lundi 12 décembre 2011

L'odeur de Dieu

L'odeur de Dieu
(L’histoire de Danae Lu Blessing)

Ce texte a paru dans le livre : Miracles in Our Midst (Miracles parmi nous) qui est une compilation de récits pouvant inspirer les gens. Le titre original de ce récit   est : « Heaven Scent », que l’on pourrait traduire par « L'odeur du ciel ». J’ai préféré pour ma part donner le titre suivant : « L'odeur de Dieu ». 


Un vent froid de mars soufflait à Dallas alors que le docteur entrait dans une petite salle de l’hôpital où Diana Blessing était encore étourdie par son accouchement. Son mari David tenait sa main pour les dernières nouvelles.
Cet après-midi de mars 1991, des complications avaient obligé Diana, enceinte de 24 semaines seulement, à subir d’urgence une césarienne pour délivrer leur 1ère fille : Dana-Lu Blessing. Mesurant 12 pouces de longueur et pesant seulement 1 lb 9oz, ils avaient deviné qu’elle était dangereusement prématurée.
Les paroles du docteur tombaient telles des bombes : "Je ne crois pas qu’elle va vivre", a-t-il dit le plus gentiment possible. “Il n’y a que 10% de chances qu’elle passe la nuit, et même si par miracle elle survivait, son avenir serait très cruel ». 
Abasourdis et n’en croyant pas leurs oreilles, David et Diana écoutaient la façon dont le docteur décrivait les problèmes dévastateurs auxquels Danae devrait probablement faire face si elle survivait :  « Elle ne marchera jamais, ne parlera jamais, sera probablement aveugle et certainement sujette à d’autres situations catastrophiques allant de la paralysie cérébrale jusqu’au fait d’être complètement retardée mentalement ; etc, etc.  
« Non ! Non ! », c'était tout ce que pouvait dire Diana. Elle et David, avec leur fils Justin 5 ans, rêvaient depuis longtemps du jour où ils auraient une fille et devenir une famille de 4 personnes. Maintenant, en l’espace de quelques heures , leur rêve s'envolait. Une fois passées les sombres heures du matin, alors que Danae s’accrochait à la vie par un très menu fil, Diana dormait et se réveillait sous l’effet des somnifères. Dans son esprit, une conviction devint de plus en plus ferme et claire : leur fragile fille survivrait et vivrait en santé et heureuse. Mais David, parfaitement réveillé et ayant entendu des détails supplémentaires sur le fait que leur fille n’avait pas grand chance de sortir en vie de l’hôpital et encore moins en santé, savait qu’il était de son devoir de préparer son épouse à faire face à l’inévitable.  Il entra dans la chambre et dit à Diana qu’il fallait commencer à parler des arrangements funéraires. Diana se rappelle : « Je me sentais tellement mal pour David parce qu’il essayait de tout faire, et qu’il essayait de m’embarquer dans ses plans mais je ne l’écoutais pas ; j’étais incapable de l’écouter. Je lui dis : « Non, cela n’arrivera pas, il n’en est pas question ! Je me fiche de ce que les docteurs disent ; Danae ne mourra pas ! Une jour elle ira mieux et reviendra vivre avec nous à la maison. »
Comme si elle avait voulu s’associer à la détermination et à l’assurance de sa mère, Danae s’est accrochée à la vie heure après heure avec l’aide de toute la technologie médicale disponible et les traitements que son corps miniature pouvait endurer. Mais après que les premiers jours furent passés, David et Diana vécurent une nouvelle agonie. Étant donné que le système nerveux sous-développé de Danae était à vif, le plus léger baiser ou la plus tendre caresse ne pouvait que lui causer du mal. Par conséquent, les pauvres parents ne pouvaient même pas tenir leur fragile petite fille dans leurs bras contre leur poitrine pour l’encourager de leur amour. Tout ce qu’ils pouvaient faire, alors que Danae combattait seule sous la lumière ultra-violette entourée de fils et de tubes, c’était de prier Dieu de se tenir tout près de leur précieuse petite fille. Le moment où Danae se sentit soudainement beaucoup plus forte n’arriva jamais. Cependant, au fur et à mesure que les semaines passaient, elle s’est mise lentement à gagner une once de poids par ci et une once de courage par là.
Finalement, lorsque Danae fut âgée de deux mois, ses parents furent capables de la tenir dans leurs bras pour la première fois. Et deux mois plus tard, même si les médecins continuaient à avertir les parents que les chances de survie de leur enfant ou même la possibilité qu’elle mène une vie normale, étaient près de zéro, Danae retourna chez elle, exactement comme sa mère l’avait prédit.
Aujourd’hui, cinq ans plus tard, Danae est une délicate mais courageuse petite fille, avec des yeux gris pétillants et un enthousiasme débordant de vie. Elle ne montre aucun signe de troubles mentaux ou physiques. Simplement, elle est tout ce qu’une petite fille peut être et même plus; mais cette fin heureuse est loin d’être la fin de son histoire. Par un après-midi  torride de l’été 1996 (Danae avait alors cinq ans), près de sa maison à Irving, Texas, Danae était assise sur les genoux de sa mère dans les gradins d’un stade de baseball local où l’équipe de son frère Justin avait un entraînement. Comme toujours, Danae jasait sans arrêt avec sa mère et quelques autres adultes assis près de là lorsque soudain elle se tut. Mettant ses bras autour d’elle comme si elle donnait l’accolade à quelqu’un, Danae demanda à sa mère : « Sens-tu cela? » Sentant l’air et percevant qu’un orage s’en venait, Diana répondit : « Oui, cela sent la pluie. » Danae ferma ses yeux et demanda encore une fois : « Sens-tu cela ? » Une fois de plus, Diana répondit : « Oui, je crois que nous allons nous faire mouiller, cela sent la pluie. » Toujours sous l’emprise du moment, Danae secoua la tête, se tappa sur les épaules avec ses petites mains et proclama d’une voix forte : « Non, cela sent comme Lui. Cela sent comme Dieu lorsque tu reposes ta tête sur sa poitrine. » Des larmes coulèrent des yeux de Diana alors que Danae se leva d’un bond pour aller jouer avec les autres enfants. Avant que la pluie ne vienne, les mots de Danae confirmèrent ce que Diana et les autres membres de la famille élargie des Blessing avaient su, du moins dans leurs cœurs, depuis le début : durant ces longs jours et ces longues nuits des deux premiers mois de sa vie, alors que les nerfs de Danae étaient trop sensibles pour que ses parents puissent seulement la toucher, Dieu tenait Danae sur sa poitrine, et c’était de cette odeur remplie d’amour dont se souvenait l’enfant.

