mardi 20 novembre 2012

Marie au soir du Jeudi Saint

Marie au soir du Jeudi Saint

 

Bonjour à vous !


Voici une vidéo qu'un de mes bons amis de Québec nommé Jean Lortie, a réalisée en 1987. Cela ne nous rajeunit pas. Je viens tout juste d’apprendre que cette vidéo a été mise sur le web. Quelle bonne idée, car certains moments de cette vidéo sont tout simplement magnifiques. Jean Lortie travaille depuis plusieurs années aux Services Diocésains de la ville de Québec en tant que directeur d’ECDQtv (ECDQ: abréviation de: Église Catholique de Québec). 

  
L'actrice qui joue le rôle de Marie est jeune pour représenter la Vierge Marie âgée de 48 ans environ. Mais je n’ai pas trop de difficulté avec cela car la Vierge Marie a toujours été jeune à mes yeux.  


Celui qui a composé le texte de ce magnifique monologue est l'abbé Denis Veilleux de Québec. Denis Veilleux est le fondateur de la station radiophonique « Radio Galilée » à Québec. Cette station est en quelque sorte le pendant de la station radiophonique « Radio Ville-Marie », à Montréal.


Pour voir la vidéo, veuillez cliquer sur le lien suivant:

https://www.youtube.com/watch?v=XMs3MA-jtTA&feature=player_embedded

 

Marie au soir du Jeudi Saint
Monologue illustrant l'état d'âme de Marie le soir du Jeudi saint. Production: l'Institut Apostolique Renaissance en 1987 Comédienne: Manon Perreault Réalisation: Jean Lortie Texte: Abbé Denis Veilleux
Ajoutée le 2012-11-14

 



 

 

 

