lundi 31 octobre 2011

Blogue récupéré

Blogue récupéré :

Cher lecteur, chère lectrice,

Des événements hors de mon contrôle ont fait en sorte que je ne pouvais plus avoir accès à mon blogue depuis une quinzaine de jours. Cette impossibilité de vous rejoindre chez vous, en votre foyer, m’a beaucoup peiné et attristé. Mais aujourd’hui, en ce 31 octobre 2011, je puis à nouveau renouer contact avec vous, pour ma plus grande joie.

J’attribue cette grâce à sainte Marguerite Bourgeoys. Marguerite Bourgeoys est née à Troyes en France, le 17 avril 1620. En 1653 elle s’en vient vivre au Canada et elle est considérée aujourd’hui comme étant la « Mère de la colonie ». (Mère de l’Église naissante au Canada). Elle fonda la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, pour l’éducation des jeunes filles.  

J’ai eu la faveur insigne d’être le diacre d’office lors de la canonisation de Marguerite Bourgeoys à Rome, le 31 octobre 1982. Vous comprenez maintenant pourquoi je considère la reprise de mon blogue en ce 31 octobre comme étant une grâce obtenue de ma bien-aimée sainte.   


dimanche 16 octobre 2011

Guéri par l'intercession Saint Joseph et du saint Frère André


Guéri par l'intercession de Saint Joseph 
et du saint frère André:

Résultats de recherche d'images pour « Saint Frère André »

Dans quelques instants,  le 17 octobre, je célébrerai mes 60 ans. Je remercie le Seigneur de m'avoir donné la vie. Le 17 octobre est aussi une date importante pour moi, pour une autre raison. Il y a un an le pape Benoît XVI canonisait le saint Frère André Bessette, le premier homme québécois à être canonisé. Or, le saint Frère André m'a obtenu une faveur insigne. Voici comment j'ai décrit cette faveur dans un texte que j'ai écrit il y a un an:


Montréal, le 18 octobre 2010.

Nous avons vécu hier (le 17 octobre 2010) un événement extraordinaire: la canonisation par le pape d’un homme de chez nous : Alfred Bessette, communément appelé le Frère André. Quelle joie pour notre peuple! Quelle joie pour nous tous; quelle joie en particulier pour moi! Hier j’étais particulièrement joyeux parce que non seulement c’était la canonisation du Frère André, mais aussi parce que c’était ma fête, mon anniversaire de naissance. Or je vois la canonisation du Frère André le jour de ma naissance comme un cadeau. Pourquoi? Parce que je suis un des miraculés du Frère André. Le Frère André et Saint-Joseph m’ont guéri miraculeusement, selon moi. J’irais même jusqu’à dire que le Frère André m’a sauvé la vie. Le 17 octobre sera désormais pour moi non seulement le rappel de ma naissance en cette vie, mais aussi le rappel de la canonisation de celui qui m’a en quelque sorte remis en vie il y a douze ans.

C’est avec un sentiment de profonde gratitude envers notre nouveau saint que j’écris ces quelques lignes et que je vous les partage. Ceux et celles qui me connaissent, savent que j’ai fait une dépression sévère en 1997-1998. J’ai commencé cette dépression sévère alors que j’étais en France, en banlieue de Paris, en octobre 1997. J’ai alors été rapatrié au Canada.

Pour comprendre ce que je vais dire, il faut savoir ce qu’est une dépression nerveuse. Une dépression nerveuse est d’abord et avant tout quelque chose de « physique », quelque chose de chimique. Il y a quelque chose dans notre cerveau qui commence à faire défaut; une substance chimique vient à manquer. C’est pourquoi la personne compétente pour nous guérir est le psychiatre et non pas le psychologue. Il s’agit surtout de rétablir le bon fonctionnement de la chimie du cerveau. Pour cela, les psychiatres se servent de ce qu’on appelle des « antidépresseurs ». Il faut que l’on trouve l’antidépresseur adapté au malade.

Donc, ma dépression commence en octobre. Comme j’avais des idées suicidaires, mon supérieur a sagement décidé de me placer dans un hôpital psychiatrique dans le but de me sauver la vie. Je suis entré à l’hôpital psychiatrique Douglas, sur le Boulevard LaSalle, à LaSalle, tout près de Verdun, le 8 décembre 1997, le jour où l’Église célèbre la solennité de l’Immaculée Conception. Je considère que la première à m’avoir sauvé la vie est la Très Sainte Vierge. Lorsque je suis entré dans cet hôpital psychiatrique, je croyais ne jamais en sortir. C’était le début de l’hiver. Je regardais les voitures circuler sur le boulevard LaSalle et je me disais : « Comme ces personnes sont chanceuses de pouvoir circuler comme ça, librement en ville ! Moi, je ne sortirai jamais d’ici. » Je pèse actuellement 195 livres; j’en pesais alors 130. Je suis resté à l’hôpital un mois. Ce fut l’enfer pour moi. Au sortir de l’hôpital, début janvier 1998, j’étais loin d’être guéri. On n’avait pas encore trouvé le bon antidépresseur, adapté à mes besoins. J’ai été aux États-Unis, à Alma Michigan dans le but d’être soigné. J’y suis resté trois mois. Là aussi on m’a fait essayer différents antidépresseurs. Voici comment ça fonctionne: durant une couple de mois, un antidépresseur fait souvent un bon effet; mais après deux mois on commence à se sentir aussi mal qu’auparavant. C’est donc signe qu’on n’a pas encore trouvé le bon antidépresseur. Quand on retombe malade, nous appelons cela « une rechute ».