L’organisation « TruthOrFiction.com » a fait des recherches pour voir si cette histoire était véridique. Les personnes de cette organisation sont entrées en contact avec la famille Blessing qui a confirmé la véracité de tout cela. Voici un extrait de la lettre que Diana Blessing a envoyée à cette organisation le 21 août 2000 et dans lequel Diana affirmait que leur fille de neuf ans se portait à merveille :
« Danae est maintenant une fille de quatrième année pleine de vie, jolie, active, libre d’esprit, heureuse et amoureuse du Bon Dieu. Elle fréquente le programme pour les enfants doués et talentueux. Elle est toujours petite et délicate mais elle croît à chaque jour. Elle aime jouer à des sports où l’on bouge beaucoup : le soccer, le softball, le basketball. Elle a fait de la gymnastique et elle aime beaucoup ça. Elle nage comme un petit poisson. Elle aime tous les animaux et en a quelques uns à elle. Danae a une compassion pour les gens que je n’ai jamais vue chez d’autres enfants et pourtant je travaille avec des enfants à chaque jour. C’est une pure joie d’être auprès d’elle et elle ne tarit pas de paroles. Quand j’ai commencé à recevoir des commentaires de personnes qui avaient lu notre témoignage, j’ai été étonnée. J’ai vite compris que Dieu opérait sa magie. Je Le remercie de me donner la grâce de voir ses bonnes œuvres à chaque jour. Mon mari et moi avions décidé que si le fait de partager à d’autres l’histoire de Danae pouvait toucher ne serait-ce qu’une personne, cela vaudrait la peine. Je sais désormais que cette histoire a touché beaucoup, beaucoup de gens et cela continue à chaque jour. Je suis tellement reconnaissante de connaître le Seigneur et de Le savoir si clairement avec nous. Je suis aussi très reconnaissante pour le fait que cette histoire ait touché tant de gens. Espérons que cette histoire continuera de répandre la bonne nouvelle de l’Amour de Dieu.  
Merci d’avoir pris le temps de vérifier la vérité de cette histoire. Je suis excitée à la pensée de toutes les vies qui seront touchées encore maintenant grâce au fait que les gens sauront désormais que cette histoire est vraie.
Diana Blessing- la mère la plus chanceuse sur cette terre.