dimanche 18 novembre 2012

Les Fraternités Béthanie

Les Fraternités Béthanie

Chers amis,
Nous approchons à grands pas de la clôture de l’année liturgique 2012. C’est la Solennité du Christ Roi de l’univers qui met un terme à l’année liturgique. Cette solennité est vraiment grandiose. Son nom même m’impressionne : Jésus Roi de l’univers; pas seulement Roi de la planète terre, mais Roi de l’univers entier. Si un jour nous apprenions que d’autres êtres intelligents vivent en d’autres galaxies, nous aurions l’extraordinaire mission de leur annoncer l’heureuse nouvelle, la Bonne Nouvelle de ce Dieu qui s’est fait homme et qui est mort et ressuscité pour tous. Mais commençons par faire régner Jésus sur notre belle petite planète bleue. C’est le pape Pie XI qui a institué cette fête en 1925, dans le but que Jésus règne dans toutes les sphères de la société. Je vais aujourd’hui vous indiquer une voie assez extraordinaire pour atteindre ce but.
Dans les années 70, trois jeunes hommes se rencontraient de façon providentielle dans la ville de Québec, au Canada. Voici leurs noms : Michel Fauteux, Michel Fontaine et Guy Simard. Ils ont fait connaissance sur les bancs de l’Université Laval à Québec, à la faculté de philosophie. Deux d’entre eux, les deux Michel, étaient déjà fixés dans leur vocation. Michel Fauteux était déjà marié à France et Michel Fontaine à Louise. Guy pour sa part était célibataire mais allait bientôt découvrir sa vocation dans la vie. Au moment où Guy (vous avez sûrement deviné que ce Guy, c’est moi), a fait la connaissance des deux Michel, ces derniers étaient déjà amis. Notre amitié commune était surtout fondée sur notre foi. Nous aimions la philosophie, mais nous aimions encore bien plus Jésus Christ. Nous cherchions des moyens de devenir de meilleurs chrétiens, de meilleurs disciples de Jésus. C’est à cette époque que nous avons commencé à lire le journal français intitulé : L’Homme Nouveau. Le directeur de ce journal se nommait Marcel Clément. Un jour, cet homme a eu une idée de génie, selon moi tout au moins. Il a fait la suggestion suivante dans son journal : « pour « refaire le tissu social chrétien », je suggère que se forment un peu partout des petites Béthanies ». L’expression « refaire le tissu social chrétien » est très intéressante et appropriée. La vie chrétienne est essentiellement une affaire publique; c’est tout sauf une affaire privée. L’institution de la solennité du Christ Roi de l’univers avait précisément ce but : affirmer haut et fort que Jésus doit régner en particulier dans la cité. Pour cela, il faut « refaire un tissu social chrétien ». Et pour refaire un tissu social chrétien, il faut commencer petit; tout comme pour convertir le monde, il faut commencer par se convertir soi-même. Marcel Clément prônait alors la création de petits groupes (cinq personnes environ, selon moi) qui se rencontreraient régulièrement sous le nom de Béthanie.
Le nom de Béthanie donné à ces groupes, est vraiment bien choisi car il met l’accent sur la fraternité, sur la vie communautaire, sur l’amitié chrétienne. Si la dimension sociale est si importante pour la vie chrétienne, il faut bien commencer en quelque part. Commençons donc par créer des groupes de personnes qui se plaisent à être chrétiens ensemble. Béthanie était l’endroit privilégié où Jésus allait pour refaire ses forces. C’est à Béthanie, dans la maison de Lazare, Marthe et Marie que Jésus se plaisait à aller pour se reposer et se ressourcer. Comme Jésus aimait cette famille, ces trois personnes! Ces quatre personnes réunies avec Jésus parmi elles, sont le modèle de toute Béthanie : des gens réunis autour de Jésus et à cause de Jésus. Mais des gens « réunis »; pas isolés. Car le grand drame de nos sociétés post industrialisées, c’est l’isolement humain. Et le principal obstacle à la propagation de la foi catholique, est l’isolement des baptisés.  
Ce message d’espérance proposé par monsieur Marcel Clément, n’est pas tombé dans des oreilles de sourds. Les trois comparses de la faculté de philosophie de Québec ont décidé de former une Béthanie. Nous nous sommes alors donné une spiritualité particulière et certaines règles. Nous voulions une spiritualité mariale, c'est-à-dire avoir la Vierge Marie comme modèle de vie chrétienne, une spiritualité fondée sur le Magistère vivant de l’Église, ce qui implique un grand amour du pape et de sa pensée, et une spiritualité eucharistique et sacramentelle. Ceci donna lieu à certaines règles. Le groupe Béthanie se réunirait une fois par semaine. Nous commencerions, si possible, par participer à l’eucharistie dans une église de la ville. Ensuite, nous irions prendre un repas chez un de nous trois, pour fraterniser un peu. Le repas serait suivi de la prière du chapelet et de l’étude d’un texte de la tradition catholique ou du Magistère de l’Église. Nous avions coutume de terminer la rencontre par un partage sur la façon dont nous avions vécu la règle de vie que nous nous étions fixée. Cette règle consistait essentiellement en ceci : prier le chapelet chaque jour, faire un examen de conscience quotidiennement, autant que possible le soir, et recevoir le sacrement de la réconciliation une fois par mois. À la fin de la réunion, nous essayions aussi de trouver un petit apostolat que nous pourrions faire durant la semaine. Par exemple, il nous arrivait de distribuer aux portes des églises, le dernier message du pape.
Peu de temps après la formation de la première Béthanie, un quatrième membre s’est joint au groupe : Jean Lortie. Grâce à Béthanie, Guy a découvert sa vocation à la vie religieuse et sacerdotale. Béthanie a fait des petits. D’autres Béthanies ont vu le jour au fil des ans et ont produit de merveilleux fruits pour le Royaume de Dieu. Plusieurs vocations sacerdotales et religieuses sont sorties de ces Béthanies. Plusieurs sont devenus Oblats de la Vierge Marie. Et tous ont grandi dans leur vie chrétienne. Michel Fauteux a fondé à lui seul quelques Béthanies. À deux reprises il a fondé des Béthanies constituées de deux membres seulement: lui et quelqu'un d'autre. Cela prouve qu'il ne faut pas attendre d'être un petit groupe pour fonder une Béthanie. Jésus n'a-t-il pas dit: " Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux " (Mt 18, 20) ?  (Voir à ce sujet, ci-dessous, la réponse que Michel a faite à une des lectrices de mon blogue).
Ce que je viens de raconter peut sembler relever de l’histoire et du passé. Or tel n’est pas le cas. De fait, si j’écris sur ce sujet aujourd’hui, c’est que Béthanie s’est mise à revivre depuis quelques semaines. Grâce à certaines circonstances particulières et providentielles, mon bon ami Michel Fauteux, un des membres fondateurs des Béthanies au Québec, vient tout juste de fonder une nouvelle Béthanie constituée de jeunes adultes. Et tout dernièrement Mme Ginette Lehoux a fondé une Béthanie avec des personnes d’âge mûr, aidée en cela par Michel. C’est une première dans les annales des Béthanies québécoises. Auparavant, seuls des jeunes avaient fait partie des Béthanies. Michel en a profité pour mettre sur papier les statuts de Béthanie. Béthanie devient en quelque sorte à partir de maintenant, quelque chose d’officiel. Vous pourrez prendre connaissance des statuts de Béthanie dans un instant, grâce aux liens que je mettrai au bas de cet article.
Je désire terminer ces considérations en laissant la place à Michel Fauteux qui m’a écrit ceci hier :
"Béthanie, j'en suis témoin, fait un très grand bien à tous ses membres, réguliers et associés. La Béthanie Notre-Dame des écoles compte maintenant 10 membres (dont 4 associés). Béthanie me fait beaucoup de bien personnellement, je me sens renouvelé sur le plan spirituel; je vois que les jeunes profitent aussi énormément de tout ce que Béthanie offre. Leur vie spirituelle et leur vie morale en bénéficient. Il y a aussi beaucoup de joie, d'amitié et de fraternité dans notre groupe.

Je trouve aussi merveilleux que nous ayons maintenant une Béthanie à Ste-Marie de Beauce, qui regroupe pour le moment quatre dames. Je suis témoin là aussi que Béthanie produit beaucoup de fruits. Cela me manifeste que Béthanie est une fraternité qui convient aussi très bien à des personnes moins jeunes. Évidemment, la couleur de la Béthanie Ste-Marie-de-Béthanie  est différente de celle de la Béthanie N-D des Écoles, mais on y voit la même fraternité, la même piété, le même amour du Seigneur et de la Vierge, la même joie."
Jean Lortie qui s’est joint aux trois membres fondateurs de Béthanie et qui a donc fait partie de la première Béthanie au Québec, vient de créer un site internet pour faire connaître ce qu’il convient maintenant d’appeler : les Fraternités Béthanie. Jean travaille aux Services Diocésains du diocèse de Québec et il réalise de nombreux films et vidéos pour ECDQtv dont il est d’ailleurs le directeur. Si vous allez sur Google, vous trouverez divers liens sur les Fraternités Béthanie, dont les deux mentionnés ci-dessous. Vous n’aurez qu’à cliquer sur les liens pour y avoir accès.