Nous étions parvenus au mois de juin et je n’étais toujours pas sur la voie de la guérison. Je me suis alors dit : « Est-ce que je sortirai un jour de cette dépression? » J’ai alors eu l’idée, ou plutôt l’inspiration, d’aller rencontrer le prêtre qui était responsable, en quelque sorte, de ma vocation. Il s’agit du Père Engelbert Lacasse, jésuite. Lorsque j’avais une vingtaine d’années et que je m’interrogeais sérieusement sur ma vocation, j’allais régulièrement voir le Père Lacasse. Jamais il ne m’a dit qu’il me verrait prêtre. Mais il m’a toujours encouragé en me disant qu’il prierait pour moi et qu’il était certain que Dieu m’indiquerait la voie à suivre. J’avais perdu de vue le Père Lacasse depuis plusieurs années mais je savais qu’il résidait à Montréal. J’ai donc pris rendez-vous avec lui. Il demeurait alors au Centre Vimont, juste à côté du Collège Bréboeuf, sur la Chemin Côte Ste-Catherine, tout près de l’Oratoire Saint-Joseph. Je suis entré dans le bureau du Père Lacasse. Ce dernier a sûrement rapidement perçu que je n’étais pas tout à fait moi-même, que je n’étais pas dans mon état normal. Il m’a alors conseillé de faire une neuvaine à Saint-Joseph et au Frère André. Lorsqu’il m’a dit cela, ses paroles m’on passé dix pieds au-dessus de la tête. Je n’avais pas du tout l’intention de suivre son conseil. La raison en est que j’ai toujours détesté faire des neuvaines : ces prières toutes faites que l’on doit réciter pendant neuf jours.

Une fois arrivé chez moi ce jour-là, un passage de la Bible m’est venu à l’esprit : la guérison du général Syrien Naaman. On peut retrouver cet exemple dans la Bible, au deuxième Livre des Rois, au chapitre 5, versets 1à 17. Naaman, général Syrien était affligé de la lèpre. Dans son pays, il n’avait pas réussi à se faire guérir. Une jeune fille d’Israël, vivant en Syrie, vint le trouver pour lui dire qu’elle connaissait un prophète en Israël, qui pouvait le sauver de sa lèpre : le prophète Élisée. Naaman partit donc pour le pays d’Israël. Arrivé à la maison du prophète Élisée, ce dernier ne sort même pas de chez lui pour rencontrer le général. Il envoie ses serviteurs dire à Naaman d’aller se baigner sept fois dans le Jourdain et il sera guéri. Voyant cela, Naaman est furieux. Premièrement du manque de considération que semble lui témoigner le prophète en ne venant même pas le saluer, lui un général d’armée qui vient de loin pour rencontrer Élisée. Et deuxièmement il est irrité pour le conseil donné : il trouve que c’est de la foutaise et des niaiseries : aller se baigner sept fois dans le Jourdain pour être guéri. Il se dit à lui-même : « Nous avons des fleuves beaucoup plus beaux que le Jourdain dans mon pays et dont l’eau est beaucoup plus pure; pourquoi je ne me baignerais pas là-bas pour être guéri ? » Et, très fâché, Naaman est sur le point de quitter les lieux. Mais ses serviteurs lui font cette remarque judicieuse : « Si ce prophète vous avait demandé quelque chose de difficile, vous l’auriez faite, n’est-ce pas. Eh bien vous devriez encore plus faire ce qu’il vous demande puisque c’est facile. » Naaman se laisse convaincre et s’exécute : il va se baigner sept fois dans le Jourdain et il est complètement guéri de sa lèpre.

