samedi 21 juillet 2012

Dieu sur le réfrigérateur

Dieu sur le réfrigérateur
deux, porte, réfrigérateur - csp9220628
Chers amis, nous essayons tous de nous représenter Dieu. Les « images » que nous nous faisons de Dieu feront en sorte que nous l’aimerons davantage ou le détesteront davantage. Mais elles sont très rares les personnes qui détestent Dieu. Ce que les gens détestent, ce sont les images qu’elles se font de Dieu. Et lorsque les images de Dieu que l’on a dans notre esprit sont négatives, nous avons tendance à nier Dieu; à nier l’existence de Dieu. Ce qui est bien, je pense. Car on ne peut pas et on ne devrait pas vivre avec des images négatives de Dieu. Mieux vaut, dans ce cas, selon moi, nier que Dieu existe.
Cela prend toute une vie d’homme ou de femme pour purifier en nous l’image que nous nous faisons de Dieu. J’ai été éduqué d’une manière janséniste, c’est-à-dire que j’ai eu une éducation qui m’a présenté Dieu comme étant un juge sévère. Du moins c’est l’image que j’ai reçue, étant enfant, de la part de mes éducateurs. Peut-être est-ce moi qui n’ai pas bien compris le message qu’on voulait me transmettre. Mais peu importe. Je sais que la peur de Dieu a été longtemps inscrite en moi. Et je pense qu’il y a encore en moi quelque résidu de cette peur de Dieu. J’espère me débarrasser de toute peur de Dieu avant de mourir. Saint Jean ne dit-il pas que « l’amour parfait chasse la crainte (crainte dans le sens de peur) » :  
1Jn 4:18
Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; au contraire, le parfait amour bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment, et celui qui craint n'est point parvenu à la perfection de l'amour.

Une petite histoire du Père Jésuite Anthony De Mello m’a fait beaucoup de bien en ce sens. L’histoire a pour nom : Dieu et les biscuits. Je vais la raconter en mes mots et la développer un peu car l’histoire originale est très courte.
Une femme nommée Jeanne avait un petit garçon nommé Oscar. Jeanne venait à peine de faire des biscuits. Les biscuits étaient encore tout chauds et étaient déposés sur la table de la cuisine. Pendant que Jeanne s’absente quelques instants de la cuisine, Oscar passe par la cuisine, voit les biscuits et en prend deux. La mère de retour dans la cuisine, voit que deux biscuits ont disparu et devine ce qui s’est passé. Elle fait venir Oscar devant elle et lui fait un interrogatoire en règle :
« Oscar, savais-tu que Dieu était présent dans la cuisine quand tu as volé ces biscuits? » (je sais que le verbe « voler » est pas mal fort dans le cas présent, mais madame était très fâchée). Oscar répond : « Oui ! »  La mère : « Et savais-tu que Dieu te regardait tout le temps? » Oscar répond : « Oui ! » Et la mère de demander à l’enfant : « Et qu’est-ce que tu penses que Dieu te disait? » Oscar répond :« Dieu m’a dit : « Y’a personne ici à part nous deux, prends-en deux! »
Cette petite histoire est tout simplement magnifique et très riche d’enseignement. On voit nettement que la mère et l’enfant n’ont pas du tout la même image de Dieu. La mère a de Dieu l’image d’un guetteur, d’un surveillant. C’est l’image que j’ai reçu de Dieu étant enfant : Dieu te guette. Ici à Montréal, dans une société bilingue, on dirait : Dieu te « watch ». D’ailleurs je me souviens très bien de l’œil de Dieu qui était reproduit dans notre livre d’enseignement religieux quand j’étais tout petit et je me souviens surtout de l’interprétation que je donnais à cet œil qui me regardait tout le temps. Oscar quant à lui, avait l’idée d’un Dieu qui veut notre bien, qui veut notre bonheur. Les biscuits qui sortaient du four ne pouvaient être meilleurs qu’à ce moment là. Il était donc tout à fait normal que Dieu inspire au petit Oscar d’en manger sur le champ. Voilà deux personnes guidées par leur image de Dieu.
L’abbé Jacques Leclercq a dit un jour cette phrase merveilleuse : « Dieu ne nous surveille pas; Dieu veille sur nous. » Comme cette phrase est magnifique !!!  Surveiller ou veiller sur. « Watcher » ou « prendre soin de ».
La Parole de Dieu a pour but de nous aider à purifier nos images de Dieu. Certains textes de la Bible sont merveilleux pour cela. Un des plus beaux textes en ce sens se trouve dans le livre du prophète Osée. Nous avons lu ce texte tout dernièrement à la messe sur semaine :
12 juillet 2012 : jeudi, 14ème semaine, année B.
Osée 11, 1.4.8c-9
1ère lecture : Lecture du live d'Osée
Parole du Seigneur : J'ai aimé Israël dès son enfance. C'est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n'a pas compris que je venais à son secours.
Je le guidais avec humanité, par des liens de tendresse ; je le traitais comme un nourrisson qu'on soulève tout contre sa joue; je me penchais vers lui pour le faire manger. Mais ils ont refusé de revenir à moi. Vais-je les livrer au châtiment? Non ! Mon cœur se retourne contre moi et toutes mes entrailles frémissent. Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer.