J’encourage quiconque parmi vous qui, ayant lu le présent texte, se sent interpellé à fonder une Béthanie avec des amis, de le faire dans la joie et de sauter dans l’aventure. Vous verrez les fruits de vie que cela produira en vous et en ceux qui vous sont chers. Vous trouverez tout ce qu'il faut pour cela, en cliquant sur les sites suivants:
 

jeudi 15 novembre 2012

Les Yeux

Les Yeux

 

Chers amis,

 

Dernièrement, j’ai abordé de diverses manières le thème des yeux. J’espère ne pas vous faire faire d’indigestion. Je me permets une nouvelle et dernière variation sur ce thème. C’est un thème important car tout passe par nos yeux; toutes nos émotions se reflètent dans nos yeux : l’amour, la colère, la tristesse, la joie, l’envie, l’étonnement, la peur, etc.

 

Dans mon testament spirituel intitulé « Les Yeux de l’Amour », j’ai dit que j’avais fait l’expérience du regard d’amour de Jésus posé sur moi. Certains semblent avoir pensé que j’ai eu une quelconque vision, ne serait-ce qu’intérieure. Pas du tout. J’ai simplement compris un jour et fait l’expérience que Dieu m’aime. C’est cette expérience somme toute très commune chez les chrétiens, que je décris dans mon testament spirituel. Selon moi, toute personne qui fait un jour l’expérience de l’amour de Dieu pour elle, fait l’expérience des Yeux de l’Amour. Car si un jour nous sentons et croyons que Dieu nous aime, c’est uniquement parce que Dieu nous a regardés avec amour. Saint Jean nous parle clairement de cet « amour premier de Dieu ». Le disciple bien aimé va même jusqu’à dire que si nous sommes capables d’amour, c’est parce que Dieu nous a aimés en premier (1 Jn 4, 19).

 

Dans mon testament spirituel, j’ai clairement affirmé que le passage des évangiles qui me touche le plus, est le regard que Jésus a posé sur Pierre immédiatement après son reniement. J’ai dit que ce regard avait valeur d’éternité. Je veux dire par là, entre autres choses, que ce regard, nous l’expérimenterons pour l’éternité une fois rendus au ciel. J’ai lu ces derniers jours le magnifique livre de Didier Decoin intitulé : Jésus le Dieu qui riait, une histoire joyeuse du Christ. Je recommande à tous la lecture de ce livre. L’imagination débordante de l’auteur et ses descriptions pleines de finesse et d’humour, font de ce livre un réel petit bijou. Vers la fin du livre, Decoin décrit la scène des pèlerins d’Emmaüs. Les deux voyageurs invitent l’étranger qui a fait route avec eux à demeurer avec eux et à entrer dans une auberge. Alors que le repas leur est servi, le voyageur prend le pain, le bénit et soudain les yeux des disciples reconnaissent leur Maître. La façon dont Didier Decoin décrit ce qui s’est passé ce jour-là,  a aussi valeur d’éternité. Voici cet extrait :

 

« Autour d’eux, le brouhaha continue. Les convives parlent haut, plaisantent et rient. Mais Cléophas et son ami ne les entendent pas. Ils ne les voient même pas. Leur regard est concentré sur la seule vision qui justifie qu’on ait des yeux pour voir : le Vivant, tout près d’eux, qui leur sourit.

   Ils voudraient que cela ne s’arrête jamais. Ne jamais ciller ne fût-ce qu’une fraction de seconde, ne jamais tourner la tête, ne jamais bouger, ne jamais quitter cette table ni cet instant, ne jamais sortir de cette auberge ni ne jamais dormir – oh! surtout  ne jamais dormir, ne pas fermer les yeux.

   Ils savent maintenant que l’éternité n’est pas seulement un désir de l’homme mais la vraie dimension pour laquelle il est créé.

   Et tout aussi soudainement qu’ils ont vu, ils ne voient plus. »

 

(Didier Decoin, Jésus le Dieu qui riait, une histoire joyeuse du Christ, Stock, 1999, pp. 299-300)

 

En terminant, je désire vous partager un poème que ma mère m’a appris alors que j’étais adolescent et que j’essuyais la vaisselle en sa compagnie. Ce poème s’intitule « Les Yeux » et a été écrit par un auteur français nommé Sully Prudhomme. Ce poème est très beau et très approprié au mois de novembre que nous vivons présentement. Il y est question d’éternité, de vie éternelle. Ce poème est encore plus beau, comme tous les poèmes d’ailleurs, lorsqu’il est lu ou proclamé à haute voix. J’ai récité ce poème en compagnie de ma mère à plusieurs reprises. Le jour des funérailles de ma chère maman, le 1er novembre 2005, j’ai terminé mon homélie en récitant de mémoire ce doux poème. Je suis sûr que ma mère, une fois de plus, le récitait avec moi, de là-haut.

 

 

Les Yeux,
(de René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)

 
 
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.

 

dimanche 11 novembre 2012

Un vent de fraîcheur

Un vent de fraîcheur 

Un vent de fraîcheur a soufflé hier sur Montréal. Je ne parle pas de météo; le mercure était assez près du point de congélation. Je parle de vent de fraîcheur sur la terre aride qu’est devenue Montréal la grande, Montréal que je qualifie parfois assez méchamment de « Babylone du Québec » ou, de façon un peu plus bienveillante de « Capharnaüm québécoise ». Sur nos terres arides à force de nous couper de nos racines spirituelles et de refuser la sève qui monte toujours, à grand-peine il est vrai, du grand arbre de vie qu’ont planté nos ancêtres et les nombreuses personnes québécoises canonisées ou béatifiées par notre Mère l’Église, un grand vent de fraîcheur a soufflé hier.    