C’est ce passage de la Bible qui m’a convaincu, moi aussi, de faire ce que m’avait demandé le Père Lacasse. Je me suis dit : s’il m’avait demandé quelque chose de difficile, je l’aurais probablement fait. Alors, pourquoi ne ferais-je pas une neuvaine, ce qui n’est vraiment pas dur à faire? Puisqu’une des choses que souvent je n’aime pas dans les neuvaines, c’est la prière qu’il faut réciter durant neuf jours, j’ai décidé de composer mes propres prières de la neuvaine. Je me suis assis et j’ai composé une prière à Saint Joseph et une prière au Frère André. Et je me suis exécuté. Pour ce faire, je me mettais à genoux, au pied de mon lit. Or, après seulement trois jours, je me sentais déjà mieux et, ce qui est encore plus important pour moi, j’avais la conviction intime que je ferais plus jamais de « rechute ». Et tel a été le cas : à partir de ce moment j’ai progressé vers la santé et je n’ai plus du tout été malade. Il est vrai qu’à cette époque, si je me souviens bien, on m’a prescrit un autre antidépresseur, mais la conviction intime que je ne ferais plus de rechute, qui l’avait mise en moi? Je crois vraiment que cela venait de Dieu, par l’intermédiaire de Saint Joseph et du Frère André.

L’histoire de Naaman le Syrien est très intéressante lorsqu’on l’applique au Frère André. Ce n’est pas l’eau du Jourdain qui a guéri Naaman; c’est la foi de ce dernier et son humilité. Il a marché sur son orgueil; il a posé un geste qu’il trouvait stupide de prime abord, uniquement pour faire confiance en la parole du prophète. De même, ce n’est pas l’huile de Saint Joseph ou la médaille de Saint Joseph qui a guéri les personnes qui ont eu recours à l’intercession du Frère André. C’est la confiance et l’humilité des gens qui ont obtenu les miracles. Le mot confiance ici est synonyme de foi. Le mot foi a deux sens, en un sens. La foi réfère à la fois à l’adhésion de l’intelligence face aux vérités de foi et à l’adhésion de la volonté face à la Parole de Dieu, ou de son représentant. Il y donc du rationnel dans la foi et de l’affectif. Lorsqu’il est question de miracle, c’est surtout le côté affectif de la foi qui joue un rôle; d’autant plus que ce qui nous est demandé peut souvent sembler irrationnel.

J’ai entendu un témoignage en fin de semaine, concernant un miracle opéré grâce au Frère André, qui est très étonnant et qui manifeste clairement ce que je viens de dire : un homme avait une maladie grave. Sa mère l’a amené souvent au Frère André pour obtenir sa guérison. Plusieurs fois, le Frère André leur a recommandé de frotter le malade avec la médaille de Saint Joseph ou encore avec de l’huile de Saint Joseph. Et cela n’a pas fonctionné. À la fin, le frère André a dit à cette famille de frotter le malade avec de l’eau de vaisselle. Ils l’ont fait et le malade a été guéri (1). N’est-ce pas que cela est intéressant? Le Frère André n’était même pas attaché à ses propres méthodes. Il est clair par là que ce n’était pas l’huile qui guérissait d’après le Frère André, ni même la médaille, mais la foi et l’humilité du croyant.

Mon confrère Georges Pelletier m’a dit que ces jours-ci, il a entendu dans les médias quelqu’un faire un parallèle entre Lourdes et l’Oratoire St-Joseph. L’Oratoire Saint Joseph serait le pendant outre-Atlantique de Lourdes en France. Dans les deux cas, il s’agit de deux personnes ignorantes et  illettrées, qui ont été choisies par Dieu pour un rayonnement extraordinaire. À Lourdes, Marie a demandé à Bernadette de boire à une source qui n’était pas encore visible. Les gens ont alors vu Bernadette avaler de la terre avant que l’eau de la source ne surgisse. N’est-ce pas là aussi un exemple de ce que doit être l’humilité et la foi du croyant?

Pauper, servus et humilis :

Une des meilleures façons de décrire le Frère André est celle employée par les membres de sa communauté qui ont travaillé à l’emplacement de sa tombe. Je suis allé prier sur sa tombe aujourd’hui même, en ce 18 octobre. Au dessus de sa tombe, nous lisons ces trois mots: pauper, servus et humilis. Ces trois mots, on les retrouve tels quels dans une hymne eucharistique composée par saint Thomas d’Aquin, intitulée: Sacris Solemnis. Dans l'avant dernière strophe de cette hymne, il est écrit ceci: « O res mirabilis ! Manducat Dominum Pauper, servus et humilis. » que l’on peut traduire par : « Ô chose admirable ! Il mange son Seigneur, le pauvre, le serviteur, l’humble. » À l’Oratoire, ils ont décidé de traduire « servus » par « obéissant »; ce qui n’est pas mauvais. Quand on y pense bien, ces trois mots : « pauper, servus et humilis », sont pratiquement des synonymes et ils sont tellement bien adaptés au Frère André. Dans la Bible, il y a certaines catégories de personnes qui sont considérées comme traditionnellement pauvres; c’est le cas de la veuve et de l’orphelin. L’orphelin, dans la Bible est considéré comme un pauvre. Or à douze ans, Alfred Bessette est orphelin de père et de mère. Il perd tragiquement son père dans un fâcheux accident à l’âge de neuf ans et sa mère trois ans plus tard.