Cette histoire constitue un très beau commentaire des phrases suivantes de saint Paul :
« Grâce soit rendue à Dieu qui, par le Christ, en tout temps nous fait triompher, et qui, par nous, manifeste [répand] en tout lieu le parfum de sa connaissance. De fait nous sommes, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent  pour les uns, odeur qui de la mort conduit à la mort, pour les autres, odeur qui de la vie conduit à la vie. » (2 Cor 2, 14-16 )                 
Voici la façon dont Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris, commente ce texte de saint  Paul sur son site : Bible et vie monastique.
La victoire de Dieu, c'est la connaissance du Christ manifestée (répandue) en tout lieu, et les apôtres sont les ouvriers de cette expansion universelle, les porteurs en tout lieu de la connaissance du Christ ; la victoire de Dieu, c'est l'expansion d'un parfum, insaisissable, mais puissant et tenace.            Le parfum n'est donc pas un accessoire du triomphe, comme un surplus de solennité : le parfum manifeste directement la victoire de Dieu. Parce que la victoire de Dieu doit faire le bonheur de l'homme et changer toute l'ambiance de la vie collective, Paul la décrit comme la diffusion d'un parfum, comme le triomphe d'une bonne odeur. Mais l'optimisme missionnaire de Paul va plus loin encore : non seulement les apôtres sont au service de Dieu en répandant partout la connaissance du Christ, non seulement, ce faisant, ils propagent en tout lieu le parfum du Christ, mais ils sont, eux-mêmes, la bonne odeur du Christ, tellement ils s'identifient au message qu'ils annoncent.
Arrêtons-nous un moment sur la symbolique du parfum.

Le parfum signale une présence.
Il surprend parfois, mais attire toujours l'attention sur une présence ressentie comme heureuse, bénéfique, amicale ; et même parfois, quand la présence cesse, la permanence du parfum agit comme une mémoire.

Le parfum valorise un lieu, une chose, une personne.
Et de fait il apporte un surcroît d'être : non seulement telle rose est belle à voir, mais elle sent bon.

Le parfum est de l'ordre du don, du partage, de l'émanation généreuse.
Il n'y a de parfum que livré au dehors ; le parfum d'un être est, de soi, destiné à d'autres vivants. Si la vue et l'ouïe soulignent l'extériorité, l'odeur vient au-devant, elle pénètre, et la raison d'être d'un parfum est d'être perçu, reçu, intégré.

Le parfum, moyen de communication immédiate entre les vivants, crée une connivence.
Il enrichit la présence réciproque de deux ou plusieurs vivants. Il met à l'aise, il crée entre les personnes une sorte d'assentiment de base, antérieur à tout raisonnement.

Le parfum apporte la joie, la joie personnelle et la joie partagée.

Le parfum d'un être est une offre gratuite, proposée à tous indistinctement, sans choix préalable et sans exclusive : il suffit d'être proche pour sentir.


²    "Nous sommes, pour Dieu, la bonne odeur du Christ", affirme Paul, et il faut laisser toute sa force à cette image qu'il emploie.



















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