 

Un de mes meilleurs amis qui habite à Québec et dont le nom est Michel Fauteux, m’a invité il y a de cela quinze jours environ, à aller visionner un film documentaire intitulé : Alleluia, dans le cadre des RIDM (Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal). Ce film mettait en « vedette » quatre jeunes québécois âgés entre 19 et 24 ans, qui sont devenus frères Dominicains : Jonathan, Daniel, Julian et Simon. Le film nous permet de suivre les débuts de ces jeunes dans la vie religieuse, leurs deux premières années de formation : le postulat et le noviciat. Ce film est tout simplement magnifique, spécialement les vingt-cinq dernières minutes et le début. Vers le milieu, il y a eu un léger flottement qui nous a permis de mieux apprécier les deux moments forts du film dont je viens de parler.

 

J’ai été étonné et ébloui de voir tant de sagesse chez des jeunes québécois qui se sont dits ouvertement athées ou incroyants avant leur conversion qui a commencé au CEGEP, grâce à un professeur de philosophie intelligent et croyant. Tel fut le premier choc spirituel à l’origine de l’éveil religieux de ces quatre jeunes : comment quelqu’un d’intelligent pouvait-il être croyant en 2012?

 

Je ne vous parlerai pas davantage du film que vous pouvez d’ailleurs aller voir cette semaine car il y aura une autre représentation. J’ai même su que ce documentaire sera télédiffusé un jour, probablement à Radio-Canada ou RDI, mais on ignore quand.

 

Je veux toutefois vous parler un peu du bonus auquel nous avons eu droit hier. Le réalisateur du film et les quatre jeunes religieux sont montés sur scène après la projection du film et ont répondu aux questions du public. Ce fut, un « plus » pour toutes les personnes présentes, un cadeau que l’on doit sûrement au fait que nous étions un samedi. Les quatre jeunes ont pu venir d’Ottawa où ils étudient et participer au lancement du film.

 

Lorsqu’il y a des périodes de questions, il y a toujours quelqu’un qui prend la parole pour poser des questions embêtantes et que nous préférerions ne pas entendre. Ce fut le cas hier. Un homme d’âge mûr a été assez critique concernant les jeunes religieux. Mais une fois de plus, je me suis rendu compte que les questions ou les remarques les moins intelligentes sont souvent très précieuses car elles font ressortir davantage l’intelligence des gens auxquels elles sont posées; à supposer bien sûr, que les gens qui reçoivent la question soient vraiment intelligents. Ce fut le cas hier.

 

Je vais rapporter deux remarques de l’homme d’âge mûr et les réponses auxquelles nous avons eu droit, comme un grand cadeau. Malheureusement, je ne pourrai pas vous donner les réponses textuelles des jeunes car je n’avais pas mon enregistreuse avec moi. Sachez toutefois que les réponses étaient encore plus belles que ce que je vais en dire. J’avais l’impression de me retrouver devant les jeunes du livre de Daniel dans la Bible, à la cour de Babylone. Les questions de l’homme de l’âge mûr ne seront pas « textuelles » elles non plus, bien sûr, mais cela est moins grave dans mon esprit.

 

Première remarque de l’homme d’âge mûr: constatant que les quatre jeunes portaient devant nous l’habit dominicain, habit de couleur beige-blanc très visible de loin, il a dit ceci: « C’est bien beau cet habit dominicain que vous portez, cela fait partie aujourd’hui du spectacle en quelque sorte, mais j’espère que vous ne portez pas cet habit en public, dans les rues. » Voici la réponse reçue : « Oui, il nous arrive de porter notre habit religieux en public. Mais tout dépend de la raison pour laquelle nous portons notre habit. Nous ne le portons pas pour provoquer les gens, ou comme un moyen de contestation ou d’ostentation. Nous le portons dans un but d’évangélisation. Notre expérience est la suivante : plusieurs personnes, nous voyant même de loin, s’approchent de nous pour nous parler, nous poser des questions, se confier à nous. Notre habit religieux nous aide à entrer en contact avec les gens. Cet habit attire souvent les gens à nous et ainsi nous pouvons répondre à leurs questions ou écouter ce qu’ils ont à nous dire. Les gens qui nous approchent sont toujours bienveillants. »

 

Deuxième question de l’homme de l’âge mûr: « C’est bien beau tout ça, mais vous partez d’un « a priori » (d’une idée préconçue, d’une supposition): l’a priori que Dieu existe; et vous fondez votre vie sur ça. » Et voici la réponse reçue : « Je tiens à rappeler ce que vous avez vu dans le film : tous les quatre, nous venons du milieu de l’incroyance. C’est la recherche de la vérité qui nous a conduits à Dieu. C’est à force d’étudier, de lire de grands maîtres, d’observer la nature que nous en sommes venues à la conclusion et à la certitude que Dieu existe. C’est tout sauf un « a priori ».  

 

Autre question venue de l'assistance: Une assez jeune femme, peut-être dans la trentaine, a posé à nos quatre jeunes religieux la question suivante: "Que pensez-vous de la position de l'Église catholique sur des questions telles que l'avortement, la contraception, l'accessibilité des femmes à la prêtrise, etc? " Une telle question n'était vraiment pas surprenante, en un sens, car ce sont les questions que les gens "du dehors (les personnes qui vivent en marge de l'Église ou même en dehors d'elle)" posent toujours aux personnes "du dedans (les personnes qui fréquentent l'Église), surtout si ces dernières se présentent comme ayant autorité. Un des quatre jeunes a répondu de façon très surprenante et très belle. Il a commencé par dire qu'il n'avait aucun problème avec la position de l'`Église catholique sur ces questions et qu'au contraire, il était tout à fait d'accord avec ce que propose et enseigne l'Église sur ces sujets. Et immédiatement après, il a ajouté ceci, que je trouve tout simplement admirable: Mais vous savez chère madame, quant à nous, au début de notre conversion, nous nous sommes battus avec des questions beaucoup plus grandes et importantes que celles-là. Comme celles-ci, par exemple: "Est-ce qu'il est possible et raisonnable que Dieu se soit fait homme? Est-ce qu'il est possible que Jésus soit vraiment ressuscité? La résurrection de Jésus est-elle un mystère défendable?" Voilà les questions qui nous préoccupaient et que nous devions d'abord affronter et résoudre." Cette réponse est presque géniale à mes yeux. D'une part, elle relativise l'importance des questions posées par la dame, et, ce qui est encore plus extraordinaire, elle offre en même temps une clef pour résoudre ces mêmes questions: si Dieu s'est fait homme, si Jésus est vraiment ressuscité, alors tout est possible pour Dieu et pour la personne qui croit en Lui. Par conséquent, les choses qui nous semblent impossibles à croire, auxquelles faisaient référence  les questions de la dame, deviennent du domaine du possible.