Je remercie du fond du cœur saint André Bessette de m’avoir guéri en 1998 et je le prie de manifester toute sa sollicitude à votre égard.

Fraternellement,   

Guy Simard, omv

(1) La personne qui a bénéficié de ce miracle, est M. Jacques Berthiaume, qui entrera à son tour chez les Frères de Sainte-Croix. Pour lire sur cet étonnant miracle, veuillez cliquer sur les mots suivants: Guéri à cinq ans: le frère André a changé sa vie - Canoe.


Post scriptum:

21 mars 2015:

Chers lecteurs et lectrices,

Vous venez de prendre connaissance de l’épreuve la plus douloureuse que j’aie vécue en soixante-trois ans d'existence. Lorsque j’étais en dépression, j’ai vraiment vécu l’enfer. De fait, je croyais être damné. Ce fut terrible et très pénible à vivre. Le texte ci-dessus ne peut pas rendre adéquatement ce que j’ai vécu; il ne peut qu’en donner une petite idée.

Mais avec le recul, et le passage des années, je puis sans aucune crainte de faire erreur, affirmer haut et fort que la dépression majeure que j'ai vécue en 1997–1998, fut pour moi un moment de grâce, dans ma vie. Grâce à cette épreuve, je puis désormais comprendre la vérité de cette phrase dite par plusieurs saints: "Tout est grâce! " Dieu ne permet le mal, que parce qu’Il sait Lui, le bien qui en résultera. Et Il ne permet le mal qu’en vue de ce bien.

Je crois sincèrement être devenu beaucoup plus humble grâce à ma dépression. Et surtout, beaucoup de mes peurs ont disparu, suite à cette épreuve. Avant ma dépression, j’avais une peur bleue des responsabilités. Jamais je n’aurais accepté d’être curé, si je n’avais pas fait de dépression. Mais une fois que nous sommes descendus dans les bas-fonds de l’expérience humaine, diminués à nos propres yeux et aux yeux des autres (diminués pour ne pas dire « anéantis »), il ne nous reste plus qu’à remonter, à revivre, à ressusciter. Je comprends désormais de l’intérieur, la vérité de l’hymne que saint Paul a mis dans sa Lettre aux Philippiens :

« Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus: Le Christ Jésus,ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté: il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame: « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2, 5-11)

Et voici ce même témoignage sous forme de vidéo:  


24 avr. 2015 - Téléversé par Guy Simard, omv
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mercredi 5 octobre 2011

M. Jean-Robert Ouimet: le bon vigneron

M. Jean-Robert Ouimet : le bon vigneron

Depuis quelques dimanches, Jésus nous invite à travailler à Sa vigne. Le grand danger, c’est de vouloir nous considérer comme les propriétaires de la vigne du Seigneur. Nous gérons la création et les biens que Dieu nous prête comme si nous étions les propriétaires. C’est ce que Jésus nous dit dans la parabole des vignerons homicides de dimanche dernier. Les vignerons qui ont reçu la vigne en fermage, ont soudain désiré être les propriétaires de la vigne qui leur était confiée. Pour ce faire, ils étaient prêts à tuer le Fils du Propriétaire afin de devenir les héritiers. Le plus bel exemple du bon vigneron que nous propose Jésus dans l’évangile est selon moi M. Jean-Robert Ouimet. Je remercie le Seigneur d’avoir fait de M. Ouimet un prophète pour le Québec et pour notre temps.

