéo réalisée par Michaël, veuillez cliquer sur le lien suivant: Sainte Monique, un modèle pour aujourd'hui - ECDQ.tv

...




vendredi 11 janvier 2013

La foi selon Charles de Foucauld

La foi selon Charles de Foucauld

Je ne sais pas si vous connaissez Charles de Foucauld. Cet homme extraordinaire a été béatifié par l’Église, le 13 novembre 2005. Charles naît en 1858 à Strasbourg, en France. Adolescent, il s’éloigne de la foi. À 23 ans, il fait un voyage au Maroc et au contact des musulmans, la question de Dieu refait surface et il adresse à Dieu cette prière : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse. » Notre Dieu Père sera toujours très sensible à ce genre de prière et de retour en France, Charles retrouve la foi en octobre 1886; il a 28 ans. Étant un homme entier qui ne connaît pas les demi-mesures, Charles une fois converti dira : « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui. »

Voici ce que l’on dit de lui, sur un site du Vatican :

« Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation: suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des Clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, "les plus délaissés, les plus abandonnés". Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, "le frère universel". Il voulait "crier l'Évangile par toute sa vie " dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. "Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: « Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître? ».
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres: après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette "vie de Nazareth" pouvait être vécue partout et par tous. Aujourd'hui, la "famille spirituelle de Charles de Foucauld" comprend plusieurs associations de fidèles, des communautés religieuses et des instituts séculiers de laïcs ou de prêtres. »

Ce qui m’impressionne le plus, dans la vie de cet homme, c’est que cet extraordinaire amoureux de Jésus, ce grand passionné de l’Évangile, qui désirait tant partager sa vocation avec d’autres et fonder une Congrégation religieuse, n’a jamais pu conserver un seul disciple de son vivant. Quel mystère !!! De tous les saints que je connaisse, c’est le saint dont la vie illustre le mieux à mes yeux la vérité de cette phrase de Jésus : « Si le grain de blé tombé en terre, ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » (Jn 12, 24) De fait, après la mort de Charles de Foucauld, les Congrégations et instituts inspirés de sa vie et de sa spiritualité, se sont mis à naître et à foisonner. Au Québec, en 1980, une Congrégation religieuse, Les Petits Frères de la Croix, a vu le jour en 1980 et subsiste depuis lors. Une de mes paroissiennes est allée dernièrement vivre quelques jours dans leur monastère et m’a remis à son retour le « bulletin annuel » de cette communauté. Dans ce bulletin, j’ai pu trouver une de plus belles descriptions de la foi que j’aie lues durant ma vie. Il est certainement providentiel que ce texte me parvienne en pleine année de la foi. Les années de grâce que nos chers papes inaugurent et nous font vivre, ne sont pas là pour rien. Ce sont de réels temps de grâce dont il nous faut profiter au maximum. Voici le texte de Charles de Foucauld :

« La vertu que Notre Seigneur récompense, la vertu qu'il loue, c'est presque toujours la foi … Quelquefois, il loue l'amour, comme dans Marie Madeleine (Lc 7,47); quelquefois l'humilité, mais ces exemples sont rares ; c'est presque toujours la foi qui reçoit de lui récompense et louanges ... Pourquoi?... Sans doute parce que la foi est la vertu, sinon la plus haute (la charité passe avant), du moins la plus importante, car elle est le fondement de toutes les autres, y compris la charité, et aussi parce qu'elle est la plus rare...
Avoir vraiment la foi, la foi qui inspire toutes les actions, cette foi au surnaturel qui fait qu’on ne voit que Lui (Dieu) partout, qui dépouille le monde de son masque et montre Dieu en toutes choses ; qui fait disparaître toute impossibilité ; qui fait que ces mots d'inquiétude, de péril, de crainte, n'ont plus de sens ; qui fait marcher dans la vie avec un calme, une paix, une joie profonde, comme un enfant à la main de sa mère ; qui établit l'âme dans un détachement si absolu de toutes les choses sensibles dont elle voit clairement le néant et la puérilité ; qui donne une telle confiance dans la prière , la confiance de l'enfant demandant une chose juste à son père ; cette foi qui nous montre que, « hors faire ce qui est agréable à Dieu, tout est mensonge » ; cette foi qui fait voir tout sous un autre jour -- les hommes comme des images de Dieu -- mon Dieu, donnez-la moi ! Mon Dieu, je crois, mais augmentez ma foi ! Mon Dieu faites que je croie et que j'aime, je vous le demande au nom de Notre Seigneur Jésus Christ.  Amen.   