 

L’Église nous invite à lire les signes des temps. Ces quatre jeunes sont un signe pour nous. Le réalisateur du film, Jean-Simon Chartier, est non-croyant. Il a pourtant fait un film magnifique qui capte l’essence même de la foi. Comment ne pas faire un lien avec le dernier film de Bernard Émond, cinéaste lui aussi non-croyant, qui passe en ce moment sur nos écrans de cinéma? Bernard Émond a fait une trilogie sur les trois vertus théologales : la foi, avec son film La Neuvaine; l’espérance, avec son film « Contre toute espérance » et la charité avec son film « La Donation ». Présentement, nous pouvons voir son film intitulé : « Tout ce que tu possèdes ».

 

Ce dernier film de Bernard Émond, « Tout ce que tu possèdes » tombe pile car l’évangile d’aujourd’hui, en ce dimanche 11 novembre, est le suivant:


EVANGILE - Marc 12, 38-44
Dans son enseignement, Jésus disait :
38 « Méfiez-vous des scribes, 
qui tiennent à sortir en robes solennelles 
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
39 les premiers rangs dans les synagogues 
et les places d'honneur dans les dîners.
40 Ils dévorent les biens des veuves 
et affectent de prier longuement : 
ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. »
41 Jésus s'était assis dans le Temple en face de la salle du trésor 
et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc. 
Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes.42 Une pauvre veuve s'avança 
et déposa deux piécettes.
43 Jésus s'adressa à ses disciples : 
« Amen, je vous le dis : 
cette pauvre veuve a mis dans le tronc
plus que tout le monde.44 Car tous, ils ont pris sur leur superflu, 
mais elle, elle a pris sur son indigence : 
elle a tout donné, 
tout ce qu'elle avait pour vivre. »

Simon, Julian, Daniel et Jonathan  ont témoigné devant nous hier de ce que c’est que de découvrir Dieu dans sa vie. Ils ont témoigné de la vérité du passage de l’évangile où Jésus dit à la foule en parabole: « Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ. » (Mt 13, 44)

 

 

jeudi 8 novembre 2012

Mon testament spirituel

Mon testament spirituel


Chers amis,

 

Voici la vidéo annoncée (voir le texte précédent mis sur ce blogue, en date du 4 novembre et intitulé: Les Yeux de l'Amour. Voir aussi le blogue du 13 octobre 2012 ; pour le lire, cliquez sur les mots suivants:  Jésus fixa son regard sur lui et l'aima (Mc 10, 21... ). Pour visionner mon " testament spirituel ", vous n'avez qu'à cliquer sur le visage de Jésus que vous trouverez au bas de cette page. 

 

Vous avez maintenant entre les mains, mon « testament spirituel ».

 

Je remercie du fond du cœur mon très bon ami Mathieu Binette d’avoir produit et réalisé cette vidéo. Je me permets d’appeler cela son « chef d’œuvre ». Merci Mathieu pour toutes ces heures mises à mon service pour que mon testament spirituel rejoigne les cœurs grâce à la beauté. Dans son roman intitulé L’idiot, Dostoïevski fait dire au prince Michtine : « La beauté sauvera le monde ». Comme cet auteur gigantesque a raison !

 

Je remercie Mathieu d’avoir acquiescé à une de mes demandes en réalisant la vidéo. J’avais fait à Mathieu cette demande spéciale : qu’il puisse intégrer dans son montage, ma pièce musicale préférée : Gabriel’s Oboe (Le hautbois de Gabriel) d’Ennio Morricone. Cette pièce musicale fait partie de la bande sonore du film « The Mission ». Mathieu a magnifiquement intégré ce choix musical en le plaçant au début et à la fin de la vidéo. Il ne pouvait mieux faire, selon moi.


Pour voir la vidéo, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous.
  1. Les Yeux de l'Amour - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=C4hTSQkji7o
    8 nov. 2012 - Ajouté par Guy Simard


    Ce que vous regardez est la chose la plus importante que je laisserai en ce monde. De tout ce que j'aurai fait sur notre petite planète bleue, c'est la chose que je suis le plus fier d'avoir réalisée. Le message contenu dans cette vidéo intitulée "Les Yeux de l'Amour" est donc, en quelque sorte, "mon testament spirituel ".

    Ma seule raison de vivre est que j'ai un jour rencontré Les Yeux de l'Amour, comme dans un miroir et non face à face, comme dirait saint Paul (1Cor 13,12). Et cela me suffit. Je ne vis plus maintenant que dans l'espérance de voir face à face les Yeux de l'Amour.