" Je suis privilégié. J’ai étudié beaucoup. J’ai voyagé et j’ai rencontré des gens extraordinaires. Je suis un homme comblé. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je suis allé rencontrer Mère Teresa; je me sentais coupable à mort. Je me disais que je ne réussirais jamais à rentrer au ciel. Jésus me comblait trop. Une femme, 4 enfants : 2 garçons, deux filles. Une flamande aux yeux bleus qui m’endure depuis 44 ans, chef d’entreprise et j’en passe. Ce sont toutes des grâces. Me sentant très coupable, j’ai réussi à rencontrer Mère Teresa et dans ma biographie " TOUT VOUS A ÉTÉ CONFIÉ ", vous pouvez voir l’histoire de façon détaillée. La biographie, c’est une histoire de fou, mais tout ce qui est là est pure vérité. J’ai rencontré Mère Teresa, il y a 26 ans, en 1983. Et, je lui posé ma question : Est-ce que je dois donner tout ce que j’ai? On a tous de l’argent, une certaine richesse, une sécurité alors qu’au Canada, des millions d’humains n’ont pas de travail. Elle me répond : Tu n’as rien à donner, tu n’as rien à toi. Ce n’est pas à toi, tout t’a été prêté. Si tu veux, dit-elle, tu peux gérer pour Dieu, mais c’est mieux avec Dieu. La différence entre les deux, j’ai découvert cela il y a à peine 10 ans. La différence est énorme. Si tu veux faire cela, ajoute-t-elle, il faut que tu suives la hiérarchie de l’Amour du Christ. Ta femme d’abord (alors qu’en 1983, ma femme ne passait pas au premier rang). Après ta femme, ce sont tes 4 enfants, pas avant. Tes enfants ne t’appartiennent pas; ils te sont prêtés. Dieu va te demander ce que tu as fait de ta femme, tes 4 enfants et après les humains avec lesquels tu travailles. Un par un, il va te demander ce que tu as fait avec ces gens-là. Je trouve Dieu, bien correct, là dedans, dit-il. Juste avant que je quitte, Mère Teresa m’a dit ceci : « Mr. Ouimet, even if you want to manage what God has loaned to you, even if you want to that, don’t try. Without praying a lot, you will not be able. » (« M. Ouimet, même si vous désirez administrer ce que Dieu vous a prêté, même si vous voulez faire cela, n’essayez pas. Sans beaucoup prier, vous ne serez pas capable. ») Je savais qu’elle avait raison, il fallait que je prenne une décision. Je suis dans l’avion et je me dis : « Seigneur, je décide de gérer avec Toi. » Je venais de comprendre que je devais gérer avec Dieu; néanmoins Mère Teresa venait de mettre tout mon programme de vie par terre. Elle venait de me dire que sans la prière, je ne réussirais pas. J’ai dit : « Jésus, je sais qu’elle avait raison, et permets-moi de t’informer que j’ai pris ma décision: tous les jours de ma vie, à compter du dimanche 7 février 1983, je vais aller te recevoir à l’Eucharistie. » Je témoigne que 26 ans plus tard, je n’ai jamais manqué une journée sauf par exception. Je n’ai pas de mérites, j’en ai besoin même encore plus aujourd’hui. Si je suis ici ce soir, c’est à cause de cela. C’est cela qui m’a tenu dans la vie. Si ma femme et mes enfants étaient ici, ils vous diraient que je parle moins et que j’écoute plus, et surtout que je les aime plus. Je trouve que pour moi (ce soir, je ne fais aucun enseignement; je vous raconte et vous en faites ce que vous voulez), la fréquentation à l’Eucharistie m’a sauvé. Tous les jours depuis 26 ans, c’est ce qui m’a aidé à aimer plus. "

À la question quelle est la différence entre pour et avec Dieu, il répond :

" Permettez-moi d’être simpliste. D’ailleurs les grandes idées sont souvent simplistes. Gérer pour Dieu. Je suis allé 17 fois en Terre Sainte et pendant ces voyages, j’ai découvert la simplicité de Jésus. C’est mon meilleur Ami. J’ai découvert qu’ils se foutait de mes bêtises, qu’Il voulait se faire appeler Serviteur et non le « boss ». Le jeudi Saint, Il savait que ses « chums » « sacreraient leur camp ». Puis, Il a décidé, avant le repas, de leur laver les pieds. C’est ça la simplicité de Dieu, du Christ. Il ne veut pas que je travaille pour Lui. Si je veux faire cela, il va l’accepter, mais ce qu’Il cherche, c’est vraiment ensemble. Dans l’Eucharistie, c’est Lui qui vient en moi. J’aime l’humilité de Jésus-Christ. Avec Lui, ça marche. C’est vraiment ensemble. Je l’invite même à faire avec Lui les bêtises (mes manques d’amour). Je ne l’associe pas à ma décision d’en faire. Je veux les vivre avec Lui, comme dans une famille. C’est mieux avec Lui que pour Lui. Cette découverte m’a rapproché de Lui. C’est fantastique! Dans toutes mes activités de la vie quotidienne, je les fais avec Lui. Puis, il ne charge pas cher! Je ne lui demande pas que ça aille bien la conférence, ce n’est pas son problème. Je vais faire de mon mieux; on va y aller ensemble. "

Conclusion

En guise de conclusion, monsieur Ouimet nous livre son dernier témoignage.