Quelles belles images de Dieu, n’est-ce pas?

À l’homélie ce jour-là, j’ai dit à mes paroissiens et paroissiennes que ce texte de la Bible était un de mes préférés. J’ai même suggéré aux personnes qui participaient à l’eucharistie ce jour-là, de mettre ce passage de la Bible sur leur réfrigérateur, pour qu’ils l’aient souvent devant les yeux. Car on ouvre le réfrigérateur au moins trois fois par jour. De retour chez moi, j’ai fait cela. J’ai mis ce passage de la Bible sur notre réfrigérateur et j’ai écrit le mot suivant à Johanne, notre cuisinière :

BONJOUR JOHANNE !
Tu verras du nouveau sur le réfrigérateur.            
Le morceau de papier rose a été mis par moi. Hier, à la messe j’ai trouvé la première lecture tellement belle que j’ai encouragé mes amis et amies paroissiens  à la mettre sur leur réfrigérateur car on ouvre au moins trois fois par jour cet instrument indispensable. J’étais très sérieux en disant cela. C’est bien beau d’encourager les gens à faire quelque chose, mais c’est encore mieux de le faire soi-même et, ainsi, donner l’exemple.
Ce texte est un des plus beaux de l’Ancien Testament pour décrire notre Dieu. J’ai choisi de mettre ce texte sur du papier « rose » parce que Dieu nous y est présenté selon moi non seulement comme un père, mais aussi   comme une mère. Tout est tendresse dans ce texte.
Bonne journée et bonne fin de semaine. Repose-toi bien !
Ciao !
Guy
Johanne a trouvé ce passage de la Bible tellement beau qu’elle m’a demandé de le prendre pour elle et de le mettre bien en vue dans son livre de recettes. Je lui ai dit que je n’avais aucune objection à cela; bien au contraire. Je lui ai dit que je découperais un autre morceau de papier avec la dite citation et que je le mettrais à nouveau sur le réfrigérateur.

4 commentaires:

  1. Délicieuse, ravissante, charmante et rafraîchissante l'historiette du petit Oscar! Mais combien, sinon plus, la lecture du livre d'Osée!
    Il y a une phrase qui m'a fait sursauter! c'est quand vous dites : "Car on ne peut pas et on ne devrait pas vivre avec des images négatives de Dieu, - et c'est là que j'ai sursauté - : Mieux vaut, dans ce cas, selon moi, nier que Dieu existe." C'est interpellant un tit-peu, n'est-ce pas?! en p'tit-Jésus de plâtre comme dirait notre Mario Tremblay du Lac Saint-Jean (ex-hockeyeur de notre Sainte Flanelle, le Canadien de Montréal)!!
    Mais, soyez sans crainte, j'aime bien quand vous provoquez des réactions! (rires).
    Et croyez-moi j'ai imprimé le tout et en date de ce jour, sera affichée cette si belle prière! Mission sera accomplie (rires).
    En dernier, bien oui, nous avons été éduqués dans la peur de Dieu et vous comme moi, ayant pratiquement le même âge, ne le savons que trop! Belle petite histoire! À partager!

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  2. Ça nous donne le goût de manger des biscuits... en cachette... (rires)

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  3. Moi, j’ai toujours perçu le regard de Dieu comme un Dieu qui nous aime et qui veille sur chacun de nous avec tendresse.
    J’ai vécu mon enfance au lac St-Jean et la beauté de la nature est omniprésente. Je me souviens que toute petite, je me couchais dans la neige et je regardais le ciel étoilé et j’admirais Dieu dans la grandeur et la beauté de son œuvre (je le disais dans mes mots d’enfant). Je disais à Dieu : Toi qui es si beau et si grand, descends du ciel (viens plus près de nous).
    Je me souviens aussi d’une fois lorsque je jouais à la cachette avec un groupe d’amies dans un champ de foin sauvage. J’étais couché et je regardais le foin sauvage ballotter au vent et briller au soleil et j’avais dit à Dieu (avec mon petit cœur d’enfant) : Je te remercie mon Dieu de mettre tant de beauté sous nos yeux juste pour nous faire plaisir. Et tant d’autres souvenirs…
    Oui! Dieu est un père tendre et aimant! Nous sommes tellement importants pour lui, qu’Il a accepté de faire mourir son Fils Jésus sur une croix pour nous épargner et nous sauver. Pourrait-il nous donner une preuve plus grande de son Amour pour nous!!
    Tout ce que nous avons à faire, c’est de tourner notre regard vers Lui et lui ouvrir notre cœur. Lorsque la vie nous malmène (souffrance physique, psychologique, injustice, médisance, etc.), nous devrions comme par réflexe, tourner notre regard vers Celui qui est l’Amour parfait et qui veille jour et nuit sur nous et dans un acte d’abandon et de confiance, lui dire : SEUL TON REGARD ME SUFFIT.
    Il y a une citation du Père Louis Lallemant, jésuite, que j'aime bien et qui dit ceci: Dieu s'applique davantage au gouvernement surnaturel d'un coeur où il règne qu'au gouvernement naturel de l'univers et qu'au gouvernement civil de tous les empires.

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  4. Lise, tu écris tellement bien! On sent tout l'amour que tu as pour Lui! Merci de partager avec nous!

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