 

dimanche 4 novembre 2012

Les Yeux de l'Amour

Les Yeux de l’Amour

 

Chers amis, dernièrement (blogue du 13 octobre dernier), je vous ai dit que j’avais écrit il y a deux ans environ, mon testament spirituel et que j’avais donné à ce testament le titre de : « Les Yeux de l’Amour ». Je suis heureux aujourd’hui de vous annoncer un « scoop »; une primeur : bientôt, vous pourrez voir et entendre sur You Tube, mon testament spirituel. Mon anniversaire de naissance est en octobre; le 17 octobre, pour être très précis. Je vous invite fortement à aller lire le texte que j’ai mis sur mon blogue le 16 octobre 2011, la veille de mon anniversaire de naissance. Ce texte s’intitule : Guéri par le Frère André. Je raconte dans ce texte comment j’ai été guéri miraculeusement, selon moi, d’une sévère dépression par l’unique saint (saint masculin) québécois : saint Frère André Bessette. J’ai été tellement touché de voir que ce saint a été canonisé le jour de ma fête, le 17 octobre 2010.

 

Or cette année, un peu comme un enfant, j’ai été quémander un cadeau d’anniversaire. Le 16 octobre, je me suis rendu chez mon bon ami Mathieu (que vous connaissez maintenant, si vous fréquentez régulièrement le blogue) et je lui ai demandé s’il pouvait mettre mon testament spirituel sur You Tube. Il m’a répondu que oui et le jour même, je suis allé enregistrer ma voix dans son studio; j’ai lu mon testament spirituel. Puisque ce testament spirituel est très visuel, en ce sens qu’il contient de nombreuses reproductions d’œuvres d’art, il appartenait par la suite à Mathieu de mettre les images en harmonie avec le texte lu et d’agrémenter le tout de musique appropriée. J’ai osé demander à Mathieu d’intégrer dans la vidéo une de mes pièces musicales préférées. Je vous dirai laquelle dans un prochain écrit. Quelques jours plus tard, Mathieu me téléphonait pour aller visionner ce qu’il avait fait. C’est vraiment très beau. Mais, depuis ce temps, Mathieu a changé d’emploi et une nouvelle petite fille est née de son union matrimoniale avec Chantal, ce qui fait que mon cadeau de fête à été quelque peu retardé. Mais le produit final vous sera présenté sous peu, j’en suis sûr, pour ma plus grande joie.

 

Aujourd’hui, en ce 31ème dimanche du temps ordinaire, la Parole de Dieu nous présente le grand commandement de l’Amour. La première lecture nous présente le très fameux texte du Deutéronome, chapitre 6, auquel on réfère souvent en employant les deux premiers mots hébreux du texte : « Shema Israel ! »; ce qui veut dire : « Écoute Israël ! » :

 

« Ecoute, Israël : le SEIGNEUR notre Dieu est l'Unique. Tu aimeras le SEIGNEUR ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. » (Dt 6, 4-6)

Voici ce que madame Marie-Noëlle Thabut nous dit concernant ce texte :

 

« Cette phrase « Ecoute Israël, le SEIGNEUR notre Dieu est l'Unique » est devenue la prière quotidienne des Juifs. C'est le fameux « SHEMA ISRAEL » [1] qu'on récite matin et soir, dès l'âge de trois ou quatre ans. La suite du texte insiste pour qu'on n'oublie jamais cette profession de foi. »

 

[1] - Cette prière est devenue aussi importante pour les Juifs que le Notre Père l'est pour les Chrétiens. Si importante que le premier mot « Écoute » et le dernier « Unique » sont en majuscules dans nos Bibles

 

Et dans l’évangile d'aujourd'hui, à un scribe qui lui demande quel est le premier de tous les commandements, Jésus répond :  


« Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Mc 12, 29-31)

 

Dans la pensée de Jésus, il y a donc une hiérarchie dans les commandements; il nous faut d’abord aimer Dieu, si nous voulons être capables d’aimer notre prochain en vérité. Tout cela est bien beau, mais cela ne nous dit pas comment faire. Le « comment » est souvent la grande question de nos existences. Je suis personnellement convaincu que la meilleure façon de montrer notre amour, est par nos yeux. Les yeux disent tout; les yeux révèlent l’intérieur. Ce n’est pas pour rien que Jésus nous dit, dans le sermon sur la montagne : « La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux. » (Mt 6, 22) Et ne dit-on pas que « les yeux sont le miroir de l’âme ? »

 

Vous comme moi, j’imagine, nous avons de la difficulté à aimer certaines personnes. Par exemple, il nous est difficile d’aimer des politiciens aux idées très différentes des autres. Ou encore tel ou tel artiste qui, par ses propos, heurte nos convictions profondes. Je me demande souvent, en pensant aux gens que j’ai de la difficulté à aimer, comment je les regarderais si elles se trouvaient devant moi. Voilà pour moi le véritable test de l’amour : comment regarderais-je les gens que j’aime moins, si ces personnes se tenaient un jour devant moi? Il est très bon et salutaire de se poser une telle question car si jamais l’occasion propice ou funeste se présentait, nous serions mieux disposer à agir de la bonne façon.

 

Gandhi est un des personnages historiques qui m’impressionnent le plus. Quand je pense que cet homme n’était même pas chrétien, j’ai honte de moi qui me dis disciple de Jésus. Gandhi n’était pas chrétien, mais il était croyant. Et c’est grâce à sa foi en Dieu et à sa grande vie de prière qu’il a pu atteindre à un sommet d’amour envers le prochain. Voici ce que Gandhi a dit de lui-même :

 

« Je me considère comme incapable de haïr qui que ce soit. Depuis plus de quarante ans, grâce à la prière et à la suite d’un long travail sur moi-même, je n’ai plus jamais haï personne. Je vois bien tout ce qu’il y a de prétentieux dans un tel aveu, mais je le fais en toute humilité. En revanche, je hais le mal sous toutes ses formes. J’ai en horreur le régime que les Britanniques ont établi en Inde. Je hais la manière impitoyable dont on exploite l’Inde, …   Mais je n’ai aucune haine pour les Anglais qui nous oppriment, ni pour les Hindous qui sont sans pitié pour leurs frères. Je cherche à les réformer à l’aide de tous les moyens que l’amour met à ma disposition. »

 

(Tiré de : Gandhi, La voie de la non-violence, U.N.E.S.C.O, 1969, p. 90.  Il est bon de souligner que le titre anglais de ce petit livre est le suivant : « All Men Are Brothers » : « Tous les hommes sont frères »)

 

Une bonne façon de « voir » comment Gandhi a fait pour manifester son amour, consiste à visionner le film « Gandhi » qui a remporté tant d’Oscars. Je vous invite à porter une attention toute spéciale aux yeux de l’acteur qui joue Gandhi, à chaque fois qu’on méprisait ou torturait ce géant de l’humanité.