"Je suis dans les AA et chacun livre différents témoignages. Alors voici : « Quand je me donne la peine de m’ouvrir les yeux et de regarder une fleur, je trouve cela extraordinaire Quand je me donne la peine de regarder la variété de fleurs, je trouve cela extraordinaire. Quand je me donne la peine de regarder la variété d’oiseaux, je trouve cela extraordinaire. Quand je me donne la peine de regarder les nuages, à des différentes périodes, du jour et e de l’année, je trouve cela extraordinaire. Quand je me donne la peine de regarder le visage d’un enfant, je trouve cela extraordinaire. Pour moi, ça me prouve qu’il ya quelqu’un qui a tout fait cela. C’est tellement beau! Pour moi, c’est une preuve scientifiquement irréfutable qu’il y a un Créateur. C’est trop beau pour que ce soit uniquement un ingénieur. C’est trop beau. Après, je fais le lien avec la foi et je suis convaincu que Dieu existe. Je suis convaincu qu’Il ne peut être qu’Amour et Humilité. Je suis convaincu qu’Il n’est pas uniquement Justice; je n’aurais aucune chance d’entrer dans son banquet. C’est fantastique! Il y a maintenant 65 ans que je reçois le sacrement de réconciliation au moins une fois par mois. Un jour, je suis allé voir un prêtre et je lui livre mon problème et lui raconte que je promets et que je retombe tout le temps, mais que je suis prêt à essayer encore.. Le prêtre me répond : « Le Seigneur n’hésite pas à vous pardonner. » J’ai découvert que le Seigneur se fout de mes bêtises. Si je vais à Lui, Il me pardonne toujours. À travers cette expérience, j’ai été capable d’aller voir mes 4 enfants à tour de rôle et de leur demander pardon pour toutes les peines que je leur avais causées. Je ne fais aucun enseignement, pour moi, c’est cela! "

Extraits d’un souper conférence du 28 avril 2009; voir le lien internet suivant :  [PDF]  28 avril 2009 numéro 5 www.agabrossard.ca/bulletins/28avril2009numero5.pdfPages similaires-  


La devise des entreprises qu'il a eu le privilège de diriger et dont la troisième génération se prépare à prendre la relève est : Prier pour gérer en Dieu.

samedi 1 octobre 2011

Thérèse, chère Thérèse

Thérèse, chère Thérèse

Aujourd’hui, l’Église universelle célèbre la mémoire de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face. Thérèse est ma sainte préférée.

« Thérèse, chère Thérèse, je te demande de faire énormément de bien aujourd’hui sur la terre. Bénis tout spécialement les millions de personnes qui recourront à toi durant la journée. Tu connais les besoins spirituels et physiques de chacun puisque tu es en Dieu. Viens à notre aide, toi que nous aimons tant. »

Thérèse de l’Enfant-Jésus nous est présentée par l’Église comme un modèle de confiance en Dieu. La petite voie de Thérèse est la voie de la confiance. C’est la confiance de l’enfant devant la bonté et la toute-puissance du Père. Évidemment, la confiance de Thérèse, tout comme la nôtre, a été mise à l'épreuve. Thérèse, la dernière année de sa vie, a vécu l’enfer. Nous le savons car elle a daigné nous mettre au courant de cette rude épreuve. Durant un peu plus d’un an, cette sainte admirable a perdu toute jouissance de Dieu, toute jouissance de la foi. Il lui semblait que Dieu était absent de sa vie. Bien plus, il lui semblait qu’elle ne verrait jamais Dieu et que Dieu n’existait plus pour elle. Je dis bien qu’il « lui semblait »; car Thérèse, même dans cette dure épreuve de la foi, a toujours cru en Dieu. Elle n’a jamais perdu la foi quoiqu’elle ait perdu la jouissance de la foi. En cela, Thérèse a vraiment été héroïque. Elle est certainement une des championnes de la foi que l’Église peut nous proposer comme modèle. Durant cette année particulièrement éprouvante, cette année de noirceur intérieure, Thérèse s’est sentie très proche des athées et en communion avec eux. Elle a beaucoup prié pour eux et a offert ses souffrances morales et physiques pour qu’un jour eux aussi retrouvent le chemin de la Lumière.

Voici quelques unes des phrases que Thérèse nous a laissées sur le thème de la confiance :

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897)

Ce qui offense Jésus, ce qui le blesse au cœur c'est le manque de confiance !...
Lettre à Marie Guérin, 30 mai 1889 (LT 92).

Je ne puis craindre un Dieu qui s'est fait pour moi si petit... je l'aime !… car il n'est qu'amour et miséricorde !
Lettre à l'Abbé Bellière, 25 août 1897 (LT 266).

A tout péché miséricorde, et le bon Dieu est assez puissant pour donner du fond même aux gens qui n'en ont pas.
Lettre à Céline, 13 août 1893 (LT 147).

Ce qui plaît au bon Dieu, c'est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c'est l'espérance aveugle que j'ai en sa miséricorde... Voilà mon seul trésor.
Lettre à Sœur Marie du Sacré-Cœur, 17 sept. 1896 (LT 197).