Demandons au bienheureux Charles de Foucauld d’intercéder puissamment auprès de Dieu afin que notre foi grandisse durant cette année de la foi. Presque tous les saints ont dit qu’ils feraient plus de bien au ciel, qu’ils en ont fait sur la terre. Certains saints, comme le Frère André Bessette, dont je vous ai parlé dernièrement sur mon blogue, ont fait tellement de bien lors de leur passage sur cette terre, un bien si visible et évident, que nous sommes obligés de les croire sur parole. On ne voit pas clairement et de façon évidente que de fait ils font plus de bien depuis qu’ils sont au ciel. Pour Charles de Foucauld, c’est tout le contraire. De son vivant, il a mené la vie que Jésus a vécue à Nazareth, une vie cachée aux yeux des hommes, mais non aux yeux de Dieu. Mais depuis que Charles de Foucauld est mort, depuis qu’il est au ciel, son rayonnement spirituel crève les yeux. Nous n’avons pas besoin de croire que ce bienheureux est plus puissant depuis qu’il est au ciel, nous n’avons qu’à regarder pour voir et nous rendre à l’évidence.





mercredi 9 janvier 2013

Actes de foi de Thérèse de l'Enfant-Jésus

Actes de foi de Thérèse de l’Enfant-Jésus


Année de la foi: octobre 2012 à octobre 2013

En cette année de la foi, alors que plusieurs de nos contemporains refusent de croire en Dieu et en Jésus son Fils, et alors que nous sommes souvent ridiculisés à cause de notre foi ou insultés à cause de notre croyance en Dieu et en l’Église, voici les deux phrases de Thérèse de l’Enfant-Jésus que je désire méditer et conserver dans mon cœur. Ces deux phrases sont reproduites en rouge ci-dessous. Ce qui suit, a été trouvé sur l’internet.

« Le choc de l’épreuve de la foi sera brutal durant les dix-huit derniers mois de la vie de la jeune Thérèse. Assaillie de doutes affreux, plongée dans une nuit profonde, elle est consciente que le temps lui est compté. Un sentiment d’abandon l’envahit; il lui semble glisser vers le néant.

Toutefois, elle mène avec courage un combat contre les adversaires, elle apprend à « aimer jusqu’au bout » comme Jésus a Gethsémani et sur la croix. En juillet 1897, l’année de sa mort, elle a la force de faire un héroïque acte de foi: « Mon Dieu, avec le secours de votre grâce je suis prête à verser tout mon sang pour affirmer ma foi » (Prière 19, p. 974). » 
  

ACTE DE FOI

-DOCUMENT: Autographe.
-DATE: juin-juillet (?) 1897.
-PUBLICATION: Le Triomphe de l'Humilité, p. 114.

Date proposée d'après l'écriture et le contenu. L'original de cette prière, écrit au crayon, se trouve sur un fragment de marge d'une lettre (2 x 9 cm environ), déchiré irrégulièrement.
Depuis Pâques 1896, la foi de Thérèse en une vie éternelle est mise à rude épreuve. Pendant la retraite d'octobre 1896, elle s'en ouvre au P. Godefroid Madelaine, qui lui conseille d'écrire le Credo et de le porter sur son coeur. Elle transcrit alors le Symbole des Apôtres avec son sang et le fixe à la fin de son évangile.

En 1897, les ténèbres se font plus épaisses. Le 9 juin, elle écrit: « Je crois avoir fait plus d'actes de foi depuis un an que pendant toute ma vie. A chaque nouvelle occasion de combat (...) je cours vers mon Jésus, je Lui dis être prête à verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour confesser qu'il y a un Ciel » (MSC 7r . Cf. aussi CJ 7.8.4) et DE, p. 526. Cf. Prières, p. 142

Mère Agnès a révélé à soeur Louise de Jésus (carmélite de Lisieux de 1919 à 1982) que Thérèse se sentait parfois assaillie avec une telle violence par un esprit de blasphème qu'elle se mordait fortement les lèvres pour ne pas proférer les paroles impies qui lui venaient comme malgré elle (tradition orale, DCL).

En cliquant sur le lien suivant, écrit en mauve, vous pourrez voir la prière 19 écrite de la main même de Thérèse:  Pri 19 - Archives du Carmel de Lisieux.