 

 

 

 

 

 

 

samedi 3 novembre 2012

Éloge de Dieu

Éloge de Dieu

 

Aujourd’hui, en ce samedi de la 30ème semaine du temps ordinaire, l’office des lectures (un des offices du bréviaire ou de La Prière du temps présent) nous présente un de mes textes préférés de la Bible. Même si encore de nos jours, à chaque année, la Bible est le « best seller » parmi tous les livres, je sais que tous ne l’ont pas continuellement à la portée de la main. Alors voici ce texte étonnant; étonnant avant tout parce qu’il fait partie des livres de l’Ancien Testament. Il est vrai que le livre biblique de La Sagesse a été écrit peu de temps avant la venue de Jésus, et donc après un long cheminement de la pensée du peuple juif. Il n’en demeure pas moins qu’il est étonnant de constater tant de sagesse chez un être humain qui n’avait pas encore connu le Christ. Je mets ce texte tel que reproduit dans le bréviaire en quatre volumes, avec l’introduction qui s’y trouve, que je considère très belle.

 

Du livre de la Sagesse 11, 20b – 12, 2.11b-19

 

Dieu, maître, ami de la vie de tous les hommes

 

La survie du pécheur, était un des grands scandales d’Israël. Mieux que ses devanciers, l’auteur de la Sagesse nous l’explique : la bonté et l’amour de Dieu s’étendent à tous les êtres; en lui justice et amour ne font qu’un. Toute la vie et ses épreuves sont une longue manifestation de la pédagogie divine qui cherche à extirper en nous le péché afin de nous délivrer de la mort.

 

Tu as tout disposé avec mesure, nombre et poids. Ta grande force est toujours à ta disposition, et qui résistera à la vigueur de ton bras? Oui, le monde entier est devant toi comme le poids infime qui déséquilibre une balance, comme la goutte de rosée matinale qui descend vers le sol. Mais tu as pitié de tous parce que tu peux tout, et tu détournes les yeux des péchés des hommes pour les amener au repentir.

 

Tu aimes tous les êtres et ne détestes aucune de tes œuvres : aurais-tu haï l’une d’elles, tu ne l’aurais pas créée. Et comment un être quelconque aurait-il subsisté si toi, tu ne l’avais voulu, ou aurait-il été conservé sans avoir été appelé par toi? Tu les épargnes tous, car ils sont à toi, Maître qui aimes la vie, et ton esprit incorruptible est dans tous les êtres. Aussi tu reprends progressivement les coupables et tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pèchent, afin qu’ils renoncent au mal et qu’ils croient en toi, Seigneur.

 

Ce n’est pas davantage par peur de quelqu’un que tu leur avais offert l’impunité de leurs péchés. Qui donc en effet osera te dire : Qu’as-tu fait? Qui s’opposera à ta décision? Qui encore te citera en justice pour la ruine de peuples que tu as toi-même créés? Qui viendra déposer contre toi comme défenseur d’hommes injustes?

 

Il n’y a pas de Dieu en dehors de toi, qui prenne soin de tout, auquel tu devrais prouver que tu n’as pas jugé injustement. Il n’y a non plus ni roi ni souverain qui puisse te braver pour défendre ceux que tu as châtiés. Parce que tu es juste, tu gouvernes l’univers avec justice, et condamner un homme ne méritant pas d’être châtié te paraît incompatible avec ta puissance. Car ta force est la source de ta justice et ta maîtrise sur tous te fait user de clémence envers tous. Il fait montre de sa force, celui dont le pouvoir absolu est mis en doute, et il confond l’arrogance de ceux-là mêmes qui reconnaissent ce pouvoir. Mais toi qui maîtrises ta force, tu juges avec sérénité, et tu nous gouvernes avec tant de ménagements. Le pouvoir d’agir est à ta disposition quand tu le veux.

 

En agissant ainsi tu as appris à ton peuple que le juste doit être ami des hommes et tu as rempli tes fils d’espérance puisque tu offres le repentir pour les péchés.

 

 

J’ai déjà cité un passage de ce merveilleux texte de la Bible à la note (1)  du texte mis en ligne le 17 décembre 2011. Mais le meilleur commentaire ou la meilleure leçon que l’on puisse, selon moi, tirer de ce texte biblique, se trouve dans les écrits de cette merveilleuse mystique des 14ème et 15ème siècles : Julienne de Norwich. J’ai mis plusieurs textes de cette mystique sur mon blogue, en date du 3 juin dernier, dans la deuxième partie du texte intitulé : La Sainte Trinité et le mystère du mal. Parmi tous les écrits mis sur mon blogue depuis un an et demi, les extraits que j’ai mis de Julienne de Norwich figurent parmi les plus beaux, les plus forts et les plus puissants.