Vous aimez St Augustin, Ste Madeleine, ces âmes auxquelles « Beaucoup de péchés ont été remis parce qu'elles ont beaucoup aimé ». Moi aussi je les aime, j'aime leur repentir, et surtout… leur amoureuse audace ! Lorsque je vois Madeleine s'avancer devant les nombreux convives, arroser de ses larmes les pieds de son Maître adoré, qu'elle touche pour la première fois ; je sens que son cœur a compris les abîmes d'amour et de miséricorde du Cœur de Jésus, et que toute pécheresse qu'elle est ce Cœur d'amour est non seulement disposé à lui pardonner, mais encore à lui prodiguer les bienfaits de son intimité divine, à l'élever jusqu'aux plus hauts sommets de la contemplation.
Ah ! mon cher petit Frère, depuis qu'il m'a été donné de comprendre aussi l'amour du Cœur de Jésus, je vous avoue qu'il a chassé de mon cœur toute crainte. Le souvenir de mes fautes m'humilie, me porte à ne jamais m'appuyer sur ma force qui n'est que faiblesse, mais plus encore ce souvenir me parle de miséricorde et d'amour.
Comment lorsqu'on jette ses fautes avec une confiance toute filiale dans le brasier dévorant de l'Amour, comment ne seraient-elles pas consumées sans retour ?
Lettre à l'Abbé Bellière, 21 juin 1897 (LT 247).

Je sais qu'il faut être bien pur pour paraître devant le Dieu de toute Sainteté, mais je sais aussi que le Seigneur est infiniment Juste et c'est cette justice qui effraye tant d'âmes qui fait le sujet de ma joie et de ma confiance. Être juste, ce n'est pas seulement exercer la sévérité pour punir les coupables, c'est encore reconnaître les intentions droites et récompenser la vertu. J'espère autant de la justice du Bon Dieu que de sa miséricorde. C'est parce qu'il est juste qu' « Il est compatissant et rempli de douceur, lent à punir et abondant en miséricorde. Car il connaît notre fragilité, Il se souvient que nous ne sommes que poussière. Comme un père a de la tendresse pour ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de nous (1)…».
(1) : Ps CII, 8, 14, 13.
Lettre au Père Roulland, 9 mai 1897 (LT 226).

A moi Il a donné sa Miséricorde infinie et c'est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections Divines !... Alors toutes m'apparaissent rayonnantes d’amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toute autre) me semble revêtue d’amour... 

Manuscrit A. 84r.

Quelle douce joie de penser que le Seigneur est juste, c'est-à-dire qu'il tient compte de nos faiblesses, qu'il connaît parfaitement la fragilité de notre nature ! De quoi donc aurais-je peur ? Le bon Dieu infiniment juste, qui daigne pardonner avec tant de miséricorde les fautes de l'enfant prodigue, ne doit-il pas être juste aussi envers moi qui suis toujours avec lui (1) ?
(1) : Luc XV, 31.
Histoire d'une âme, ch. IX.


Je t'assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois. Il se contente d’un regard, d'un soupir d’amour... Pour moi je trouve la perfection bien facile à pratiquer, parce que j'ai compris qu'il n'y a qu'à prendre Jésus par le Cœur... Regarde un petit enfant, qui vient de fâcher sa mère en se mettant en colère ou bien en lui désobéissant ; s'il se cache dans un coin avec un air boudeur et qu'il crie dans la crainte d'être puni, sa maman ne lui pardonnera certainement pas sa faute, mais s'il vient lui tendre ses petits bras en souriant et disant : « Embrasse-moi, je ne recommencerai plus. » Est-ce que sa mère pourra ne pas le presser contre son cœur avec tendresse et oublier ses malices enfantines ?... Cependant elle sait bien que son cher petit recommencera à la prochaine occasion, mais cela ne fait rien, s'il la prend encore par le cœur jamais il ne sera puni...
Lettre à Léonie, 12 juillet 1896 (LT 191).

Ah ! si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l'âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d'arriver au sommet de la montagne de l'amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l'abandon et la reconnaissance…
Manuscrit B, 1 v°.

Je suis tout à fait de votre avis, « Le Cœur divin est plus attristé des mille petites indélicatesses de ses amis que des fautes même graves que commettent les personnes du monde » mais, mon cher petit frère, il me semble que c'est seulement quand les siens, ne s'apercevant pas de leurs continuelles indélicatesses s'en font une habitude et ne Lui demandent pas pardon, que Jésus peut dire ces paroles touchantes qui nous sont mises dans la bouche par l'Eglise pendant la semaine sainte : « Ces plaies que vous voyez au milieu de mes mains, ce sont celles que j'ai reçues dans la maison de ceux qui m'aimaient ! (1). » Pour ceux qui l'aiment et qui viennent après chaque indélicatesse Lui demander pardon en se jetant dans ses bras, Jésus tressaille de joie, Il dit à ses anges ce que le père de l'enfant prodigue disait à ses serviteurs : « Revêtez-le de sa première robe, mettez-lui un anneau au doigt, réjouissons-nous (2). » Ah ! mon frère, que la bonté, l'amour miséricordieux de Jésus sont peu connus !... Il est vrai que pour jouir de ces trésors, il faut s'humilier, reconnaître son néant, et voilà ce que beaucoup d'âmes ne veulent pas faire...
(1) : Zach. XIII, 6.
(2) : Luc XV, 22.
Lettre à l'Abbé Bellière, 26 juillet 1897 (LT 261).