P.S. Comme vous le savez si vous fréquentez assidûment ce blogue, Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face, est ma sainte préférée.

mardi 8 janvier 2013

L'Hymne à la joie

L’Hymne à la joie

Chers lecteurs et lectrices, si vous fréquentez ce blogue depuis ses débuts, vous savez pourquoi le thème de la joie m’est si cher. Pour les personnes que cela intéresse, vous pouvez lire à ce sujet les deux textes suivants parus sur mon blogue : Le désir le plus profond  et  La joie chrétienne . Pour y accéder, vous n’avez qu’à cliquer sur les mots écrits en bleu dans la phrase précédente.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’une de mes pièces musicales préférées est L’Hymne à la joie, composée par Ludwig van Beethoven alors qu’il était sourd. Cet hymne à la joie est la finale du quatrième et dernier mouvement de la 9ème symphonie de Beethoven. Cette pièce musicale est une preuve en elle-même de la cohabitation possible de la souffrance et de la joie.

L’Ode à la joie est un poème écrit par Friedrich von Schiller, en 1785. En 1803, Schiller remanie le texte et c’est à partir de cette dernière version que Beethoven compose sa pièce musicale, tout en changeant quelques paroles du texte de Schiller. Beethoven a toujours voulu écrire une pièce musicale pour cette ode à la joie. C’est l’idéal de fraternité universelle si chère à Beethoven qui est à la source de ce désir de mettre en musique le poème de Schiller. Car ce que chante avant tout Schiller dans son ode à la joie, c’est le désir d’un monde où tous seraient frères. Il n’est pas surprenant que l’Union européenne ait fait de l’Hymne à la joie, son hymne officiel.

Beethoven a toujours été croyant en Dieu. C’est une erreur d’avoir dit de lui qu’il était franc-maçon. Dans la dernière partie de sa vie, Beethoven était de plus en plus attiré par la spiritualité, comme en témoignent les nombreuses citations à caractère religieux qu'il recopia dans ses cahiers à partir de 1817 :

« Je veux donc m'abandonner patiemment à toutes les vicissitudes et placer mon entière confiance uniquement en ton immuable bonté, ô Dieu ! Tienne, immuablement tienne doit se réjouir d'être mon âme. Sois mon rocher, ô Dieu, sois ma lumière, sois éternellement mon assurance ! »    (Christian Sturm, recopié par Beethoven, 1818) 

Vous savez peut-être ce qu’est un « flashmob ». Le mot anglais « mob », signifie « foule ». Le mot « flash » signifie « éclair ». Un « flashmob » est un mouvement de foule qui semble surgir de nulle part, comme un éclair, mais qui de fait est très bien organisé dans le but de toucher les gens et leur faire vivre une expérience inoubliable. Voici un « flashmob » réalisé en Espagne sur la musique de l’Hymne à la joie. Quelle belle façon de faire apprécier la musique classique aux gens de tous âges, et spécialement aux enfants !!!

Som Sabadell flashmob - YouTube

www.youtube.com/watch?v=GBaHPND2QJgPartager
On the 130th anniversary of the founding of Banco Sabadell we wanted to pay homage to our city by means of ...

Et voici, pour la joie que procurent les yeux et l'ouïe: 

https://player.vimeo.com/video/58611141?autoplay=1


L’Hymne à la joie :

         Paroles en Allemand
          Traduction française
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Wem der grosse Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer’s nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
Froh,
wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt’gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuss der ganzen Welt!
Brüder, über’m Sternenzelt
Muss ein lieber Vater wohnen.
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such’ ihn über’m Sternenzelt!
Über Sternen muss er wohnen 

Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,
Fille de l’Elysée,
Nous entrons l’âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Ton magique attrait resserre
Ce que la mode en vain détruit;
Tous les hommes deviennent frères
Où ton aile nous conduit.
Si le sort comblant ton âme,
D’un ami t’a fait l’ami,
Si tu as conquis l’amour d’une noble     femme,
Mêle ton exultation à la nôtre!  même si
tu n’aimas qu’une heure
Qu’un seul être sous les cieux!
Mais vous que nul amour n’effleure,
En pleurant, quittez ce chœur!
Tous les êtres boivent la joie,
En pressant le sein de la nature
Tous, bons et méchants,
Suivent les roses sur ses traces,
Elle nous donne baisers et 
vendanges,
Et nous offre l’ami à l’épreuve de la   
mort,
L’ivresse s’empare du vermisseau,
Et le chérubin apparaît devant Dieu.
Heureux, tels les soleils qui volent
Dans le plan resplendissant des 
cieux,
Parcourez, frères, votre course,
Joyeux comme un héros volant à la 
victoire!
Qu’ils s’enlacent tous les êtres!
Ce baiser au monde entier!
Frères, au-dessus de la tente céleste
Doit régner un tendre père.
Vous prosternez-vous millions 
d’êtres?
Pressens-tu ce créateur, Monde? 
Cherche-le au-dessus de la tente 
céleste,
Au-delà des étoiles il demeure 
nécessairement.