 

Je me réjouis grandement du fait qu’une de mes paroissiennes qui fréquentent régulièrement mon blogue, ait été profondément touchée par ce qu’elle a lu de Julienne de Norwich. À tel point que cette très bonne amie, a pratiquement comme motto ou comme devise journalière pour guider sa vie, ces trois petits mots si chéris par Julienne de Norwich : « Tout ira bien »  ou « Tout sera bien ».

 

Pour accéder directement aux textes de Julienne de Norwich mis sur mon blogue, vous n’avez qu’à cliquer sur les mots suivants :  La Sainte Trinité et le mystère du mal . Je commence à parler de Julienne vers le milieu du texte.    

  

jeudi 1 novembre 2012

Quand mon Rédempteur m'accueillera

Quand mon Rédempteur m’accueillera  

 

Bonjour à vous !

 

Réjouissons-nous en cette solennité de la Toussaint. Nous fêtons aujourd’hui toutes les personnes qui jouissent de la vision de Dieu « face à face ». Comme elles sont heureuses ces personnes qui sont rendues au but! Comme elles doivent nous attendre avec impatience!

 

Je me rends compte que c’est surtout par le chant que je souligne la présente solennité. L’an dernier, je vous parlais du chant de Robert Lebel, intitulé : Ils sont nombreux les bienheureux. Cette année, je vous propose un autre chant.

 

À l’homélie ce matin, à la messe, j’ai révélé à mes chers paroissiens un petit détail de la vie privée de leur curé. Je leur ai dit qu’il n’y pas grand monde qui serait intéressé à connaître la vie privée de Guy Simard, à part eux, peut-être. Évidemment, il y avait un peu d’humour dans cette phrase.

 

J’ai alors révélé à mes paroissiens que depuis plusieurs mois, à chaque matin, en me faisant la barbe, j’écoute un album de Johnny Cash et je chante tout haut ses chansons.   L’album en question s’intitule : American VI, Ain’t no Grave. Je mets toujours les mêmes chansons du CD, à volume élevé car mon vieux rasoir électrique fait pas mal de bruit, et je chante à l’unisson avec feu monsieur Johnny Cash. Une des chansons que j’ai le temps de chanter (car se raser la barbe ne prend pas une éternité), s’intitule : 1 Corinthians 15 :55. Eh oui, il s’agit du texte de saint Paul qui dit : « Ô mort, où est ta victoire ?  Ô mort, où est-il ton aiguillon ? » Je trouve ce chant de Johnny Cash vraiment merveilleux. Plusieurs phrases de ce chant me touchent beaucoup. Les mots qui m’impressionnent le plus sont les suivants : « When I see my redeemer beckoning me. » Ce chant m’a permis d’ajouter un mot à mon vocabulaire de langue anglaise. Je n’avais jamais vu ni entendu le mot « beckoning » auparavant. Ce mot signifie, d’après ce que je comprends : « faire signe d’entrer de la main, appeler, accueillir, venir à notre rencontre, etc. » Choisissez donc le verbe que vous voulez. L’important, c’est d’être convaincu qu’un jour (quel heureux jour ce sera!), Jésus sera devant vous et moi et nous fera signe de venir à Lui, pour être avec Lui pour toujours. Alors nous serons saints et le premier novembre, à chaque année, on nous fêtera.

 

Voici le chant tel que traduit par moi. Je traduis les mots ou les expressions telles que je les conçois. Je ne suis pas un fin connaisseur de la langue anglaise. Alors, veuillez m’excuser.

 

Johnny Cash, I Corinthians 15 :55

 

Refrain :  

 

O Death, where is thy sting?

O Mort, où est ton aiguillon
O Grave, where is thy victory?

O Tombe, où est ta victoire?
O Life, you are a shining path.

O Vie, tu es un chemin resplendissant
And hope springs eternal, just over the rise,

Et l’espérance surgit éternelle, juste derrière l’horizon
When I see my redeemer beckoning me.

Quand je vois mon Rédempteur qui me fait signe de le rejoindre.





Couplets :



Oh row my ship over the waves of your sea
Oh que mon navire avance sur les vagues de ta mer
Let me find a safe port now and then
Et laisse moi trouver un port sûr de temps à autre
Don't let the dark one in your sanctuary
Ne laisse pas le démon entrer dans ton sanctuaire (nous sommes le sanctuaire du Dieu vivant)
Until it's time to pack it in
Jusqu’à ce qu’il soit le temps de faire mes bagages.       Refrain

O, row, row my ship
O mon navire, avance, avance
With the fire of your breath
Grâce au feu de ton souffle
And don't lay a broadside on your ship as yet
Et ne déverse pas une bordée tout de suite sur mon bateau
Blow ye warm winds
Souffle tes vents chauds
When it's chilly and wet
Lorsque c’est frisquet et humide
And don't come to soon
Et ne viens pas trop vite
For collecting my debt
Pour réclamer ton dû          Refrain

Oh let me sail on
Oh laisse-moi naviguer
With my ship to the East
Avec mon bateau vers l’Orient   (Jésus dans la tradition biblique est l’Orient)
And keep my eye on the North Star
Et garde mes yeux sur l’étoile polaire   (La Vierge Marie est l’étoile de la mer)
When the journey is no good for man or for beast
Quand la traversée n’est bonne ni pour l’homme, ni pour la bête
I'll be safe wherever you are
Je serai en sécurité où que tu sois
Just let me sail into your harbor of lights
Laisse-moi seulement entrer dans ton port de lumières
And there and forever to cast out my night
Pour y laisser à jamais ma nuit
Give me my task
Dis-moi ce que je dois faire
And let me do it right
Et laisse-moi le faire correctement
And do it with all of my might
Et de toutes mes forces                     Refrain
       

 Et maintenant, laissons monsieur Johnny Cash nous interpréter sa chanson: 

Johnny Cash - I Corinthians 15:55 (King James ...

youtube.com