C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l'Amour… La crainte ne conduit-elle pas à la Justice (1) ?
(1) Note ajoutée par Thérèse (dans le texte, elle a biffé "à la Justice") : A la justice sévère telle qu'on la représente aux pécheurs mais ce n'est pas cette Justice que Jésus aura pour ceux qui l'aiment.
Lettre à Sœur Marie du Sacré-Cœur (LT 197).

Oui, je le sens (
J’aime beaucoup cela lorsque Thérèse commence une phrase en disant : « Oui , je le sens » car cela me semble beaucoup plus fort que « oui, je le sais ». Thérèse le sent dans ses tripes), quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais le cœur brisé de repentir me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui revient à Lui. Ce n'est pas parce que le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde a préservé mon âme du péché mortel que je m'élève à Lui par la confiance et l'amour.
Conclusion du Manuscrit C.

On pourrait croire que c'est parce que je n'ai pas péché que j'ai une confiance si grande dans le bon Dieu. Dites bien, ma Mère, que, si j'avais commis tous les crimes possibles, j'aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent. Vous raconterez ensuite l'histoire de la pécheresse convertie qui est morte d'amour ; les âmes comprendront tout de suite, car c'est un exemple si frappant de ce que je voudrais dire, mais ces choses ne peuvent s'exprimer.
Derniers entretiens, Carnet jaune, 11 juillet 1897.

Variante de l'Histoire d'une âme (cf. note 180 des Œuvres complètes) :
Ce n'est pas parce que j'ai été préservée du péché mortel que je m'élève à Dieu par la confiance et l'amour. Ah ! je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les crimes qui se peuvent commettre, je ne perdrais rien de ma confiance ; j'irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de mon Sauveur. Je sais qu'il chérit l'enfant prodigue, j'ai entendu ses paroles à Sainte Madeleine, à la femme adultère, à la Samaritaine. Non, personne ne pourrait m'effrayer ; car je sais à quoi m'en tenir sur son amour et sa miséricorde. Je sais que toute cette multitude d'offenses s'abîmerait en un clin d'œil, comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent.
Il est rapporté dans la Vie des Pères du désert, que l'un d'eux convertit une pécheresse publique dont les désordres scandalisaient la contrée entière. Cette pécheresse touchée de la grâce suivait le saint dans le désert pour y accomplir une rigoureuse pénitence, quand, la première nuit du voyage, avant même d'être rendue au lieu de sa retraite, ses liens mortels furent brisés par l'impétuosité de son repentir plein d'amour ; et le solitaire vit au même instant son âme portée par les Anges dans le sein de Dieu.
Voilà un exemple bien frappant de ce que je voudrais dire, mais ces choses ne peuvent s'exprimer…
Histoire d'une âme, ch. XI.
Une novice lui demandait si Notre-Seigneur n'était pas mécontent d'elle en voyant toutes ses misères. Elle lui répondit :
« Rassurez-vous : Celui que vous avez pris pour Époux a certainement toutes les perfections désirables ; mais, si j'ose le dire, il a en même temps une grande infirmité : c'est d'être aveugle ! Il est une science qu'il ne connaît pas : c'est le calcul. Ces deux grands défauts, qui seraient des lacunes fort regrettables dans un époux mortel, rendent le nôtre infiniment aimable.
S'il fallait qu'il y vît clair et qu'il sût calculer, croyez-vous qu'en présence de tous nos péchés, il ne nous ferait pas rentrer dans le néant ? Mais non, son amour pour nous le rend positivement aveugle !
Voyez plutôt : si le plus grand pécheur de la terre, se repentant de ses offenses au moment de la mort, expire dans un acte d'amour, aussitôt, sans calculer d'une part les nombreuses grâces dont ce malheureux a abusé, de l'autre tous ses crimes, il ne voit plus, il ne compte plus que sa dernière prière, et le reçoit sans tarder dans les bras de sa miséricorde.
Mais, pour le rendre ainsi aveugle et l'empêcher de faire la plus petite addition, il faut savoir le prendre par le cœur ; c'est là son côté faible… »
Conseils et souvenirs.

Lui ayant fait de la peine, une novice allait lui demander pardon. Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus parut très émue et lui dit :
« Si vous saviez ce que j'éprouve. Je n'ai jamais aussi bien compris avec quel amour Jésus nous reçoit, quand nous lui demandons pardon après une faute ! Si moi, sa pauvre petite créature, j'ai senti tant de tendresse pour vous, au moment où vous êtes revenue à moi, que doit-il se passer dans le cœur du bon Dieu quand on revient vers lui ?... Oui, certainement, plus vite encore que je ne viens de le faire, il oubliera toutes nos iniquités pour ne plus jamais s'en souvenir… Il fera même davantage : il nous aimera plus encore qu'avant notre faute !... »

Conseils et souvenirs.